chapitre XIX

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Nous étions à présent au mois de juillet, le baccalauréat de français était passé, je n'avais donc plus cour mais nous devions aller rendre nos livres. Habituellement, ma tante s'en chargeait au cour de la semaine mais débutant ses congés ce même jour, je ne voulais pas subir ses questions qui animaient nos conversations depuis plusieurs mois.

Lorsque nous rentrâmes avec mon meilleur ami, nous vîmes un rassemblement autour des tableaux d'affichages : c'était en effet le  jour des résultats pour les terminales de cette année. Plusieurs professeurs souhaitaient assister à cela mais je n'eu pas le temps de l'apercevoir que Nathan continua ses insinuations :

« - Tu le cherches n'est-ce pas? Il n'est pas là j'ai déjà jeté un coup d'œil.

- N'importe quoi, répliquais-je en rendant mes livres ».

Il me connaissait trop pour que je puisse lui cacher quelque chose, il était proche de la vérité, je le sentais. Mais après tout de quelle vérité? Il n'y a rien à dire là-dessus.

Je me dépêchai alors de sortir mais en descendant les escaliers, je tombai nez à nez avec lui. Je ressentais alors une attraction tel un aimant qui m'attirait progressivement à lui, j'étais comme piégée. Nos corps n'étaient plus qu'à quelques centimètres lorsque j'entendis la voix de mon meilleur ami :

« - Rose ! Attends-moi ! Cria-t-il ».

Je me reculais brusquement mais juste à temps sans pour autant détacher mes yeux des sien. Je frissonnais discrètement à l'idée d'être épiée par ce regard qui hantait mes nuits depuis un long moment, mais Nathan rompu notre œillade.

« - Tu ne peux plus nier maintenant, me chuchota-t-il à l'oreille pour que personne n'entende ».

Surprise, je lui pris la main et l'emmenai à l'écart. En marchant vers la sortie je lui expliquai la situation sans omettre de détails, et lui buvait mes paroles. Après un trajet qui me sembla interminable, nous arrivâmes à mon domicile, au même moment que je bouclai mon récit.

« - Et depuis plus rien ? Aucune nouvelle ? Non mais je rêve, il s'est bien foutu de toi ! Je suis choquée de ce prof quand même, je me doutais bien qu'il s'agissait « d'un mec à fille », rétorqua-t-il en mimant les guillemets, mais de là à même te faire tomber toi sous son charme, il est drôlement fort !

- Je ne suis pas tombée sous son charme... c'est que...

- Ne cherches pas, tu n'as pas su résister c'est tout, je ne pense pas que j'aurais pu personnellement ! Il est tellement-

- Stop ! S'il te plaît ais un peu de compassion.

  - Ça fait quand même six mois, il faut que tu te fasses à l'idée que c'était pas de la réflexion qu'il demandait mais juste ne pas être emmerder avec une histoire comme ça !

- Merci mais s'il te plaît, ne me le rappelle pas, j'ai déjà été assez imbécile et naïve comme ça ! Oublions ! ».

Je dis ceci avec un tel sarcasme que moi-même j'aurais pu y croire si je ne savais pas qu'au fond de moi, les peu de contact que j'avais eu avec lui me manquaient terriblement. C'était je pense la seule personne que j'avais laissé me toucher ainsi depuis leur accident et jamais je ne me pardonnerais d'avoir fait cette erreur.  

« - Et Nathan ?

- Oui mon chou ?

- Je sais que tu ne le feras pas, mais, n'en parles à personne, ça pourrais nous apporter de sérieux problèmes.

- Bien-sûr ! Tu me prends pour qui ? Toi tu n'as rien dis pour David !

- D'ailleurs avec lui, ça ne s'arrange pas ?

- Depuis que ce jeune Apollon m'a dit qu'il ne voulait pas quitter sa copine et donc qu'il préférait qu'on reste amis, non rien.

- Il refoule son attirance envers les garçons et donc envers toi, rien d'autre, lorsqu'il se rendra compte qu'il t'auras véritablement perdu, il s'en mordra les doigts.

- C'est la même chose pour ton cher Ansel, chantonna-t-il. Et puis une relation avec un prof, c'est toujours mal vu, même si je vois que pour toi ce n'est pas de l'admiration loin de là, dans un sens ce n'est pas plus mal, on ne sait jamais !

- Chut n'en parlons plus tu veux bien ! ».

Toute cette histoire commençait vraiment à m'énerver, j'avais déjà assez souffert me dis-je. Lui était égoïste, il aurait simplement pu ne rien dire ou ne rien faire, il ne m'aurait pas autant perturbé. Je pense que je ne vais pas tarder à sombrer dans cette horrible folie qui surplombe l'amour.

J'allais passer l'été chez mon autre tante Laura, l'infirmière qui s'était tantôt occupée de la grand-mère de Nathan. Elle et Amandine, mon autre tante chez laquelle je vis, étaient sœur jumelles et mis à part les quelques tâches de rousseur que Laura possédait, elles se ressemblaient comme deux gouttes d'eau ; comme elles ressemblaient à leur frère d'ailleurs, mon père...

Elle avait déménagé à trois heures de voitures de chez nous, sans doute pour prendre un nouveau départ, à chacun sa manière de traiter ses traumatismes.

Ma tante vivait seule, enfin pas complètement, elle était accompagné de deux petits chiots, Jingle et Jipsy, deux jeunes labradors incroyablement mignons. Même si j'étais sous le charme de ces deux petites bêtes, ce ne fut pas elles qui brisèrent mon ennuie.

Je passais alors plus d'un mois à me balader tous les jours dans les bois proches et à regarder la télévision affalée nonchalamment sur le canapé de ma chambre attitrée pour l'été. Je ne pouvais même pas sortir faire la fête puisque je me retrouvai au milieu de nulle part, à la campagne, sans mon meilleur ami. Je promis alors que lorsque je rentrerais, j'accepterais volontiers quelconque sortie avec Nathan !

🥀 Sombre Rose 🥀 {Professeur_élève}Where stories live. Discover now