La Fleur Vénéneuse [TERMINÉ]

[Partie 02]

   C'était une façon ou d'une autre de faire rassurer sa capture des dangers qu'il y avait à venir. Pour une fois, il voulait procéder d'une autre manière. Il voulait s'y prendre petit à petit et l'amener au-delà de tout ce qu'il avait déjà fait. Il visait ses limites pour les dépasser. Qu'il y avait-il à vouloir aller plus loin que ces habitudes.

   En trois ans, il avait su dépasser les bases primaires de prise d'otages. Aller outre qu'un simple coupage des oreilles et des orteils. Il avait pu réussir, par un sang-froid monstrueux, à tuer pour la première fois une jeune fille. Étant sa première fois, il avait su faire ça proprement, essuyé le sang qui coulait à flots sur le vieux parquet. Aujourd'hui, on pouvait dire qu'il était devenu un pro du métier. Se transformer en un tueur à gages spécialisé dans les armes blanches. Il les maniait comme des petits pains.

   Il sortit de la salle chercher de quoi commencer les préparatifs pour cette délicieuse fête qu'il comptait organiser entre lui et lui. Haha ! Que c'était ironique !

   Lorsqu'il revenait avec le petit sac venant de l'un des supermarchés, il le déposa sur la table remplie de trou et de bestioles qui s'entassaient l'un sur l'autre. Il sortit tout ce qui se trouvait dedans. Commençant par la boîte de collection des coteaux, de quoi nettoyer après son passage ; sans oublier sa magnifique et belle bougie représentée en chiffre trois.

— Tu sais ce que je compte faire maintenant.

   Il demanda cela à sa victime sans vraiment se retourner vers elle. De toute façon à quoi bon ? Il connaissait la réponse. Il le savait depuis qu'il avait commencé ce jeu.

— Vous allez me tuer, parvint la voix douce de la jeune femme à son oreille.

   Il pouvait deviner sa peur par la tonalité de sa voix. Son code vocal qui semblait grave. Surement ses pleurs et ses tremblements qui en étaient à l'origine. Les émotions aussi négatives qu'elles pouvaient l'être qui la remplissait. Après tout, qui ne le serait pas ? Lui, il savait que si c'était lui qui se trouvait à la place de cette jeune fille, il aurait sûrement peur. Malheureusement pour elle, c'était tout le contraire. Et cette conscience ne fit que le remplir davantage de joie immense.

— Démasqué ! Avoua-t-il en rigolant de plus belle. Mais ne t'en fait pas, ta mort ne sera pas vaine. Je ferai en sorte que tu es enfin la paix dont tu sembles vouloir depuis des décennies.
Sur ses notes, il retourna à son occupation laissant la jeune fille encore plus terrifier qu'à son arrivée.

   Sur un chariot, il déposa ses accessoires et le poussa près du lit à une place. Il rangea les ustensiles comme quand on préparait une salle d'opération. Une fois terminé, il alla ranger la table ; tel pour une personne venant de rentrer dans un restaurant, étant attendu pour un topos romanesque.

—Hum, c'est parfait. Tout est parfait !

   Il revint vers la jeune fille toujours suspendue par les bras, il lui révéla sa rangée de dents blanches.

— C'est près. On peut enfin commencer.