Chapitre 7: Le rendez-vous

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Ce matin, si je peux me permettre de dire ça, je me suis levée vers 2 heures. J'avais passé la nuit à tourner et encore tourner dans mes draps. Je n'avais pas fermé l'œil, pas même pour une minute. Je décidai donc de prendre l'air, question de me dégourdir les jambes. Je pris ma robe de chambre en soi et alla m'asseoir sur le balcon. Ce que j'aimais par-dessus tout, c'était de m'asseoir sur le sol, de passer mes jambes entre les barreaux et les laisser flotter au gré du vent. J'aimais cette sensation, j'avais l'impression de me faire bercer par le vent. Pour être honnête, ça me détendait un peu. Je n'étais pas si naïve : je savais ce qui m'empêchait de dormir. C'était les éliminations. Pour Angela, honnêtement, je m'en moquais un peu. Même que j'oserais dire que j'étais heureuse. Pour Cheyenne, par contre, je m'en voulais. Je m'en voulais parce que c'était une fille fantastique et que le Prince n'aura jamais eu le temps de le voir. Tout ce qu'il va se rappeler d'elle sera qu'elle avait été expulsée à cause d'une bagarre. J'étais un peu fâchée aussi. J'avais pris la peine de le déranger en espérant qu'il soutienne ma cause, et il avait osé me dire « non ». Honnêtement j'étais déçu qu'il ne me fasse pas plus confiance. Mais en même temps, je dois avouer qu'on n'avait pas vraiment eu le temps de faire connaissance. Avoir confiance en une inconnue, faut le faire, quand même!

Plus le temps avançait, plus la boule que j'avais dans l'estomac grandissait. Remords et anticipations. J'avais peur que toutes les Sélectionnées me croient coupable. J'avais peur de devenir la cible de méchancetés. Honnêtement, je donnerais tout pour pouvoir redevenir la petite Améthyste toute discrète que personne ne remarque. Ça m'angoissait, parce qu'au fond, jamais je n'avais eu d'importance pour quiconque. Le pire, c'était que maintenant, oui j'avais de l'importance, mais pas la bonne. Les gens allaient me détester.

Le lendemain, je me réveillai sur mon balcon, un peu perdue. Je ne savais pas vraiment quelle heure il était, mais j'étais atrocement fatiguée. Lorsque mes chambrières me trouvèrent étendue sur la terrasse, elles accoururent vers moi.

- Mademoiselle! Mais que faites-vous dehors, s'inquiéta Rory.

- Vous n'allez tout de même pas sauter, n'est-ce pas, demanda timidement Maxime, pendant qu'Avery m'aidait à me relever.

- Mais non voyons! Je crois qu'en allant prendre l'air cette nuit, je me suis tout bonnement endormie... Ne vous inquiétez pas pour moi!

- Mais bien sûr qu'on s'inquiète! Comment pouvez-vous dire ça! s'écria Maxime.

- Nous tenons beaucoup à vous, mademoiselle, dit Avery.

- Merci, dis-je, le rouge aux joues.

Je leur fis un énorme câlin, puis les laissai m'emmener dans la chambre. Elles m'installèrent devant la coiffeuse et me dévisagèrent.

- Mademoiselle, avez-vous réellement dormi? me demanda Maxime.

- Oui, pourquoi? la questionnai-je à son tour.

- Je ne voudrais pas vous vexer, mais vous avez des énormes cernes sous les yeux.

- Quant à vos cheveux... entama Avery. Je crois que vous allez souffrir ce matin.

- Hourra, lançai-je ironiquement.

- Ça vous apprendra à dormir sur le balcon, me dit Rory avec un clin d'œil.

Je leur souris et me laissai faire. Elles n'avaient pas tort : c'était relativement douloureux. Mes cheveux étaient en si piteux état qu'Avery se vit dans l'obligation de les attacher, à mon plus grand malheur. Elle me fit une couronne de tresse, qui cachait plutôt bien tous les nœuds de ma chevelure. Quand à Maxime, elle du appliquer une tonne de maquillage pour me faire paraître « rayonnante ». Alors, Rory me choisit une robe aux couleurs vives, pour faire ressortir mon teint pâle. J'étais présentable, mais pas aussi jolie que d'habitude.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 07, 2020 ⏰

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