CHAPITRE 2 : Le Départ

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- Mlle Améthyste Corindon, de Labrador

Mes yeux s'écarquillèrent de stupeur. C'était mon nom que le prince venait de dire. Je vis tous les gens présents dans mon salon se lever et venir me féliciter. Une jeune fille me serra dans ses bras, un homme me donna une tape d'encouragement. Mais moi, je ne voulais pas de tout ça. Je n'avais pas bougé d'un poil depuis cette nouvelle. Je ne pouvais pas y croire. Je ne VOULAIS pas y croire. Comment mon nom avait-il pu se retrouver là? Je ne m'étais même pas inscrite. Des larmes commencèrent à perler aux coins de mes yeux. C'est à ce moment que mon père décida enfin d'agir.

- Tout le monde sort de la maison. Tout de suite, ordonna-t-il.

Plusieurs personnes marmonnèrent leur mécontentement, mais personne n'oserait tenir tête à mon père : puisqu'il était d'une nature douce, dès qu'il se fâchait, on savait que ça allait barder. Lorsque tout le monde fut sorti, mon père se tourna vers ma mère.

- Marissa, tu nous expliques?

Ma mère déglutit. Je remarquai que la sueur commença à couler le long de ses tempes. Elle me lança un regard pour me faire comprendre qu'elle voulait que je l'aide à se sortir de cette situation. Elle pouvait toujours rêver!

- Je me suis dit que... Sûrement qu'Améthyste regretterait de ne pas s'être inscrite... Donc, je l'ai fait pour elle. Tu comprends, Sufrick, je... tenta-t-elle lorsque mon père l'interrompa.

- Marissa, notre fille ne voulait PAS s'inscrire. Elle te l'A dit de mainte fois. Je croyais même que tu avais fini par comprendre que c'est TON rêve, pas le sien! cria mon père, Tu as vu dans quel état elle est? Tout ça, c'est de TA faute! Maintenant, elle n'a plus le choix : elle doit faire la Sélection!

- Mais Sufrick...

Je ne voulais pas entendre la suite : je m'étais dirigé au pas de course dans ma chambre, mon refuge. Jamais personne ne venait ici sans ma permission. C'était surtout pour cela que j'aimais tant être ici. J'entendis un téléphone sonner, et ma mère répondre. C'est à ce moment précis que j'éclatai en sanglots.

Quelques jours plus tard, un homme vint chez moi pour me parler. Je ne sais pas de quoi exactement, mais ma mère m'avait demandé de descendre pour le rencontrer. C'était la première fois que je descendais de ma chambre depuis l'annonce. J'avais décidé de ne pas m'Arranger pour le rencontrer, question de montrer que je n'étais pas intéressé par la sélection. Malheureusement, il ne pris même pas attention à mon physique.

- Mademoiselle Corindon, commença-t-il, si je peux me permettre, pouvons-nous aller nous installer à la table?

- Oui, pas de problème, dit ma mère, très heureuse.

Ma mère nous conduit à la table. L'homme sort de son sac plusieurs documents ainsi qu'un contenant et un crayon.

- Avant de commencer, je vous prierais de nous laisser seul, madame Corindon.

- Euh... Oui, bien sûr... lâche mollement ma mère, avant de partir, déçue.

- Parfait, alors, maintenant que nous sommes seuls, j'ai plusieurs choses à vous communiquez.

- Parfait.

- Alors, pour commencer, puisque j'en déduis que vous avez un faible revenu, voici des vitamines. Il me tend un flacon. Pour le temps que vous ne serez pas au palais, vous devrez en prendre chaque jour, pour combler le manque de nourriture.

Vérités et MensongesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant