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-Lâche-moi. Soufflais-je froidement, à contrecœur.

Son torse est plaqué contre mon dos, ses bras m'entourent et cela me procure une douce chaleur, réconfortante et inoubliable. Il soupire contre mon oreille et resserre sa prise. Je puise au plus profond de moi pour résister. Son étreinte est si agréable et à la fois si douloureuse pour mon cœur.

Sachant pertinemment qu'il ne compte pas me lâcher, je me défais de son emprise pour lui faire face, plongeant ainsi dans ses yeux. Je pourrais m'y noyer.

-Je ne souhaite pas être ton âme-sœur. Je ne veux pas tomber amoureuse, encore moins d'une personne comme toi. Alors cesse de me poursuivre, parce que toi et moi, ça ne se fera jamais.

Dès l'instant, où mes paroles franchissent mes lèvres, je le regrette. Toutefois, je ne peux pas revenir en arrière, c'est trop tard. C'est mieux ainsi. Je refuse de faire la même erreur que mon père. Je ne laisserai pas tomber ma mère. Les loups-garous sont des monstres, ils brisent des familles juste avec leur truc de destin pourri ! Ils ont brisé ma famille, hors de question qu'ils me détruisent moi.

Ses lèvres s'entrouvrent sous la surprise. Par, je ne sais quel moyen, je sens son cœur ralentir. Sa main se lève jusqu'à sa poitrine, ses doigts viennent serrer son t-shirt. Son visage s'affaisse. Je viens de le blesser, au plus profond de lui. Je viens de le briser. On pourrait croire que je suis égoïste, mais ce n'est pas le cas. C'est le mieux pour lui, comme pour moi. Je ne veux pas de cette relation, d'une relation toxique, interminable, fatale et je n'en voudrais jamais.

Jamais.

-Et moi qui te croyais gentille. Marmonne Lyna en s'approchant de Logan.

-Croyez ce que vous voulez, qu'est-ce que j'en ai à faire ? Vous m'avez kidnappé ! Vous n'êtes que des monstres. Pas des humains, pas des loups... Juste des monstres.

Mon cœur se serre violemment ou peut-être est-ce celui de Logan. La mâchoire serrée, il plante ses yeux dans les miens :

-Pourquoi est-ce que tu pleures alors ?

Mes yeux s'ouvrent en grand. Je déglutis difficilement et porte mes doigts à mes joues. J'essuie mes pathétiques larmes et recule de quelques pas.

-Je n'ai plus rien à faire avec vous. Ne revenez plus jamais me chercher. Ma voix se brise et je finis ma phrase par un chuchotement inaudible pour un humain : je vous en supplie.

OoO

Je ne sais pas comment j'ai réussi à retrouver le chemin jusqu'à chez moi, ni par quel moyen. Tout ce dont je me souviens, c'est de mon corps en sueur, en larme, lorsque je me suis réveillée dans mon lit. De mes mots crus, méchants, froids que je leur ai balancés en pleine figure, comme si tout m'était égal. Le visage de ma mère en me voyant rentrer restera à jamais gravé dans ma mémoire. Elle était crispée, angoissée, terrifiée à l'idée qu'elle m'avait perdu. Son regard me suppliait de rester près d'elle, de ne plus jamais disparaitre ainsi.

Je pousse un long soupir avant de me lever hors du lit. Cela fait une semaine que je ne suis pas retournée à l'école, une semaine que je ne les ai pas vus, une semaine que je me sens bizarrement seule, triste, apeurée. Une semaine que mon cœur me fait atrocement mal. Chaque muscle de mon corps me fait souffrir. Respirer est tout aussi difficile que de marcher.

Je m'écroule sur le sol dans un cri de douleur en posant ma main sur ma poitrine et agrippe fermement le t-shirt.

Ces douleurs sont violentes, mais passagères. Elles sont supportables lorsque je coupe ma respiration, moins douloureuses. D'autres fois, elles sont lamentablement détestables, car chaque douleur me rappelle Logan. Je sais que, lors de ces moments, nous nous retrouvons tous les deux, à même le sol, souffrant silencieusement.

Ce lien qu'il y a entre nous s'efforce de me faire tomber amoureuse de cet homme. Ce que je suis depuis le premier jour. J'essaye de résister. Je fais de mon mieux, cependant, c'est si douloureux. Je ne succomberai pas. Jamais.

Cœur FrileuxWhere stories live. Discover now