Chapitre 39

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Athènes, Grèce

« Je le vois. Il revient vers nous, entends-je dire Buck dans mon oreille.

- Merde, jure Natasha. Loïs, tu es prête ?

- Je suis dans le couloir, réponds-je. Donne-moi une seconde.

- Dépêche-toi. »

Je hoche la tête, me rappelant trop tard qu'elle ne peut pas me voir, puis je m'accroupis près d'une porte. Elle a trouvé un set de cinq oreillettes quand nous nous préparions et elles sont bien utiles à présent.

Bucky est posté sur le toit de l'immeuble et Natasha est dans la rue tandis que Steve et moi sommes chargés d'entrer à l'intérieur de l'appartement de Johnson. Ce dernier est sorti il y a quelques minutes pour acheter un café de l'autre côté de la rue. Il nous a suffi de quelques secondes pour nous engouffrer dans la cour de l'immeuble et monter au deuxième étage.

Ce n'est plus qu'une question de minutes avant qu'il ne surgisse de la cage d'escalier, son café à la main, et je me débats toujours avec la serrure. Une litanie de jurons proférés à voix basse me sort de la bouche en un flot continu supposé m'aider à me concentrer sur les deux tiges dans mes mais. Steve regarde ailleurs en faisant mine de ne pas m'entendre. Enfin, mes efforts paient et la serrure tourne. J'ouvre la porte et entre, laisse passer Steve à l'intérieur et referme le verrou derrière moi.

« C'est fait », lancé-je à l'attention des deux autres en faisant quelques pas dans l'appartement.

Steve et moi visitons en attendant l'arrivée des autres. La décoration est plutôt recherchée pour celle d'un homme, un ex-agent de surcroît. La peinture beige et le tapis moelleux sous mes pieds donnent une ambiance douillette au salon. Je m'approche de la table à manger où deux sets de table l'un en face de l'autre sont encore recouverts de miettes. Mes suspicions se confirment dans la salle de bain quand je vois des épingles à cheveux posées près du lavabo.

« Une amie a dormi ici hier soir », commenté-je en jetant un coup d'œil dans la chambre.

À part le lit défait, rien ne semble anormal, si ce n'est Bucky qui se laisse tomber des escaliers de secours devant la fenêtre. Je l'ouvre et le laisse traverser avant de refermer derrière lui.

Le corps de Bucky se déplie élégamment et je le regarde se mouvoir avec attention jusqu'à ce que mes yeux tombent sur la table de chevet où une carte blanche est restée posée sur un tas de livres. C'est un badge d'hôpital avec la photo d'une jolie brune souriante suivie du prénom Apolline et de sa qualification de chirurgienne.

Bucky se retourne dans le couloir et hausse un sourcil en voyant la carte dans mes mains. Un sourire vicieux me tord la bouche ; nous allons voir à quel point Johnson aime sa copine. Je fourre le badge dans ma poche et retourne dans le salon où Steve se tient debout malgré la présence évidente de chaises. Je le regarde croiser les bras d'un air austère tout en m'affalant dans le canapé. Bucky s'embusque dans la cuisine et attend.

« Il est entré », fait Natasha à voix basse.

Steve et moi échangeons un regard, prêts à l'accueillir. Quelques secondes plus tard, une clé tourne dans la serrure et la porte s'ouvre. Un bruit de course nous parvient aux oreilles, suivi d'un boum contre un mur. La voix autoritaire de Natasha s'élève, à la fois dans nos oreillettes et au bout du couloir. J'éteins l'appareil.

Quelques secondes plus tard un cri résonne dans le couloir et j'en déduis qu'il a dû reconnaître Bucky. Johnson finit par être jeté dans le salon sous mon regard amusé par Buck et Natasha qui entrent et ferment la porte derrière eux.

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