20a

178 16 5
                                    

— Les gars, je crois que j'ai trouvé un truc.

Depuis son arrivée à la police judiciaire de Paris, Belmont en avait impressionné plus d'un. Même à la BEFTI, service spécialisé dans la lutte contre la cybercriminalité. Éric s'en était séparé à contrecœur. Lorsqu'un poste à la Crim' lui avait été proposé, il avait hésité quelques jours avant de faire son choix. On ne refuse pas la brigade criminelle. Ce pourquoi il avait accepté. Il avait amplement fait ses preuves au sein de celle-ci. Le commandant Fontana avait tout de suite été impressionnée par ses connaissances et compétences prodigieuses en informatique—au même titre que ses collègues.
Ce matin-là, pour une fois, le jeune lieutenant avait lâché son ordinateur. Il entra dans le bureau à toute vitesse, s'installa devant son écran et pianota sur le clavier à tout-va, sans que personne dans la pièce n'y comprenne quoi que ce fût.

— Dis-nous, l'encouragea le capitaine Beauchamp.

— J'ai trouvé un lien entre Laura Delcourt, Alicia Lacheret et Manon Ducret.

— Hein ?! s'exclama Nicolas depuis son bureau, dans la pièce voisine. Accouche !!!

— On est censés se concentrer sur les affaires Delcourt et Eyraud seulement, non ? intervint Lisa, déconcertée.

— Si, mais je me suis de nouveau concentré sur Laura. On sait maintenant qu'elle fréquentait le monde des stupéfiants, si on peut dire. J'ai découvert que Manon et Alicia trempaient aussi dedans.

Éric tourna son ordinateur portable pour que les autres puissent y jeter un coup d'œil. Nicolas rejoignit le 414.

— Les groupes Rimbault et Blanchard m'ont transmis des mails qu'elles recevaient. C'est la même adresse qui a envoyé les courriels à Laura.

— Merde, fit le Nordiste sans quitter l'écran des yeux. Qu'est-ce qui t'a mis sur la piste de la drogue ?

— Y'a des mails qui sont plus explicites que d'autres, du genre, je cite : « Tu dois trois cents balles au Chimiste, rends-les-lui ou tu ne reverras plus la couleur de tes petits comprimés préférés ».

— Qu'est-ce que c'est que ce charabia ? râla Claude.

— « Au Chimiste » ? fit à son tour Nicolas.

— C'est un nom de code, déclara le ripeur. Je reviens justement de l'extérieur, je suis allé voir un tonton.

— T'as des tontons, toi ? rit Lisa.

— En fait, c'est celui d'un ancien collègue. Mais bref, l'indic' en question est un habitué du milieu, il a déjà été arrêté moult fois pour usage et trafic de drogue. Il m'a dit qu'il avait déjà vu Alicia et Manon. Il connaît bien Laura et Adrien Marsac, ils faisaient toujours leur business ensemble. Apparemment, ils étaient inséparables.

— Les victimes seraient donc toutes mêlées au monde stupéfiant ? résuma le capitaine Beauchamp.

— Ça colle pas, le contredit le second de groupe, Pauline n'a aucun lien avec ce milieu.

— Ça ne veut pas dire qu'elle n'a jamais essayé.

La réflexion de Claude décontenança Nicolas. Éric et Lisa restèrent perplexes, se demandant quel autre lien, à part la drogue, il pouvait y avoir entre les victimes et leur meurtrier dont l'identité demeurait incertaine. « Et Pauline, alors ? » songeait Éric. Le capitaine Mercier l'interrogea du regard, mais le Geek se contenta de lui sourire.


« Écoutez, ce n'est pas ce que vous croyez. On ne peut pas discuter de ça ici, prenez votre voiture et suivez-moi. Dépêchez-vous. » C'était tout ce qu'avait déclaré Dominique Lafarge avant que Jordan n'accepte de s'exécuter. Elle pria que cela soit rapide : elle n'avait pas oublié son horaire de tournée, avec le reste du groupe qui, d'ailleurs, devait se demander ce qu'elle fabriquait. Elle passa outre cette pensée et se contenta de suivre son chef de section en voiture. Le trajet était curieusement silencieux. Robin, assis sur le siège passager de la Volkswagen, resta muet.

LE SANG DES ROSESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant