[Partie 01]

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   Il était là, assis sur une chaise, la tête dans sa paume droite où son coude était posé sur le vieux canapé rempli de moisissure. Les yeux rivés devant lui, il détaillait sa nouvelle victime de son regard sombre. Le sourire prenait place sur le coin de ses lèvres montrant sa satisfaction. Voir cette jeune femme se trémousser était pour lui une immense source de joie. Il aimait apercevoir cette lueur sur le visage de toutes ses victimes. Elles étaient toujours aussi banales. Mais aussi, des personnes malfamées. Des femmes sans défenses ; vivant seules dans la rue ou dans des habitations délabrées. Sans famille et sans amis qui pourraient venir lui poser des problèmes en menant des enquêtes sur ses activités illégales.

   Pendant des mois et des nuits, il avait suivi cette jeune femme innocente qui ne demandait rien à la vie si ce n'est que de la retirer dans ces rues non sécurisées dans lesquelles on trouvait toute sorte de personne. Celle qui se vende ou qui vende des produits illicites pour arriver à leur fin dans un seul but, fuir cette vie le plus loin possible. Pourtant, parmi tous ses gens, il avait réussi à dissocier cette magnifique poupée en porcelaine bien que couverte de boue sur la moitié du visage, habilles déchirés et sales avec pour unique nourriture, un morceau de pain jeté aux ordures.

   Il se leva de sa chaise et partit détailler cette merveille devant lui de plus près. Il s'approcha dans des pas lents et assurés montrant son autorité et son assurance de toute une vie. Ses talons tapaient les sols dans des bruits sourds, remplissant ainsi la salle remplit de silence.

   Du haut de ces quarante-cinq ans, ce multimilliardaire savait toujours adopter un comportement froid devant ces actionnaires, mais surtout face à ses proies. C'était pour lui une sorte de barrière ou de bouclier qui ne lui permettait pas briser les règles qu'il s'était établi dès le départ. Il en avait besoin pour fixer ces plans tout en restant détacher des secrets qui régnaient de sa vie personnelle. Bien que souvent les gens le comparaissaient à un fou dans le monde des affaires, ils pouvaient aussi — s'ils le savaient — faire cette comparaison des deux côtés. En effet, cet homme était assez fou et en plus, il avait toujours su utiliser son charme pour faire croire aux filles (qu'il amenait dans cet endroit en tout cas) aux mille et une merveille. Et jusqu'à maintenant, il n'y avait jamais eu une qui détectait ce masque bien trop parfait. D'ailleurs, aurait-il une qui arriverait à distinguer le vrai du faux dans les histoires qu'il leur racontait ? Sûrement pas, non ! Il savait tout contrôler ; même quand les choses semblaient lui échapper. Il faisait en sorte de rattraper la situation. Il était le calculateur. Le manipulateur. Mais par-dessus tout, doubler du narcissisme.

   Du haut de son mètre soixante-dix-neuf, il se plaça derrière la jeune femme, collant son torse à son dos. De ses longs doigts fins, il attrapa le menton de la jeune femme. Il inclina légèrement la tête de cette dernière sur le côté droit. Il plongea son nez dans son cou et huma l'odeur douce et frêle de sa muse.

   Apeurée, elle se laissa faire et céda ses larmes qui menaçaient de couler. Se demandant comment il se faisait qu'elle se trouvât ici. Tressaillant d'effroi, elle n'osait pas bouger de peur des représailles. En plus de ces craintes, cet homme ne l'aidait gère à bien réfléchir.

   Aussi beau que froid, cet homme prenait un malin plaisir à lui montrer toute la cruauté qui passait en lui. Si pour elle ça lui était insupportable de voir ce visage froid ; pour lui, c'en était tout autre.

   Cette expression lui permettait de laisser transparaître le tournant de la situation. De créer l'ambiance qu'il désirait installer dans la pièce où il était. De ces pensées reflétait la belle collection que serait cette femme. Elle était la petite nouvelle dans sa chambre d'accumulation de trophée. Elle serait la plus belle de ces médailles. Un bien plus croustillant que les autres. Bien plus rayonnante et plus délicieuse à croquer. Un plaisir de la chair éperdument enivrant, voilà ce qu'il éprouvait.

   Il se détacha de sa proie et s'écarta de quelques pas. Il tiqua, pris sa lèvre inférieure et mordilla légèrement dessus. Cette distant lui permettait d'extérioriser son sentiment de toute-puissance. Dans ces instants de folie, il avait l'impression d'être le maître du monde. D'être capable de contrôler quiconque serait sur son chemin. Celle-ci s'exprime par sa domination sur sa victime du moment. Il s'imaginait déjà commencer une petite entaille sur le corps de celle qui lui faisait face.

— Je vais faire en sorte de ressortir ta vraie beauté. Tu seras ma plus belle création, je t'en fais la promesse ma belle, susurra le multimilliardaire près du visage de la jeune femme apeurée.

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La Fleur Vénéneuse [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant