Héritage

Chapitre 29*

    Encore sous le choc de ce qu'elle venait de voir, Hermione ne réagit pas tout de suite. Elle n'avait aucun mot, aussi savant soit-il, pour décrire ce qu'elle ressentait. De la colère ? De la peine ? De la surprise ? Peut-être tout cela à la fois.

    Ils avaient pourtant fait attention. Alors que Poudlard était en réparation, Narcissa avait été placé sous la garde de McGonagall. Puis, quand son fils fut engagé auprès d'Hermione, ils avaient pu lui trouver une cachette idéale. Et encore moins ils n'avaient pu penser que Lady Malefoy serait entraînée dans cette affaire pour le moins obscure puisqu'ils ne connaissaient toujours pas l'identité de leurs ennemis.

    Ils savaient que, puisqu'elle avait trahi Voldemort en lui cachant que Harry avait survécu une seconde fois au sortilège de l'Avada, des mangemorts survivants auraient cherché à s'en prendre à elle. Ils se doutait donc que ceux qui leur faisaient face avait un lien avec le Seigneur des Ténèbres.

   Il y a encore peu, ils vivaient tranquillement et leurs préoccupations se bornaient à payer le loyer ou la dernière lessive. Et voilà qu'à présent, ils affrontaient de nouveau un mage noir, qui d'ailleurs ne semblait pas si terrifiant. Tout était allé beaucoup trop vite.

    En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, le groupe fut enveloppé d'un brouillard vert et quand il fut dissipé, aucun d'eux ne distingua le lieu où ils se trouvaient. Placés en rang d'oignons et assis sur des chaises, les liens qui les maintenaient ne leur permettaient pas d'échappatoire. En face d'eux, se trouvait Narcissa, enchaînée à un autel.

    On ne voyait pas de mur, seul le noir et le vide les entouraient. Une petite lucarne de la taille d'une main éclairait le peu d'espace. Régulièrement, des gouttes d'humidité tombaient sur le sol, entraînant un rythme languissant. Présentement, on entendait seulement le bruit de l'eau qui atterrissait sur le sol.

    Dans un coin de la pièce, une jeune femme aux vêtements pour le moins atypiques sortie sa baguette et grâce à un sort basique, elle mit un long poignard à la lame effilée en lévitation au-dessus du cœur de Lady Malefoy. Hermione voulut se lever pour empêcher une blessure mortel à la sorcière mais l'inconnue resserra ses liens et recula même sa chaise. A présent, avec un épée de Damoclès au-dessus de la tête, la vie de Narcissa ne tenait plus qu'à un fil.

— J'ai enfin une occasion de finir ma tâche, et voilà que Miss Granger cherche à m'en empêcher, dit une voix caverneuse, issue des ténèbres environnants.

    Un homme sortit de l'ombre, il était dans la cinquantaine et portait un assemblage de voiles et de tissus pourpre. A sa vue, Harry haussa un sourcil, il avait l'impression de retrouver une version plus jeune de Voldemort. En fait, il avait l'impression de le voir, comme s'il était revenu des morts. Ne voulant pas se laisser impressionner, le brun à lunettes s'adressa à lui.

— Tu finiras par tomber une deuxième fois Tom, et de très haut.

— Impossible, ricana l'homme.

    Il semblait savoir quelque chose que Harry ignorait et il détestait cette sensation.

— Et pourquoi ? demanda Harry surprit.

— Parce que je ne suis pas Tom Jedusor.

    Sonné par sa réponse, Harry ne dit rien et l'inconnu en profita pour s'expliquer.

— Je ne suis pas Tom mais son cousin, Elvis Gaunt. D'ailleurs, vous devriez reconnaître cette bague.

    Il leur tendit sa main où trônait la chevalière des Gaunt, une fissure barrait son centre. Jubilant et sûr de sa victoire, Elvis ressentit le besoin de leur révéler tout son plan. L'arrogance et sa certitude de gagner le poussait à se livrer plus qu'il ne devrait.

— Il y a plus d'un an, j'aurais pu vous avoir mais les défenses de Poudlard ont été renforcées plus tôt que prévu. Depuis toujours, j'ai pour mission de poursuivre les actions de mon cousin s'il échouait, ce qui fut le cas. J'ai ensuite eu pour projet de m'en prendre à vous le jour de l'an mais un obstacle négligeable m'en a empêché.

— Et vous croyez que ces petites attaques auraient pues m'atteindre ? répliqua Harry avec un soupçon de pitié pour ce nouvel ennemi qui ne paraîssait pas si dangereux.

— Oh non ! Ma fidèle Windella avait pour objectif de s'en prendre à une personne qui t'est très chère.

— Mais comme vous le voyez, Hermione est toujours en bonne santé et sans égratignures.

    A ses yeux, cet homme n'était qu'un Voldemort de pacotille.

— Harry, Harry... Tu me déçois beaucoup. Hermione n'était pas la personne visée.

    L'incompréhension marqua le visage de l'élu, le reste des personnes s'étaient tournées vers la concernée.

— En réalité, il se trouve que je souhaitais m'en prendre à ta fiancée Ginny, le fait que tu n'aies pas pensé à elle en premier lieu m'étonne beaucoup de ta part.

    Le brun se tourna brusquement vers la plus jeune des Weasley, son regard blessé le frappa de plein fouet. Il cessa de parler, ne voulant pas aggraver la situation.

    Après réflexion, cet Elvis avait l'air de savoir ce qu'il faisait.

    Pendant la joute verbale entre les deux ennemis, Drago en avait profité pour sortir sa seconde baguette en douce, celle qu'il gardait toujours précieusement depuis le début de la guerre. Ceux qui leur avaient tendu un piège n'avait pas pris la peine de les fouiller, ils s'étaient contentés de prendre les baguettes que les jeunes gens tendaient vers eux.

    Il détacha ses liens et ceux de ses amis. Malheureusement, il ne pouvait rien faire pour sa mère, toujours en danger de mort. Sentant que c'était le meilleur moment pour passer à l'action, le blond attira les autres baguettes à l'aide d'un Accio. Il se leva brusquement et s'attaqua s'en préambules à Elvis, il n'avait pas le moins du monde peu de ce nouvel ennemi.

    Le combat fut rude, les Gryffondors et les Serpentard ne se retenaient pas mais le fait que Windella ne semblait ressentir aucune souffrance leur rendit la tâche difficile. Les sorts fusaient dans tous les sens. Cependant, Drago avait eu l'instinct et le temps de lancer un sort de protection sur sa mère.

    Il bataillait avec Elvis quand il entendit brusquement la formule d'un sort qu'il redoutait plus que tout. La baguette de Blaise, qui affrontait Windella, avait dévié dans sa direction et le sortilège n'allait pas tarder à le frapper.

— Oubliette !