[Partie 04]

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— Dire qu'elle ne pourrait pas voir ça, se dit-il à lui-même, c'est vraiment dommage. J'aurai le temps voulu qu'elle regarde comment je prends soin d'elle. De la délicatesse dont je fais preuve. Oui, c'est vraiment dommage.

   Il fit des pas en arrière pour mieux la contempler.

   Au cours de ces trois années qui venaient de s'écouler, il ne pouvait pas vraiment dire comment encore moins à quel moment tout ça avait commencé. Il se souvint juste de cette nuit d'Halloween. La veille de ce dernier, il venait tout juste de regarder une émission. Sur le moment, il avait été blasphémé, mais captivé, il avait suivi tout ce qui s'étaient dit sans piper mot. Ce jour-là où il y avait tout un tas d'idée qui lui passait par la tête. Il avait pris un de ses petits carnets et avait commencé à écrire ses pensées. Une fois qu'il eut terminé, il avait mis des films morbides pour mieux s'instruire. Il chercha alors des techniques, qu'il fut facile ou difficile, pour perfectionner sa méthode. Il passa ainsi la nuit complète dans ses recherches, loupant le lendemain son jour de travail.

   Après son repas de midi, monsieur s'était décidé à bouger de chez lui. Il passa deux heures à tourner en ville dans sa belle décapotable noire, teinté jusqu'aux dents. N'ayant toujours pas les idées pas très claires, il s'était garé dans le but de s'acheter un café. Assit sur la terrasse, malgré le temps qu'il faisait, il continua d'essayer de mettre de l'ordre dans sa tête. Ce fut un groupe de gamin qui l'interpella, le tirant ainsi de sa rêverie.

   Parlant très fort de ce qu'il prévoyait de faire dans la nuit avec leur costume, ils se mirent à dire comment ils allaient procéder à faire peur aux autres dans un rire fort-joyeux. Sans qu'ils se rendent compte, ils nourrissaient encore plus les idées noires de cet homme à la beauté surnaturel.

   Un quart d'heure plus tard, il avait rebroussé chemin jusqu'à sa voiture. Toujours la tête dans les nuages, il continua à faire le tour de la ville. C'était en s'arrêtant à un feu tricolore à la nuit tombée qu'il vit l'opportunité qui s'était présenté à lui.

   De là, dans un coin de la rue où une femme se faisait agresser par des hommes (sûrement) bourrés. Ils voulaient user du corps de cette dernière afin de soulager leur pulsion. La femme, dans un état déplorable, ripostait tant bien que mal. Les hommes s'étaient mis à l'insulter de tous les noms, lui disant qu'ils allaient revenir jusqu'à ce qu'elle n'ait plus la force de se relever. À la façon dont il lui parlait, on aurait dit que c'étaient des habitués. Malgré la scène pitoyable qui s'offrait à lui, il ne bougea pas de sa voiture jusqu'à sa fin. Il dévisagea la femme qui s'était mise à pleurer à la terre de bien mettre un terme à sa situation. C'était là un véritable appel à l'aide.

   Se grattant la gorge, il rentra chez lui après avoir noté de tête le nom de la rue affiché sur un panonceau. Dans une vitesse comparable à l'éclair, il rentra dans sa maison de riche homme d'affaires. Il tiqua et se mit à tourner en rond. Il chercha de quoi s'occuper ; commençant par manger ses ongles, gratté sa tête, tiré sur sa tignasse brune, à la bière pour se bourrer la gueule.

   Des dizaines de bouteilles du même liquide enfilées, ses idées se dirigèrent vers son vieux garage derrière la maison. Il vivait seul. Pas d'enfants. Pas de femme. La liberté totale. Il avait pris son indépendance dès sa majorité ne supportant pas la vie familiale. Jusque-là, c'était lui qui décidait. Mais, depuis hier, une force obscure semblait le remplir, le poussant à penser à mal. Et, avec cette fête, où les gens exaltaient les morts, ça ne l'aidait en rien. Bien au contraire, ça l'engouffrait encore plus.

   Sans se rendre compte, il s'était vu à ranger le garage et à l'aménager, commandant des trucs de toute sorte sur le web. La porte de chez lui s'était comme mis à chantonner à force que les livreurs venaient sonner lui livrer les choses qu'ils avaient désiré. Étant riche, il ne pouvait rendre compte à personne. Et même si cela s'avère être le cas, il savait que tout le monde avait un prix. Un chèque en blanc. Et hop, tout était joué.

 Et hop, tout était joué

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La Fleur Vénéneuse [TERMINÉ]Where stories live. Discover now