Chapitre 7*

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    Le ministre les invita à s'installer confortablement sur les fauteuils faisant face au bureau imposant, planté au centre de la pièce. Le reste du mobilier restait sobre mais élégant. Hermione cru se retrouver au Square Grimmaud mais en bien plus propre. Cet aspect familier lui permit d'être plus en confiance.

— Je m'excuse sincèrement pour le comportement de M. Jenkins, il a une attitude des plus... bizarre depuis la dernière bataille.

— Je m'en étais doutée, rassura la brunette.

    Elle avait donc vu juste.

— Et vous M. Malefoy, vous n'avez rien vu ?

— Ah vrai dire, je n'y avais pas vraiment fait attention.

    Effectivement, il avait été plus intéressé par les jambes d'une secrétaire. A côté de lui, Hermione leva les yeux au ciel.

    À l'avenir, je vous conseille de le faire. On ne sait jamais ce qui se cache derrière un compliment bien sucré. Mais nous ne sommes pas là pour discuter des conséquences du combat contre Voldemort qui sont malheureusement très nombreuses. Miss Granger, que savez-vous de votre arrière, arrière-grand-père ?

    Surprise, la jeune fille lui répondit tout de même, se demandant ce qu'il allait en découler.

— C'est un moldu bien sûr. Mais du quel parlez-vous ?

— Je repose ma question un peu plus précisément. Que savez-vous de la famille de votre mère ?

— Elle m'a toujours dit avoir été adopté, et n'avait pas de frère et sœur. Ses parents adoptifs sont morts quand j'étais petite.

— Je vois. Les effets fonctionnent toujours après vingt ans. La magie peut être incroyable, vous ne trouvez pas ?

— Je ne comprends pas ce que vous voulez dire.

    La jeune fille était de plus en plus inquiète, la discussion prenait une tournure pour le moins étrange.

— Comme vous le savez, Garrick Ollivander a été hospitalisé depuis peu. Je me suis donc rendu à son chevet étant l'une de mes plus vieilles connaissances.

— Je ne comprends pas ce que je viens faire dans cette histoire.

— Et moi non plus, ajouta Drago.

— Hermione, aurais-tu l'amabilité de me laisser finir mon histoire.

    Vexée de se faire reprendre, Hermione se tue et prit une posture plus sérieuse. Ne sachant comment trop commencer son histoire, Kingsley se frotta les yeux. L'homme quitta son habit de ministre pour prendre celui d'ami et de confident qu'il avait été en temps de guerre.

— Excusez-moi, vous pouvez continuer.

— En tant que ministre de la magie, je n'y suis pas seulement aller en tant qu'ami, j'étais présent pour connaître le nom de son remplaçant car il était évident qu'il ne pouvait continuer. Il savait que son heure était proche et il ne pouvait pas quitter son lit pour régler les affaires de son magasin. Son futur remplaçant héritera de tous ses biens. Et vous savez comme moi que sa boutique est la plus importante de toutes celles regroupées sur le Chemin de Traverse. La plus importante du monde magique puisque c'est grâce à elle que nous pouvons pratiquer la magie au quotidien.

    Il s'arrêta, conscient que la suite aurait l'effet d'une bombe. Qu'est-ce que le métier de ministre pouvait être compliqué et difficile.

— J'ai eu beaucoup de mal à le comprendre, sa voix était tellement faible et ses mouvements tellement lents qu'un rien aurait pu le briser. Dans un souffle il m'a murmuré quelque chose. J'ai fait de nombreuses recherches et après une longue exploration des archives du ministère, il s'avère que toi, Hermione, est celle qui prendra la relève.

— ...

    Il y eu un long silence, puis un rire.

— Je la voit bien celle-là : Hermione Granger, la sorcière la plus intelligente de sa génération, boutiquière.

    Dans un effort d'alléger l'atmosphère et parce que la révélation lui semblait totalement incongrue, Drago venait enfin de prendre la parole.

— Tu avoues enfin que je suis plus intelligente que toi.

    De son côté, Hermione n'avait pas encore totalement intégré l'information et s'était concentré sur la remarque de son voisin de gauche.

— Ah non, c'est juste pour rendre la chose encore plus misérable qu'elle ne l'est.

— Ça n'a rien de misérable, Monsieur Malefoy. Au contraire, c'est grâce à Garrick si vous êtes aujourd'hui un aussi bon sorcier.

— Merci du compliment Monsieur le ministre.

— Cela n'a rien d'un compliment, je suis vos résultats scolaires depuis bien longtemps, tout comme ceux de Miss Granger.

— Kingsley, il y a tout de même un point obscure à tout ça Je ne vois toujours pas le rapport entre un poste qui m'est proposé et la famille de ma mère. Encore moins avec moi.

— Qui vous dit que j'ai terminé ce que j'ai à vous dire. Les jeunes à notre époque sont trop impatients.

— Désolé.

— Il y a très longtemps, à l'époque où Dumbledore n'était pas encore né, Ollivander eu deux jumeaux.

— Sérieusement, je savais qu'il était vieux mais pas que c'était une relique.

— Malefoy ! Tais-toi et écoutes.

    Hermione était plus qu'impatiente de connaître la suite.

— Il eut donc deux enfants, des faux jumeaux pour être exacte : une fille et un garçon. Ils faisaient la fierté de leur père car leur mère était morte en couche et ils étaient la seule famille qui lui restait. Mais suite à une dispute au sujet du magasin, Felicius quitta la maison et pour ne plus être associé à son père, il prit le nom de sa femme. Felicius Calister ne revit plus jamais son père et sa sœur. Voulant rendre hommage à sa mère, qui était moldue, il vécut comme tel jusqu'à devenir directeur de Poudlard.

— Vous voulez dire que le professeur McGonagall est l'arrière-petite-fille d'Ollivander ? demanda Hermione.

— C'est exact.

— Attends, comment tu sais ça toi. Tu l'as lu dans l'Histoire de Poudlard ou un autre livre poussiéreux de la Réserve ? Pourtant j'ai regardé et ils ne disent rien là-dessus.

— Mais non idiot, c'est elle-même qui me l'a dit. Avant que tu n'arrives dans son bureau, elle m'en a parlé.

— Ah d'accord.

— Mais je ne comprends toujours pas, normalement la boutique devrait revenir à un de ses descendants. Pourquoi moi ? ajouta la Gryffondor, nageant dans une mer d'incompréhension.

— Mais parce que tu es son arrière, arrière-petite-fille.

HéritageWhere stories live. Discover now