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15 mai 2011

Antoine n'avait jamais été un grand danseur, il le constata en regardant la salle des fêtes remplie des corps en mouvement. Lui avait du mal à bouger autrement qu'en sautant comme un bourrin. Le terme « pilier de bar » aurait pu lui convenir sans problème, à ceci près qu'il n'était pas un grand buveur non plus. Le daron de l'équipe qu'on le surnommait. Il se sentait dans son élément, assis à distance des effusions humaines, le calme au milieu de la tempête.

Un de leurs frères avait trouvé la perle rare et avait décidé de le crier au monde entier. Ç'avait été une belle journée, un mariage printanier entre amis comme on les aime. Mais à présent il se sentait un peu seul. L'année dernière à cette période il avait imaginé sa petite amie dans une robe blanche, et il se sentit soudainement...comment définir cette sensation ? Con, il se sentait totalement con. Si elle avait été là, elle aurait fait un caprice avec sa voix d'enfant pour qu'il danse un slow avec elle, et après quelques tentatives il aurait cédé. Il cédait toujours.

Alpha avait vraisemblablement remarqué que le blond était en retrait depuis trop longtemps. Il alla s'asseoir à côté de lui, près de l'entrée des cuisines. Il jeta un coup d'œil au téléphone d'Antoine qui affichait une photo de son ex en train de rire, de profil face à l'objectif.

- Elle te manque encore, hein ?

- Tout le temps, on dirait un drogué. Il passa une main sur sa nuque, gêné. Parfois je crois que je l'ai oubliée, et je retombe sur un film qu'elle adorait ou quelqu'un commande le café de la même manière et tous mes efforts s'envolent en fumée. Il verrouilla son téléphone. C'est dur, de se dire qu'elle m'a quittée depuis presque 2 ans maintenant et que j'ai l'impression qu'elle n'est jamais vraiment partie.

- Je sais que vous vous moquez quand je vous le dis mais moi je crois aux âmes sœurs Antoine. Je sais c'est canard à mort. Il partit d'un petit rire révélant ses dents blanches, et replaça ses lunettes sur son nez. Je te garantis que tu trouveras la bonne personne. On sait jamais ce que l'avenir nous réserve.

- Non Alpha, moi je cherche plus l'amour. Si tous les mecs se moquent des trucs à l'eau de rose c'est pas pour rien finalement, ils savent que ça existe pas. Je le vois, que je m'amuse encore à séduire, j'aime qu'on me désire, mais il faut grandir. Il tendit son bras pour montrer la salle. Le mariage, les enfants je crois pas que ce soit pour moi. Je vais pas rester accroché à l'idée que y'a quelqu'un qui m'attend, j'ai des projets d'avenir, tu vois.

- Bien sur que je vois, j'ai les mêmes. Mais moi je crois ma daronne. Le cœur ça se commande pas, un jour une meuf va te faire de l'effet, tu vas croire qu'elle te plaît peut-être un peu plus que les autres, alors qu'elle t'aura déjà maraboutée, wesh. Avec tout le respect que je te dois, Mélanie c'était une tasse-pé. On tej pas un mec comme toi du jour au lendemain. Regarde-toi, quand t'es en costard on dirait M. Le Président.

- Arrêtes Don, je vais croire que tu joues dans l'autre équipe, taquina Antoine, le sourire triste.

- Tu sais quoi frère ?  La prochaine fois, je te dirai que t'es un thon. Alphonse lui tapa l'épaule avant de se relever. 

Et Antoine partit dans ses pensées, comme on plonge dans un rêve. Il partit deux ans plus tôt.


- Antoine ! appela une voix aigue.

A peine se retourna-t-il qu'une masse fondit sur lui, les bras autour de son cou. Ce n'était personne d'autre que Mélanie, qui s'appliquait à montrer au blond combien il lui avait manqué pendant le week-end. Son sac de voyage était tombé au sol et leur front restèrent en contact quelques secondes. Le visage de Mélanie s'illumina, un sourire radieux s'affichant sur ses lèvres.

- Tu sais quoi ?

Il ne savait pas, mais il brûlait d'envie de le savoir. C'était comme ça avec elle, tout était effusion de joie, d'urgence, c'était beau.

- Quoi ?

- Je t'aime !

Et comme à chaque fois qu'elle le prononçait, le rappeur sentait une vague de chaleur le parcourir. Il espérait qu'elle soit sincère, car aucune des autres filles qu'il avait fréquentées ne lui avait fait ressentir ça. C'était assurément son premier amour, et il se réjouissait que tout soit toujours si simple.

- Moi aussi, je t'aime. 



Loving you was young, and wild, and free
Loving you was cool, and hot, and sweet
Loving you was sunshine, safe and sound
A steady place to let down my defenses

But loving you had consequences  







Le chapitre du dimanche ! Ça vous plaît ? Dites-moi tout ! Pour vous, le premier amour, c'est le plus difficile à oublier ! J'ai si hate de lire vos comms c'est vraiment ma partie préférée de la publication...Je vous laisse aussi me donner des pistes sur le prochain flashback que vous voudrez voir. En attendant, MUXUS. 

EQUATION ft. FonkyFlavOù les histoires vivent. Découvrez maintenant