Chapitre 13

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« Ceci est la plus importante de toutes les salles de la fabrique. Bien, amusez-vous, profitez-en … mais ne touchez à rien … D'acc ? Allez zou ! »

De la même manière que dans la salle à la cascade de chocolat, tous les invités se dispersèrent. Carlie partit lentement, ne souhaitant pas s'éloigner de Willy, et espérant de toutes ses forces qu'il viendrait la rejoindre comme il l'avait fait auparavant. Elle n'eut cependant pas à espérer longtemps, puisqu'à peine s'était-elle éloignée qu'elle sentit la présence du chocolatier dans son dos.

Willy ne comprenait pas ce qui lui arrivait, mais il se sentait attiré comme un aimant par la jeune fille, comme si être trop éloigné d'elle allait lui provoquer une douleur insupportable.

Willy cherchait à ouvrir la conversation sur un sujet léger, et lui posa la première question qui lui passa par la tête.

« Puis-je vous demander votre couleur préférée ? »

Carlie n'en savait rien ! Elle aimait toutes les couleurs sans avoir de préférence … Et quelle drôle de question ! Cependant, lorsqu'elle tourna le regard pour croiser celui de Willy, elle sut de suite quoi répondre : « Le violet. »

Willy fut troublé de cette réponse. Il avait bien vu l'hésitation de la jeune fille, mais également avec quel naturel sa réponse était venue une fois que leurs yeux s'étaient trouvés. Il y avait fort à parier que sa réponse était elle-même due à la couleur si particulière de ses yeux.

« Et la vôtre ? », demanda-t-elle, désirant détourner l'attention de Willy.

« Le marron … aussi intense que celui de mon chocolat, et aussi intense que celui de vos yeux … »

Carlie baissa subitement les yeux en entendant sa réponse. Elle n'était pas habituée à recevoir des compliments, et encore moins d'un homme aussi extraordinaire que Willy Wonka. Le silence ayant repris ses droits, Willy entraina Carlie dans une marche tranquille au milieu des machines.

« Vous savez, depuis que vous êtes arrivée dans la fabrique, je ne cesse d'avoir l'impression de vous avoir déjà vu. »

« Vous m'avez peut-être vue dans votre boutique de Cherry street … mon grand-père y travaillait, et je venais souvent l'y rejoindre » suggéra Carlie. Durant un instant, une lueur de compréhension et/ou d'espoir sembla traverser le regard de Willy, avant qu'il ne se reprenne.

« C'est possible oui. Et il me semble aussi qu'il y a quelques jours de cela, je vous ai observé vous et votre sœur lorsque vous étiez devant ma chocolaterie, en pleine nuit … »

« Vous nous avez vu ?! » le coupa la jeune fille.

« Que faisiez-vous toutes les deux dans la neige par un temps si glacial ? »

« C'était le soir où ils annonçaient que Veruca avait trouvé son ticket … enfin … qu'une employée de son père l'avait trouvé. En entendant l'interview, Charlotte s'est rendue compte que la vie était particulièrement injuste … Elle s'est enfuie en courant et en pleurant, et je l'ai rattrapée devant les grilles, où nous sommes restées un moment … elle comme moi nous étions perdues … C'était son rêve de venir ici … et le mien aussi. Alors voir que des enfants trichaient et n'avaient qu'à claquer des doigts pour en avoir un, alors qu'elle n'avait pas les moyens de s'acheter une seule tablette … c'était trop pour elle … vous savez, elle n'a que 10 ans … elle est encore jeune pour faire la part des choses »

Une larme solitaire s'échappa de l'œil de Carlie, et ne manqua pas d'être remarquée par Willy. Ce dernier vint donc délicatement effleurer sa joue pour intercepter la fautive. Mais au lieu de laisser retomber sa main après cela, il la laissa à hauteur de son visage, et continua d'y passer délicatement son doigt, tendrement. Carlie, malgré sa tristesse passagère, ne put s'empêcher d'être euphorique (intérieurement du moins).

« Je suis désolée … J'avais promis à la personne grâce à qui nous sommes ici qu'aujourd'hui serait une journée uniquement heureuse … mais visiblement c'est un échec … » murmura Carlie en savourant la sensation de la main de Willy contre sa joue.

« Et qui est donc cette personne ? » demanda innocemment Willy. Il ne se rendit pas compte que sa question avait provoqué un certain malaise chez la jeune fille.

« Pour ne rien vous cacher, je n'ai pas trouvé le ticket d'or moi-même … Une personne extrêmement généreuse m'en a fait cadeau, pour que je l'offre ensuite à Charlotte pour son anniversaire. »

Carlie craignait la réaction du chocolatier. Après tout, peut-être qu'il allait juger que sa sœur et elle n'avaient pas leur place parmi les invités. L'idée d'être amenée jusqu'à la sortie l'effraya, mais la réaction de Willy ne fut pas celle qu'elle attendait.

« Alors je devrais aller la remercier moi-même d'avoir permis à une si belle personne que vous de venir dans ma chocolaterie … »

Pendant tout le temps où ils avaient continué de parler, Willy avait gardé sa main contre la joue de Carlie, et regrettait de ne pas avoir retiré son gant pour sentir la sensation de sa peau contre la sienne. Le contact était désormais moins timide qu'au début, et chacun des deux savourait cet instant. Inconsciemment, ils se rapprochaient de plus en plus, et n'étaient plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. L'envie de s'embrasser était plus forte à chaque seconde, et le désir allait bientôt se transformer en réalité. Carlie anticipait déjà le feu d'artifice qu'elle allait ressentir au creux de son ventre lorsque Willy allait l'embrasser. Un sourire fendit ses lèvres, et l'impatience commença à la gagner.

Ensemble nous adoucirons nos peinesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant