Chapitre 86

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Ce matin au restaurant, j'ai servi un café et un petit déjeuner à une vieille dame qui est une habituée. Je me suis assise avec elle et on a discutées un moment. J'ai oublié Alec pendant huit minutes. J'ai presque réussi à battre mon record, qui était de neuf minutes et dix-sept secondes. Maintenant je suis à ma pause, je fume une cigarette et je me demande s'il a écouté mon message vocal de hier soir en tant que pathétique fille que je suis. Je n'aurais pas dû  lui dire que je ne supportais plus le manque, que l'idée d'être lui de lui me terrifiait. Je me suis même rappelé de sa respiration un peu trop forte pendant son sommeil et j'ai souris comme une imbécile, appuyée contre la poubelle du restaurant. Pathétique, et misérable. Je termine mon service dans deux heures et je dois passer chercher Lionel pour le dîner de ce soir. Après trois annulation et deux simulation de malaises, j'ai finalement accepté de passer mon samedi soir en compagnie de ma soeur et de Lionel. Jane se réjouit déjà de préparer les tapas et moi je me réjouis juste de retrouver mon lit, je le quitte rarement ces derniers temps. (D'ailleurs, on a même commencé à se donner des surnoms.)Je laisse mon tablier dans le vestiaire, enfile ma veste en cuir et en disant au revoir à Solange qui me remplace pour le service du soir, je quitte le café. Je marche dans la rue depuis moins de dix secondes et je viens de penser à Alec en voyant un mec avec un tatouage de pieuvre sur son cou. Alec n'avait aucun tatouage comme ça, mais ça m'a fait pensé à lui. Je pense à lui pour tout et n'importe quoi, même quand je vois un chew-gum collé sous une table du restaurant. Putain. Je me débarrasserais jamais de son souvenir. 

J'attends que le feu piéton passe au vert, quand j'aperçois déjà Lionel de l'autre coté de la rue. Il me fait de grands signes en levant ses bras en l'air et je ne peux m'empêcher de rire. Les autres personnes le regardent d'un drôle d'air, je met ma main devant ma bouche pour réprimer mon horrible rire de fille qui n'a plus rit depuis trop longtemps. Je traverse et le rejoins.

-J'ai bien cru que je te verrais plus depuis ta crise de panique l'autre jour.

Il se met à coté de moi et je roule du regard.

-Tu sais que j'ai horreur des pigeons. 

-Il était à dix mètres de nous.

-Il m'a regardé droit dans les yeux. C'est vicieux ces choses là. 

Il ricane et nous remontons la longue rue jusqu'à chez moi. Lionel écarquille les yeux quand il voit qu'on pénètre dans une résidence privée. Je dis bonsoir à Jacob qui est postiché derrière son poste de surveillance et Lionel me lance un de ces regards méprisant pendant que la barrière s'ouvre.

-T'es sérieuse ? Pourquoi tu ne m'as jamais dit que tu vivais dans une résidence de riches ? 

Il chuchote un peu trop fort, je roule du regard.

-Justement pour éviter de genre de réactions. 

-Mais comment ça se fait ? C'est pas travailler au café qui t'a permis de te payer un appartement pareil.

J'entre et me dirige vers mon immeuble.

-Il est à Jane, pas à moi. 

-Elle m'a dit qu'elle ne sortait plus avec le Directeur Commercial parce qu'il avait horreur du Guacamole et qu'elle ne pouvait pas supporter une telle chose. 

Je souris malgré moi. Je ne l'aimait pas ce type, et le fait qu'il déteste le Guacamole n'a pas arrangé les choses. Il était même pas drôle en plus de ça.

-Et bien, il faut croire qu'on a eu de la chance, c'est tout.

-La chance à un toujours un nom. 

Alec. Lorsque j'ouvre la porte de l'appartement, Jane nous accueille chaleureusement. 

-C'est un véritable palace ici, bordel de merde ! S'écrit Lionel en entrant.

INCANDESCENCEWhere stories live. Discover now