EQUATION ft. FonkyFlav

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29 mars 2012

De : Antoine

Les gars râlent parce qu'ils ont pas vu leur futur protégé depuis l'anniversaire...

A : Antoine

Ils attendront, je dois vraiment finir cette démonstration pour demain

Elle lança son portable plus loin sur le lit pour qu'il arrête de la distraire. Elle serait bientôt dispensée d'aller en cours, dès que le 3e trimestre commencerait. Mais en attendant, elle voulait mettre toutes les chances de son côté pour que son dossier soit impeccable, et que les professeurs ne puissent qu'être indulgents avec elle. La plupart d'eux avaient déjà remarqué les regards que l'on lui lançait. Elle ne pouvait plus rentrer dans ses blouses hors de prix, et était donc revenue au style qui lui avait toujours plus ou moins correspondu, plus confortable et plus discret, composé essentiellement de sweat. Kiara n'avait pas croisé Liv depuis un moment, mais les autres élèves qui avant l'ignoraient la scannaient davantage et chuchotaient sur son passage, ce qui lui faisait penser que la rousse y était probablement pour quelque chose. Heureusement, ce n'était pas la première fois qu'elle était hors des cercles, et ce ne serait certainement pas la dernière. A croire que sur son front, un post-it « orpheline enceinte des bas quartiers» était collé.

Tous ses livres disposés sur la table du salon étaient grands ouverts, mais assise depuis trop d'heures les lignes se mélangeaient dès qu'elle essayait de lire. Kiara souffla, s'avouant vaincue face aux nombres complexes pour plonger sur son portable.

- Tu es toujours au studio ? Il rit en réalisant le découragement de la brune.

- On attend Vallini, il essaie de nous la mettre à l'envers, on le voit aujourd'hui. Elle tiqua à l'entente du nom. Elle connaissait bien le personnage, et si elle n'avait jamais eu de problèmes, c'est parce qu'elle avait posé des limites très claires.

- Depuis quand tu le sais ? Antoine, reprit-elle en entendant que le blond ne venait pas de l'apprendre.

- Je pensais que j'arriverai à négocier par téléphone. Vallini n'était aux yeux de Kiara qu'un petit merdeux qui se prenait vaguement pour un mafieux. Prêt à tout pour extorquer, et sans un brin de conscience.

- Pourquoi vous êtes retournés dans ce trous à rats ? souffla-t-elle.

- Pas par plaisir Kiara je t'assure.

- Attends-moi là-bas. Ne conclus rien sans moi. Elle se précipita sur le paquet de schtroumpfs entamé avant de filer vers le kebab qui abritait la salle d'enregistrement clandestine.

*

Quand elle arriva là-bas, l'odeur de gras lui déclencha la nausée, elle s'empressa donc de descendre les escaliers menant au lieu du rendez-vous. Ken et Antoine étaient déjà présents et elle reconnut Vallini de dos.

- Bonsoir, commença-t-elle pour s'annoncer. Neutre et froide, comme elle savait si bien le faire.

- Buona sera Kiara, répondit-il alors qu'il se retournait. Que fais-tu ici ?

- Qu'est-ce que tu veux ? Il marqua un temps d'arrêt face à l'agressivité de la brune.

- Et bien, il se peut que j'ai reconsidéré le tarif de mes prestations.

- Les affaires vont si mal que ça ? Il éluda la question, son sourire goguenard toujours accroché aux lèvres. Antoine prit la parole pour essayer de calmer le jeu qui s'était lancé avec une certaine tension.

- Ecoutez, on vous donnera ce qu'il manque en espèces dès que possible, vous avez ma parole. Mais la maison de disques avec laquelle nous sommes en partenariat a besoin de concret, et on est vraiment très près du but. 

Kiara soupira, parce que même si son blond était adorablement convaincant Vallini ne le voyait que comme une banque à revenus libres d'impôts. Le concerné triturait la chaîne en argent qu'il portait autour de son cou massif d'un air distrait, comme  pour dire que quoi qu'Antoine puisse dire il camperait sur ses positions.

- Je dois me réajuster, Kiara m'a fait faux-bond pour le loyer.

- Non. Vallini haussa les sourcils, étonné qu'elle ne soit pas sensible à la dangerosité qu'il essayait de dégager. Tu vas immédiatement arrêter ton petit manège. L'italien ricana bêtement.

- Très belle mais très stupide jeune fille, la coupa-t-il avant même qu'elle ne lui expose sa propostition. Son sang ne fit qu'un tour. Elle attrapa la chemise de l'arnaqueur par le col avant de l'approcher très près de son visage. Sa peau lisse contrastait avec celle remplie de cicatrices d'acné de Vallini. 

Elle lui cracha pratiquement à la figure :

- Tu vas bien écouter, parce que je ne vais le dire qu'une seule fois. Il se trouve que je connais d'autres jeunes filles comme moi, très belles mais très stupides. Monica aussi les connait ? Elle sait que tu leur vend de la drogue en échange de sexe ? Les yeux du mafieux raté s'écarquillèrent de frayeur. Non, bien sûr. Parce que si c'était le cas, tu serais déjà au fond d'un caniveau, et tu n'aurais plus ta photo à côté de sa Madone des Larmes.
Elle savait que cette menace ferait cet effet. La jeune italienne qui lui avait confié ce secret il y a quelques mois n'était autre que María une strip-teaseuse du club juxtaposé au Spritz.
Je te propose un marché, reprit-elle de manière plus détachée, tu leur donne deux semaines et on dégage. Je dirai rien et t'auras plus jamais à faire à nous. Elle referma la bouche et le fixa si méchamment qu'elle aurait pu le pétrifier sur place.

Il était clairement agacé de s'être fait prendre au piège si facilement, et il ne lui restait pas d'alternative.
- Deux semaines.
Il fila plus vite que l'ombre, le visage fermé en passant une main dans ses cheveux graissés par l'amas de gel.

Kiara reprit enfin conscience de la présence d'Antoine dans la pièce à quelques pas d'elle, qui semblait aussi fier qu'inquiet. Quant à Ken, il lui prit la main et une pression s'effaça de ses épaules quand elle entendit le sincère :

- Merci. 

I put my armor on, show you how strong how I am
I put my armor on, I'll show you that I amI'm unstoppable

Hello babes ! Vous aimez cette facette badass de Kiara ? Heureusment qu'elle était là ! Comme d'hab j'attends vos avis, en bambe maintenant que Ken lui refait confiance, sacré feu ! Je vous love, les vacances arrivent donc je devrais pouvoir plus publier ! Merci éternel. MUXUS