Déferlement d'émotions

L'appréhension

J'en sais rien moi de l'amour.
Je sais pas ce que c'est ni comment on le ressent.
Je sais même pas décrire ce que je ressens parce que j'ai jamais ressenti quelque chose avant ça, avant toi.
Je parle de toi comme si j'étais amoureuse depuis la nuit des temps, mais rien que le mot amoureuse me donne la gerbe, alors c'est peut-être du déni, mais je pense pas.
J'ai jamais été amoureuse de toi.
Ça a toujours été plus qu'un mot tellement employé qu'on a oublié sa valeur si profonde.
Mes sentiments j'ai toujours réussi à les contrôler, et même sans le vouloir, à les éteindre.
Mais ce que j'éprouve pour toi, ne part pas.
Non merde, ça reste là. Ça grandit même pas parce que c'est déjà tellement intense qu'on peut pas faire plus que ça.
J'arrive même pas à m'exprimer correctement, parce que ouais, y a bien un truc dont j'ai toujours eu peur.
C'est de m'attacher aux gens.
Parce que chaque fois que je m'attache à eux, ils se détachent toujours de moi.
Et ils arrachent une partie de mon cœur, ils emportent un fragment de mon âme.
J'aimerai pouvoir dire qu'au début c'est douloureux, et puis qu'au bout de plusieurs fois la douleur est plus supportable. Mais la vérité est que chaque nouvelle rupture, chaque nouveau déchirement est plus poignant et plus éprouvant.
Ça fait partie des douleurs qui ne guérissent pas avec le temps mais qui s'intensifient. Qu'on ne peut et ne pourra jamais contrôler.
Alors ouais je sais que tu partiras, les gens ne font que ça dans ma vie, c'est juste une question de temps avant que ça arrive.
Mais le problème cette fois-ci c'est que ça me fait déjà mal au cœur de t'imaginer loin de moi, de t'imaginer en dehors de ma vie.
Ça me fend le cœur et me déchire le bide.
Parce qu'il y a la peur mais il y a aussi l'appréhension.
Alors chaque jour qui passe j'essaye de me détacher de toi, comme tu le feras un jour mais ça échoue, ça échoue encore plus avec le temps.
Plus j'essaye de m'éloigner de toi, plus je finis par indéniablement me rapprocher de toi. Comme un cercle vicieux.
Comme pour rendre chaque séparation plus horrible.
Mais toi, ne me dis pas que t'en vas demain, je ne surivirai pas une journée sans toi.