Assume-moi [BxB]

#37

Une fois le soit disant “pas petit ami” sorti de la pièce, je m’installe face à ma cliente sur la chaise prévue à cet effet. Je pose le dossier avec les chefs d’inculpations et ouvre.

Hé bah ! Ca n’a pas l’air d’être un cadeau la petite ! Un peu plus tôt, elle a envoyé un type à l’hosto après l’avoir presque battu à mort. J’ai hâte de savoir ce qui l’a poussé à faire ça. Je peux défendre n’importe qui, coupable ou non, c’est mon boulot, mais j’aimerai mieux avoir à faire à quelqu’un qui ne l’est pas. Mais vu l’état de ses phalanges et son apparence qui lui donne l’air d’être tout droit sortie  de “teuf”, j’ai bien peur que la Miss Williams se soit bel et bien mise dans la merde. La victime de la bagarreuse se retrouve avec le nez pété, les deux arcades ouvertes et totalement défigurée, sans parler du reste du corps qui n’a pas échappé aux coups de ma cliente. Quand je disais que cette fille méritait des baffes…

— Alors ? Coups et blessures sur la personne de Jeffrey Morris, dis-je les yeux toujours sur le dossier. C'est moche… Il est apparemment dans un sale état, affirmé-je en relevant la tête.

— Il a eu de la chance, la police est arrivée sinon ça aurait pu être pire, déclare-t-elle.

Bah tiens ! Ca commence bien !

— Faut être sacrément remonté pour s’acharner autant, annoncé-je en tentant de jauger ses expressions. Je peux savoir pour quelles raisons vous vous en êtes prise à Monsieur Morris ?

— Le tripotage de moule sans mon consentement c’est suffisant comme raison ? lâche-t-elle le regard si noir qu’il paraît vide.

— Personnellement, je peux comprendre… mais de là à le battre à mort c'est un peu fort non ?

Bon, en fait non ! Ce genre de mec ne mérite que la castration ! Mais malheureusement, ils s’en sortent souvent. Soit par manque de preuves ou même lorsque les victimes n’ont pas le courage d’aller porter plainte. Combien de fois ça arrive qu’une d’elle fasse marche arrière ? Un nombre incalculable.

— Et bien moi je trouve pas ! Si j’avais pu lui faire encore plus mal que ce que je n’ai fait, je n’aurais pas hésité. Ce connard a tenté de me violer bordel de merde ! s’énerve-t-elle.

— On se calme Anabelle, dis-je sur un ton que j’ai essayé rassurant.

— C’est Ana ! Juste Ana !

Oh bah merde ! Encore une fan de Fifty Shades ! Tant qu’elle ne me sort pas un Christian Grey de la poche pour me distraire, tout ira bien.

Oh putain ! Arthur en flic dans la chambre rouge de la douleur !!!

Arghhh ! Vivement que je rentre à la maison moi !

— Ok. Et la possession d'arme blanche c'est normal ? enchaîné-je en tentant de reprendre mes esprits.

— Ce n’est pas la mienne, ce con m’a menacée, regarde mon cou au lieu de me faire chier ! grogne-t-elle sur la défensive.

Je vais vraiment finir par l’emplâtrer celle-là si elle continue ! Va falloir que je la remette en place et qu’elle redescende la Williams !

— Ok je veux bien. Mais la politesse aussi ça serait pas mal. Moi je suis là pour rendre service et pas pour me faire insulter ! Alors soyons clairs ! Vous voulez de mon aide ou je vous sers seulement de punching ball ?  demandé-je autoritaire.

— Vous êtes comme tous les autres, persuadé que je suis coupable.

Tu m'étonnes !

— Vu votre attitude, c'est compréhensible non ? Vous ne me laissez aucune chance de vous penser innocente.