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- Oh mon cœur, ton amie est vraiment adorable, elle t'a rapporté ta veste, rétorque-t-elle, une fois séparées.

- Et c'est pour ça que je vous retrouve dans les bras l'un de l'autre ? Pour une veste ? Sérieusement ?, ironise Jordan un peu interrogateur.

- Mais non, ton amie et moi avons parlé et sur le coup des émotions, voilà ce qui arrive.

Elle prit son fils dans ses bras et, l'embrassa sur la joue pour lui dire bonjour, elle se dirigea dans le salon.

- Je vous laisse tous les deux, je vais regarder mon feuilleton, lance-t-elle avant de nous quitter.

Je me retournai vers lui lui tendant sa veste. Il la prit puis croisa ses bras sur son torse.

- Quoi ? En fait, la veste c'était une bonne excuse, je voulais te parler si c'est possible.

- Je range les courses et je suis à toi.

Cette phrase m'étonna sérieusement,c'est comme si, il avait vraiment changé avec moi et qu'une relation plus saine s'installait entre nous. J'étais ravie de sa réponse.

Une fois finie, il se tourna vers moi et s'adossa sur le plan de travail de la cuisine. Il me regarda et ses yeux n'avaient rien à voir avec les yeux noir de rage que j'avais l'habitude de croiser.

- Je te remercie vraiment pour hier et même pour l'autre fois, tu as été là à chaque fois comme un ange gardien, je ne sais pas ce que...

- Attends stop !, me coupe-t-il, pas ici, viens !

On traversa le salon puis passa une baie vitrée, je me tenais à présent dans son jardin. De sa main,il me fait signe de m'asseoir. Il se mit à côté de moi et s'approcha un peu plus de moi.

- Comment tu vas Ana ? Sans me mentir.

- Je... n'ai pas les mots.

- C'était le même que la dernière fois n'est-ce pas ? Tu le connais ?

- Oui. Je suis désolée...pour tes mains, dis-je bêtement, je ne savais plus quoi dire maintenant que je me tenais devant lui.

- C'est rien ça, il le méritait, quand je pense que...putain le fils de pute. Il t'harcèle depuis combien de temps ? Tu en as parlé à quelqu'un au moins ?

- Non, non Jordan, personne doit savoir, tu es le seul qui sait ce qui s'est passé, s'il te plait.

- Attends, tu ne peux pas rester sans rien faire, il peut revenir, je ne veux pas te faire peur, mais au fond de toi, tu le sais. Les filles le savent ? Tes parents au moins ? 

- Non, personne.

Je ne pus empêcher une nouvelle foisde laisser mes larmes coulaient, s'en était trop.

- Non Ana, ne pleure pas, je suis là. Viens, on va marcher un peu.

Il me souleva avant de me tirer vers le devant de la maison pour prendre un chemin. On se mit à s'asseoir sur l'herbe devant une pâture où des chevaux galopaient, mes larmes avaient cessé de couler.

- J'adore les chevaux, je suis montée une fois quand j'étais petite, je n'ai jamais osé prendre des cours d'équitation, brisé-je le silence.

- Ana !

- Quoi ?

- Raconte moi.

- C'était un poney en fait, il était noir et blanc...

- Arrête, me coupe-t-il encore, je ne te parle pas de ça.

- Tu veux que je te dise quoi ? A quel point ça a été horrible que ce type...me...touche, sangloté-je, puis il me prit mes épaules pour m'attirer à lui.

J'étais enfin assise tout près de lui, la tête sur son épaule et ses bras qui m'entouraient.

- Il faut faire quelque chose Ana, il ne peut pas s'en sortir comme ça.-

- J'en ai pas la force, je ne veux pas que mes parents sachent, ça les tuerait.

- Je suis là et tu es plus forte que tu le crois.

- Qu'est ce qui se passe Jordan ?

- Comment ça ?

- Il y a quelques semaines tu m'aurais craché dessus alors que là je me retrouve dans tes bras je te rappelle.

- Chut, ne gâche pas tout.

Il me tira encore un peu plus à lui,je sentis son souffle dans mes cheveux et sa bouche se posait comme pour me rassurer et cela marchait, j'étais si bien, tellement bien,que j'oubliais presque toutes ces années avec lui, comme si elles n'avaient jamais existé et qu'on recommençait tout depuis le début.Une deuxième chance s'offrait à nous et j'aimais cette idée, car j'étais persuadé, au fond, qu'il était merveilleux.

On resta plusieurs minutes assis sur cette herbe à contempler les mouvements de ces chevaux. Je me perdais dans ses bras. Le silence régnait mais le moment était savoureux et je fermais les yeux pour le ressentir deux fois plus.

D'un seul coup, comme si c'était impossible que ce soit si beau, il se séparait de moi d'un geste brusque, m'empoignant le bras, les sautes d'humeurs revenaient.

- C'est quoi ça ?, me demande-il furieux.

Jour de pluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant