Quel phénomène cette Philomène 1 (Terminée)

Chapitre 3 - Damian, chauffeur et cavalier

Lorsque le fameux samedi arriva, à tout juste dix-neuf heures passées, Philomène tournait nerveusement en rond dans sa chambre. Ses pieds martelaient le parquet à chacun de ses pas. Ses ongles, à moitié rongés par ses dents, semblaient être en train de crier à l'aide. Pour dire autrement, la jeune femme paraissait sur le point d'exploser et même Mia ne savait pas quoi faire pour calmer son amie.

— Et s'il ne se souvient pas de moi ? Tu imagines ? Oh la honte !

Philomène était en état de stress depuis qu'elle avait réalisé que les retrouvailles avec Camille son ex, étaient prévues pour dans une heure à tout casser. En effet, il s'agissait avant tout de retrouvailles avec ses anciens camarades mais la jeune femme avait décidé de se focaliser sur celui qui lui avait brisé le cœur.

— Bon, d'un autre côté, on était potes avant tout ça. Donc s'il ne se souvient pas de moi, c'est grave quand même !

Aujourd'hui, Philomène voulait lui montrer que ses mots blessants d'autrefois n'avaient eu aucun impact sur elle. Aujourd'hui, elle voulait lui faire regretter de l'avoir mal traitée et de l'avoir utilisée. Aujourd'hui, elle voulait beaucoup de choses. Mais elle se rendait compte que c'était peu probable que ses souhaits se réalisent. Alors la tension montait.

— Et puis d'abord, qu'est-ce qu'il fout Bichon ? Cet idiot est en retard, pour ne pas changer ! C'est pas comme s'il ne savait pas lire les chiffres ! s'énerva-t-elle en voyant l'heure sur son portable.

Mia, assise sur le lit de son amie, était mal à l'aise. L'angoisse de Philomène était communicative si bien qu'elle avait envie de sortir de la chambre de la jeune femme, de taper un sprint jusqu'à la maison de ce fameux Camille et de lui coller un marron. Mais Mia savait que ce n'était pas la chose à faire. Puis de toute façon, elle ne connaissait pas l'adresse de l'ex de Philomène.

Alors elle se contentait de martyriser son pauvre cuir chevelu et de défaire sa coiffure par la même occasion. Ses cheveux châtains initialement attachés en queue de cheval ne ressemblaient désormais plus à rien, tout comme sa frange qu'elle s'embêtait à recouper toutes les deux semaines pour cacher son grand front trop bombé à son goût.

— Au fait, n'avais-tu pas dit que tu ne le surnommerais plus ainsi ? Je parle de Damian, rajouta-t-elle en voyant son amie planer à deux milles.

— Ah euh... si, reconnut-elle dans un soupir. Mais bon, il n'est pas là ! Alors il ne le saura pas.

Philomène sourit comme une enfant heureuse de pouvoir faire des bêtises dans le dos de ses parents.

— Ne passe pas tes nerfs sur lui quand il arrive hein, parce qu'il n'y est pour rien le pauvre.

Cette fois-ci, Philomène arrêta de tourner en rond et jeta une œillade à son amie. L'interrogation et l'inquiétude se lisaient sur son visage.

— Ne me dis pas que tu craques pour lui ! s'exclama-t-elle en se couvrant la bouche, choquée.

Mia ouvrit grands les yeux et s'empressa de secouer la tête.

— Mais t'es tombée sur la tête ou quoi ? répliqua la concernée, aussi scandalisée que Philomène. Moi, craquer pour Damian ? Et puis quoi encore ? Tu sais bien que je n'ai d'yeux que pour Aaron.

— Tu parles du boudoir qui se prend pour un Dieu parce qu'il sait lacer ses chaussures, c'est ça ?

À l'entente de cette voix douce comme le miel qu'elle connaissait très bien désormais, Philomène tourna la tête vers Damian.

— Non mais attends, comment es-tu entré chez moi ? s'étonna-t-elle, les poings vissés sur les hanches.

— Ta mère m'a laissé entrer, tout simplement.