10. Pire qu'un père, il existe les beaux-pères ( corrigé)

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Six heures trente, le réveil sonne comme prévu, indiquant à la jeune femme qu'il est temps de sortir du lit pour se rendre au boulot. Encore sous les émotions de la nuit qui fut très courte, elle se dirige vers la salle de bain, sans prendre la peine de regarder sur son téléphone si sa grand-mère lui a répondu. A vrai dire, elle a oublié le sms.

L'eau est glacée, mais c'est son choix. Les frissons la gagnent, son cœur surpris par ce changement de température, bat plus vite. Elle grelote, les poils de ses bras hérissés le prouvant. Pourtant, elle ne change pas la température de l'eau, et commence à se savonner. L'odeur de son savon la ravit, le monoï envahissant la minuscule pièce.

Une fois rincée, elle se pose devant le miroir, et décide de se regarder. Ses cheveux sont longs, trop peut-être, les pointes auraient bien besoin d'un passage chez le coiffeur. Son visage est marqué par la fatigue, surtout ses yeux. Bleus comme ceux de son père, ils ont la couleur de l'océan. Elle quitte alors du regard son reflet pour s'habiller, comme à son habitude, jeans et tee-shirt ne dévoilant aucune partie de sa féminité.

Elle se rend dans sa chambre afin d'y reprendre son Iphone et remarque alors qu'un sms est arrivé depuis trente minutes.

" Coucou ma chérie, ce prénom me dit vaguement quelque chose, faudrait que je vois avec Papy, je t'envoie un message dans la journée. Bon courage pour ta journée. ps: C'est rare de recevoir un texto de ta part, surtout à cette heure - . J'espère que tu vas bien"

En l'espace d'un quart de seconde, elle se remémore le rêve et le sms envoyé. D'un geste machinal, pour rassurer sa grand-mère, elle lui répond : " Je vais bien Lou, sorry pour le stress, je t'expliquerai plus tard. Je t'aime. Ps: faudra que tu me dises où on passe Noël cette année. J'aurais peut-être un ami avec moi". Elle y pense depuis quelques jours, Steeve serait peut-être ravi de passer les fêtes en sa compagnie.

Sept heures, il est temps pour elle de se mettre en route. Sa moto l'attend gentiment sur le parking.

- Coucou ma belle, je t'ai manqué n'est-ce pas? lui dit-elle en caressant le cadran de son bolide. Elle grimpe dessus et met le contact. Le vrombissement du moteur résonne comme une musique pour Livia.

La route se passe sans embûche, elle fait attention à respecter la vitesse, chose qu'elle aurait dû faire il y a deux jours, quand Steeve à l'arrière, lui faisait encore confiance. Steeve, pour la première fois depuis longtemps, elle est inquiète. Comment va-t-il réagir en la revoyant ?

Très vite, elle a sa réponse. En effet, en pénétrant dans le magasin, un sourire l'accueille. C'est celui de Steeve.

- Salut Livia, comment tu vas ? La questionne-t-il

- Bien mieux, ne peut-elle s'empêcher de dire. Elle est rassurée, il semble heureux de la revoir.

Elle se dirige vers le vestiaire situé à l'étage, à coté de leur pseudo cafétéria et croise John sur la route.

- Salut Patron lance-t-elle.

- Ah ma Livia, comment tu vas ? dit-il en souriant. Calmée ? Rajoute-t-il

- Oui, je voulais encore m'excuser. Mais genre vraiment...

Il ne la laisse pas terminer sa phrase.

- N'en parlons plus la coupe-t-il.

Il lui sourit et elle y répond. Elle s'est attachée à John, il est pour elle comme un grand-père.

Elle se change, et part retrouver son binôme au rayon boucherie. Il est occupé avec un petit garçon qui pleure parce qu'il veut du saucisson mais sa maman ne semble pas d'accord.

- Ce n'est pas dans ma liste le gronde-t-elle.

Steeve s'approche du saucisson tant convoité par l'enfant, en coupe une tranche, le roule et le tend au gamin.

- Ecoute ta maman maintenant, ordonne-t-il avec une voix douce.

Le petit lui répond par un petit sourire malicieux et la mère le remercie.

- T'apprends vite, murmure Livia à son protégé. Elle l'avait rejoint depuis quelques secondes, voulant assister à la situation de plus loin et ne pas se mêler.

- J'ai appris des meilleurs, la loue-t-il.

La journée se passe tranquillement, sans tension envers les employés, si ce n'est Lisa qui semble plus muette qu'à son habitude. Une fois le magasin fermé, Livia rejoint son ami sur le parking qui l'attend déjà à coté de sa moto.

- On y va ? lance-t-il. J'ai plein de choses à te dire.

Elle sourit, Steeve va tenir sa promesse, ce qui la console dans l'idée que c'est un bon gars. Tout deux montent sur la Harley, pour rejoindre le petit appartement de la jeune femme. Une fois dans l'habitat, les deux compères décident de se mettre aux fourneaux afin de passer une bonne soirée. Pendant que Livia termine les spaghetti, Steeve dresse la table.

- Livia, hurle-t-il. T'as oublié quelque chose !

-Quoi dit-elle en accourant vers lui, pensant qu'il manquerait quelque chose pour le repas.

- Ben, elle est où la musique ?

- T'es con putain, marmonne-t-elle en allumant sa play-list.

Elle retourne dans la cuisine pendant que lui, s'approche de l'Ipod connecté à l'enceinte.

- Je change hein, je vais t'en mettre une belle, ça va changer pour une fois ricane-t-il.

My immortal résonne dans l'appartement, tous deux sifflotant de leur coté. Elle amène le plat à table, et ils commencent à manger.

- Steeve, tu te doutes bien que je vais te cuisiner sur ce que tu sais. Mais avant, j'ai une question. Connais-tu un Abbe ? 

Il la regarde, surpris par sa question.

- Oui pourquoi ? Tu as eu des soucis avec lui ?

- On peut dire ça, cette nuit, j'ai rêvé et il était dans mon rêve, du moins son prénom avoue-t-elle.

- Ah bon, c'est bizarre que tu te mettes à rêver de mon beau-père.

Si elle n'était pas déjà assise, elle serait surement tombée. Son beau-père serait donc le tueur de ses parents. Est-ce vraiment la fin de son enquête ? Va-t-elle enfin pouvoir assouvir sa soif de vengeance ?

Au même moment, une sonnerie de message retentit. C'est sa grand-mère.

" Coucou ma chérie, j'ai demandé à tout le monde, apparemment c'est une vielle connaissance de la famille. Paraît même que tu l'as déjà vu. Regarde une fois dans l'album, il doit bien avoir une photo de lui. Bisous, je t'aime"

La vengeance pour oxygène (histoire terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant