Chapitre 8

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On dit souvent que la solitude est source de réflexion.
Pourquoi la vie ? Pourquoi la mort ?
Pourtant je ne suis pas sûre que ces réflexions ont lieu d'être ici.
Suis-je vivante ? Suis-je morte ?
Je n'en sais rien.
Enfin le simple fait de me poser la question ne répond-il pas à cette interrogation ?
Je réalise alors deux choses, l'importance que l'on accorde à ses deux états, et la futilité de cette importance accordée.
Pourquoi ne pas simplement profiter de ce qui vient à nous sans penser aux conséquences.
Evidemment il est plutôt difficile de profiter de quoi que ce soit ici.
En attendant je continue donc ma marche futile, pour atteindre ce point blanc et quitter le néant.

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Nous montons à bord d'un des mini MobyDick et comme je l'avais prévu, Ace est bien de la partie, je me contente de l'ignorer mais la tâche n'est pas aisée lorsque je suis aux côtés de son meilleur ami. Nous sommes une quarantaine, quelques membres des premières et secondes flottes, leur commandant respectif et moi-même.

« - Alya ! M'appelle Marco.

- Oui ?

- À toi de nous guider jusque Balneo.

- Quoi ? Mais je ne suis qu'une novice !

- Et c'est sur le terrain qu'on apprend le mieux.

- Nom de dieu on est pas arrivé. Rigole Ace.

- Sois sympa avec elle tu veux ? Au moins elle essaye de se rendre utile et elle l'est plus que tu ne l'as jamais été en deux ans.

Je ne dis rien mais je remercie intérieurement Marco de tout mon être.

- Si on ne peut même plus rigoler... »

Il s'éloigne et part discuter avec d'autres hommes. De mon côté à l'aide d'une carte et d'un log pose je commence à conjecturer l'itinéraire que nous devons emprunter. Au bout d'une heure, l'île se pointe à l'horizon et je ne peux m'empêcher de pousser un cri de victoire.

« - Félicitations ! Tu as été excessivement forte, je crois que nous venons de trouver ton domaine de prédilection.

- Merci Marco ! C'est grâce à toi !

- Ce n'était pas grand chose, aller va enfiler une veste, c'est une île hivernale ! »

Maintenant qu'il le dit, je remarque que la température se rafraîchie, je vais enfiler un manteau et décide d'aller sur la proue du navire pour contempler l'île jusqu'à notre arrivée. À un moment Ace passe près de moi et me glisse:

« - Je reconnais avoir été mauvaise langue, tu t'en es très bien sortie. »

Je ne lui réponds pas , encore offensée de ce matin. Mais qu'est-ce que c'est que ce type ? Je n'arrive décidément pas à le comprendre. Qu'il s'énerve facilement est acceptable, mais qu'il change de personnalité et que ça me retombe dessus ne l'est pas. Il faut qu'il décide, m'apprécie-t-il oui ou non ?

Lorsque nous arrivons au port, nous constatons que l'endroit est désert. Bien sûr on ne s'attendait pas à être accueilli à bras ouverts mais pas à une place vide de monde. Marco et Ace nous ordonnent de rester sur nos gardes. En parlant de Ace, celui-ci sort plus habillé également, c'est la première fois que je ne le vois pas torse nu, enfin tout est relatif. Il a simplement enfilé un long manteau qui lui descend jusqu'aux chevilles, il est noir et les pans sont rouges, ils forment des motifs de flammes.  Il le laisse ouvert ce qui ne le protège pas spécialement du froid, enfin il y a bien longtemps que j'avais arrêté d'essayer de comprendre sa logique.

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