Cœur Frileux

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Je dépose mes affaires sur mon bureau et commence à écrire ce qui est déjà écrit sur le tableau. J'étais en retard, alors pendant que mes camarades font leurs exercices, moi, je recopie des idioties. Je n'ai jamais aimé l'école. Encore moins maintenant, j'aurais tant préféré rester dans mon lit.

Je soupire tout en balançant mes cheveux en arrière. Je n'arrive pas à me concentrer et le professeur le remarque. Il s'apprête à me faire une remontrance lorsqu'il est interrompu par trois coups contre la porte.

Les élèves relèvent le menton, curieux, et les regards se tournent vers moi lorsque le surveillant me demande de le suivre. Une fois dans le couloir, il me sourit gentiment.

-Un lien d'âme-sœur ? C'était un loup-garou dans le bus, d'où les rumeurs ?

Je prends une profonde inspiration avant de hocher de la tête. Il n'a pas fallu bien longtemps pour que tout le lycée soit au courant. Il pose délicatement sa main sur mon épaule avant de rajouter :

-Écoute ton cœur. Rien d'autre.

Je lui souris et le remercie, même si je n'aime pas spécialement que quelqu'un se mêle à ma vie et que je trouve son conseil peu utile.

La journée se passe sans encombre et une fois que la sonnerie retentit, je me précipite dehors pour prendre un grand bol d'air. Je m'assois sur un banc au hasard et place ma main sur ma poitrine. J'ai atrocement mal. À chaque respiration, mon cœur et mon corps, souffrent. Je suis fatiguée par ces douleurs qui deviennent habituelles, toutefois, ce ne sont pas celles de d'habitude.

Je sursaute en entendant mon téléphone sonner. Je fronce des sourcils, je croyais l'avoir mis en vibreur. Je décroche sans reconnaitre le numéro. Cependant, j'entends Lyna m'appeler par mon prénom.

-Comment est-ce que tu as eu mon numéro ?

-Je t'en supplie, viens vite ! Logan va atrocement mal !! S'écrit-elle en pleurant.

Mon cœur se serre de plus en plus, je ressens une soudaine gêne respiratoire. Mes battements s'accélèrent, sans vraiment réfléchir, je raccroche et me mets à courir. Je ne pense pas aux conséquences, ni à rien d'autre, car je comprends que ma douleur n'est que la sienne.

oOo

Essoufflée, je donne mes dernières forces à marcher jusqu'au lit de Logan avant de m'écrouler au sol. Je glisse ma main dans la sienne et la serre le plus fort possible. Ses joues sont rougies par la fièvre, des gouttes de sueur perlent le long de son front, jusqu'à son cou. C'est ma faute. Je le sais, je le sens.

-Qu'est-ce que je peux faire ? Soufflais-je.

-Rester auprès de lui. C'est à cause de ton absence qu'il est comme ça. Un loup ne peut pas rester loin de son âme-sœur. M'avoue-t-elle en essuyant ses larmes avant de partir.

Félix souffle en se relevant et suit son amie. Ma douleur est la sienne, la sienne est la mienne. Je ne veux pas qu'il souffre par ma faute, ce n'est pas ce que je voulais.