#30 - ARTHUR

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Je me gare non loin du Paris-Brest, juste derrière la caisse de Kevin. J’ai franchement envie d’y aller à reculons. Si ma mère n’avait pas tant insisté, j’aurai franchement esquivé le truc pour profiter toujours plus de mon blondinet. Déjà, les repas de famille, c’est ultra barbant, mais avec la mienne, c’est purement l’agonie. Heureusement qu’on mange bien ici d’ailleurs, ça va me permettre de penser à autre chose qu’aux têtes de cons que j’aurai en face de moi. Passons…

J’avance et remarque que mes parents arrivent eux aussi, accompagnés de Kieran qui vit toujours chez eux. Je ne sais d’ailleurs toujours pas comment il arrive à le supporter soit dit en passant. Kevin et Isabel sont là, forcément, vu que je suis garé derrière eux. Et là, regardant plus attentivement le monde autour d’eux, qu’est-ce que je vois ? Putain de merde ! Dylan ! Qui a eu cette putain d’idée à la con de l’inviter celle-là ? Je suis prêts à mettre mes couilles sur la table que ça vient de mon père. Le pauvre a peur que je finisse par la dégager une bonne fois pour toute. Elle a encore dû aller pleurnicher, comme elle fait toujours. Dylan adore jouer les divas blessées. Et mon père adore me remonter les bretelles lorsque je suis un mauvais mari.

Je salus rapidement tout le monde et m’attarde plus sur ma mère en lui déposant un baiser sur la joue, le plus sincère qui soit.

— Maman, pourquoi elle est venue ? demandé-je tout bas. Tu sais bien qu’on est en froid…

Ouais officiellement, on fait une pause, mais dans ma tête, rien n’a jamais été très concret. Nous n’avons jamais été un couple amoureux. Jamais de ma vie je n’ai aimé une femme, alors Dylan... Et il ne m’est arrivé qu’une seule fois d’aimer vraiment quelqu’un, enfin je le pensais. Un premier amour de lycée n’est jamais très réel. Souvent, il est l’image qu’on se fait de l’amour, mais le vrai amour, c’est bien plus que ça, et je commence à m’en rendre compte. Auprès de Sven, j’apprends à être meilleur, à dévoiler vraiment qui je suis. Même si j’assume d’être comme je suis, ma famille n’a jamais été formaté pour s’y préparer. Pour eux, les familles heureuses sont composées d’un homme et d’une femme avant toute autre chose. Jamais ils ne comprendraient mon attachement pour Sven, et j’en suis le premier attristé. Sven n’est pas un homme qu’on cache. Il mérite tellement mieux que ce que je peux lui donner. Je sais, je suis égoïste. Je prends tout ce que je veux de lui en sachant qu’il aura mal le jour où je serai contraint de le quitter. Mais j’aime mieux ne pas y penser pour l’instant. Ce soir, je dois me concentrer  sur la torture qui m’attend. Si le simple fait de dîner en famille me faisait profondement chier, devoir le faire avec Dylan à côté, c’est bien pire.

— Fais un effort s’il te plaît mon chéri, elle essaie de bien faire, déclare ma mère tendrement avant de me passer devant.

— On embrasse pas sa femme ? demande l’objet de mes souffrances une fois tout le monde en train d’entrer dans le restaurant.

— Ne joue pas à ça avec moi Dylan, dis-je menaçant.Tu sais très bien ce que je pense de tout ça. Je ne t’aime pas, et si tu es là c’est uniquement parce que tu sais très bien cirer les bottes de mon vieux.

Elle se vexe mais reprend vite le dessus. Elle attrappe mon bars pour la conduire à l’intérieur et avance fièrement. Nan mais quel boulet ! D’ailleurs, je suis persuadé maintenant que lorsqu’elle affirme m’aimer, ce n’est du vent. Elle aime le confort que je lui apporte, point. Je ne suis qu’un porte-monnaie, rien de plus.

Avant d’aller nous installer, mon père nous informe qu’il voit au loin un de ses partenaires et que nous nous devons d’aller le saluer. Soite, allons-y ! Mais lorsqu’il nous présente Niel Adams, je me fige immédiatement. Le boss de Sven est là, ce qui ne va pas arranger mon malaise durant le repas soyons honnêtes. Mais je me crispe bien plus lorsque j’avance de plus près et que je croise le regard de mon blondinet. Putain de merde !

Assume-moi [BxB]Onde histórias criam vida. Descubra agora