0. Hé toi, là-haut !

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"C'est la seule chose que nous apprend la mort : qu'il est urgent d'aimer"

- Eric-Emmanuel Schmitt -



Souvent, le soir, quand je regarde les étoiles, je pense à toi. Je me demande si tu es là, quelque part. Si tu me regardes, m'observe et si tu veilles sur moi. Te connaissant, certainement pas, tu as sans doute mieux à faire, mais tu sais quoi ? Cette pensée me rassure. C'est bête, tu ne trouves pas ? Je ne suis plus un gamin qui croit bêtement que les gens se trouvent "là-haut" quand ils quittent nos côtés, mais étrangement, cette simple pensée est celle à laquelle je m'accroche le plus depuis que tu es partie.

Ça n'a jamais été très rose entre nous. Cela n'a même jamais été rose du tout. Déjà, tu détestais cette couleur.

On s'est disputé, souvent.

On s'est chamailler, régulièrement.

On s'est aimé, trop tardivement.

À l'heure actuelle, je ne sais toujours pas quel est mon plus gros problème. Ne pas m'être battu avec toi, pour toi et t'avoir laissé partir sans rien dire ou ne pas être venu lorsque tu m'as appelé. Peut-être les deux. Peut-être même que cela me poursuivra à jamais. C'est sans doute pour ça que je suis assis là, bêtement, dans le froid d'hiver, à me demander si tu ne me fais pas un doigt de là-haut. Depuis les étoiles.

Quand je les regarde, je me dis que tu n'es certainement pas la plus grosse, ni la plus brillante, non. Tu dois être cette étoile minuscule, celle que l'on détecte à peine à l'œil nu, celle qui se trouve là et pourtant, que l'on ne remarque pas.

Ça te va bien, t'as toujours été comme ça.

Seule, dans ton coin, t'éteignant petit à petit sans trop rien dire à personne, parce qu'il n'y avait rien à dire et ce n'était pas ton genre t'attirer l'attention sur toi. La pitié de ces autres qui te dévisagent avec un brin de tristesse sans vraiment comprendre pourquoi, demain, tu ne seras plus là.

Tu sais quoi ? Je me demande si de là-haut, tu es avec d'autres. Si tu n'es pas seule. Je n'ai pas envie de savoir que tu es seule. J'aurai envie de te rejoindre. Je pourrais venir te tenir compagnie, tu sais ? J'en suis capable. Ton départ a laissé un si grand vide en moi, c'est dingue.

Je n'arrive pas à m'en remettre et ça fait déjà des mois.

T'es juste partie, sans rien dire et moi, je suis resté comme un con dans mon coin.

Dis-moi, est-ce que tu me pardonneras ? Parce que moi, je n'y arrive pas. Je me dis qu'au lieu de rester terré, seul, dans mes larmes, j'aurai dû venir avec toi. C'était notre marché. S'accompagner mutuellement.

C'est dingue, il fait tellement froid que je ne sens plus le bout de mon nez et mes larmes ne sont que des flocons de neige s'écroulant au sol.

Le temps s'est figé, enneigé, pendant que mon coeur lui, s'est gelé.

Dit...Laisse-moi venir avec toi. Tu me ferais une petite place, non ? Après tout, le ciel est grand, on peut bien se le partager.

Fais-moi une place, j'arrive vers toi.

Attends-moi, je serais alors tout à toi.

Mais surtout, ne me pardonne pas ce comportement égoïste que j'ai eu envers toi et déteste-moi. Maintenant et à jamais.

Pour l'éternité, hais-moi.

Un Zeste de CitronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant