Chapitre 4 : La Rencontre

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Je fus la dernière à entrer dans la salle. Elle était immense, mais surtout magnifique. Les murs étaient couverts de motifs dorés et les arches... Majestueuses. Sidérée devant toute cette splendeur, je restai figée sur place. Kellie me donna un petit coup de coude et me lança un regard interrogateur avant d'aller s'asseoir à sa place. Je décidai d'en faire de même. Je cherchai rapidement du regard ma place. Heureusement, je la trouvai facilement puisque c'était la seule chaise vide. Je m'y rendis à petit pas, et m'assis le plus discrètement possible. Au moment exact où mon postérieur avait touché la chaise, un domestique entra dans la pièce.

- Chères demoiselles, veuillez accueillir sa Majesté, accompagné du prince consort.

Ceux-ci firent leur entrée très élégamment, et se dirigèrent vers leur table. Ils s'assirent d'un même mouvement et se regardèrent d'un air amoureux. Un regard dont je doutais un jour recevoir.

- Chères sélectionnées... Vous ne pouvez même pas devinez à quel point je suis heureuse d'enfin avoir de la compagnie féminine! lança la reine, en rigolant.

- Devrais-je être vexé? rigola son mari.

- Absolument, compléta-t-elle.

Ils le lancèrent un regard complice, et le repas commença. L'ambiance était plutôt agréable, un peu comme chez moi, ce qui me réconfortait. De plus, le fait de voir toutes les candidates fraterniser comme ça me remontait le moral. Peut-être que ce n'était pas une compétition, après tout?

La soirée passa vite et la reine nous renvoya dans nos chambres, question de « se reposer avant que tout commence ». Je ne m'en plaignis pas. Lorsque j'arrivai dans ma chambre, mes chambrières m'y attendaient déjà.

- Assoyez-vous, mademoiselle, me dit Rory, nous allons nettoyer votre visage. Ensuite, vous pourrez prendre un bain et vous mettre au lit.

Elles me démaquillèrent et Maxime me conduisit jusqu'au bain, qui dégageait une odeur délicieuse de fleur d'oranger. Je m'y glissai précautionneusement et y passai plusieurs heures, en dévorant mon roman du moment. Ensuite, Avery me brossa les cheveux et me laissa me coucher. Elles me demandèrent si je souhaitais qu'elles restent pour la nuit, mais je refusai, ayant besoin d'un peu d'intimité. Elles quittèrent et je m'endormis paisiblement dans ces magnifiques draps douillets.

Le lendemain un bruit discret me réveilla : c'était Maxime.

- Vous ai-je réveillé, mademoiselle?

- Ne t'en fais pas, si ce n'était pas de toi, ça aurait été le soleil! lui dis-je en m'étirant.

Maxime me fit un sourire coupable et continua ce qu'elle faisait. Je n'avais aucune envie de me lever tellement mon lit était confortable, mais je savais que je le devais. C'était le matin et je tenais absolument à peinturer la vue que j'avais de ma terrasse. Le jardin était si beau qu'il me semblait enchanté. Il y avait plein de petits chemins qui menaient un peu partout et tant de fleurs... Ça semblait tant magique! S'il y avait bien une chose que je voulais ramener chez moi, c'était cette vue.

Je pris mon chevalet, et le traîna jusque sur la terrasse. Je ramassai tout mon matériel de peinture et le calai sous mes bras et sous mon menton. J'avais bien conscience que je risquais de tout échapper, mais je refusai tout de même l'aide de mes chambrières : je ne voulais pas les déranger! Rendue à l'extérieur, j'étalai le tout sur une petite table et commençai à choisir mes couleurs. J'avais besoin d'un vert vif, ainsi que d'un rose et un violet mignon. Puis d'un jaune étincelant. Sans oublier le bleu ciel. Ça allait être une de mes plus belles toiles, et je le savais.

Cela faisait deux heures que je peinturais, et ça commençait doucement à prendre vie. J'étais concentrée sur une partie du jardin lorsque quelqu'un m'interpella.

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