Son arrogance, leurs manies

115 11 3
                                    


        — Hé bien, vu que rien n'a été volé et au regard de son profil et de ses vêtements de bonne fabrique, je dirais que si le mobile n'est pas l'argent, c'est probablement un amant jaloux. Je ne vois pas qui aurait pu l'assassiner de la sorte.

        — Mmm... Je vois. Je vous accorde un demi-point pour l'argent mais vous avez totalement tort sur le reste mon cher Bill. Rentrons, j'en ai assez vu et je veux vous expliquer mes conclusions à l'abri des oreilles et des regards.

        — Et les effets personnels de la victime ?

        — Plus tard, me balaya-t-il d'un revers de main, ils seront sûrement sous clefs au commissariat, nous n'aurons qu'à demander à notre aimable Podzof., me fit-il avec un de ces sourires malicieux.

        — Bien, comme vous voulez. Je vous suis.

        Aimable, est bien un de ces qualificatifs que je n'aurais pas utilisé pour décrire le commissaire. Mais cette phrase reflète assez bien la personnalité de Vladimir qui prend toujours tout comme acquis, même ce qu'il n'a pas encore. J'aurais plutôt décrit le commissaire Podzof comme un homme aimant la chair. Son embonpoint avancé et cette manie qu'il a de fumer toujours les même cigares, me laisse penser qu'il ressemble à tous ces chefs nonchalants et fainéants que j'ai vu bien trop souvent à mon goût. Il a pris la sale habitude de se reposer sur Vladimir et moi pour résoudre ses affaires et se met à faire des caprices d'enfants gâtées, les rares fois où nous refusons de céder à ses suppliques.

        Nous marchâmes pendant quelques mètres et Vladimir m'invita à entrer dans son appartement, toujours aussi impeccablement rangé. Il traitait son chez lui avec la même rigueur que ses enquêtes. Je m'assis dans un fauteuil et l'observa faire les cent pas. C'est sa manie à lui.


L'assassin amicalWhere stories live. Discover now