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Je vois de la lumière à travers mes paupières fermées. J'entends aussi des personnes qui parlent doucement, et une délicieuse odeur de légumes flotte dans l'air. Attendez, une délicieuse odeur de légumes? Yerk! Je n'ai au grand jamais aimé ce genre de nourriture, de mon vivant ou de ma mort! Oui, vous avez raison, c'est difficile de ne pas les aimer, surtout au Moyen-Âge. Mais cela m'a toujours écœurée, j'étais habituée à la bonne viande... Saignante. Oui, mon père était boucher. Oui, il y en avait au Moyen-Age, très peu certes, la majorité des paysans étaient chasseurs de toutes façons, mais il y en avait. Beaucoup n'aimaient pas se salir les mains.
-On dirait qu'elle ne respire pas...murmure soudainement une voix fluette que je déteste aussitôt. Qu'on lui coupe les cordes vocales par pitié!
-Mais si voyons, l'interrompt une voix plus grave.Regarde, même si c'est très discret, on peut voir sa poitrine se soulever !
-Elle m'a l'air profondément endormie... Et pourquoi elle est habillée comme ça?
-Sûrement était-elle à une soirée costumée et qu'elle s'est perdue...
-Une soirée ? Où veut-tu qu'elle fasse une soirée costumée ? Mis à part le vieux château délabré, je vois pas d'où elle pourrait sortir...
- J'ai ramassé son Ipad à côté d'elle peut-être qu'il nous en dira plus sur elle...
- Oh, c'est glauque regarde son fond d'écran ! Y'a écrit " Je suis sang pour sang vampire". Si ça se trouve, c'est une dératée folle fan de vampires.
- N'exagères pas! Peut-être qu'elle est juste fan de Twilight, Vampire Diaries et tous les trucs que tu regardes toi aussi...
- Je suis désolée mon cher frère, mais on ne compare pas cette mauviette de Robert Pattinson et  ce canon de Ian Somerhalder ! Bon, j'y vais !
Mon mal de tête me vrille le crâne et je grimace. J'entends une porte qui claque.L'enfoiré qui m'a assommée va regretter d'être venu au monde. J'ouvre brusquement les yeux, juste pour voir à nouveau le même garçon de tout à l'heure près de ma tête. Surpris, il recule, crie et se tombe à la renverse. Je me lève d'un coup et la douleur de ma tête augmente. On m'a assommée !
-Par les dieux du ciel, je jure. Ca fait mal !
Je ferme les yeux pendant cinq secondes, le temps que la douleur passe, puis j'ouvre les yeux. Je me trouve dans une chambre désordonnée, remplie de choses que je ne connais pas. Que je ne connais pas. Je bondis du lit sur lequel je me trouve et me mets en position d'attaque, tous mes sens en alerte. Je contourne doucement le lit pour voir le garçon affalé par terre, tout groggy. Il se moque de moi ?! Mais c'est quoi cette génération ? Quel affront!
-Relève toi, j'ordonne, et bats toi à la loyale ! Je ne vais pas te tuer alors que tu es encore à terre !
-WHAT ? S'exclame l'être faible. Qu'est ce que tu me baves de tuer ! On n'est pas au XVème siècle !
Oups. Étrange est le langage d'aujourd'hui. Pourquoi utilise-t-il une expression en anglais? Et ce mot, "bave", qu'est-ce qu'il vient faire dans cette conversation plus qu'étrange?Je me redresse et tends la main au pauvre garçon. Il la prend avec reconnaissance et arrive à se maintenir debout. Quel boulet ! Comment peut-on être si maladroit avec un corps gracile comme le sien?!
-Qu'est ce que je fais là ? Pourquoi m'avez-vous amenée ici ?
-Héééé ! Proteste le garçon. Déjà, quand on est poli, on se présente ! Et ensuite, tu devrais me remercier de t'avoir ramenée ici, alors que tu étais inconsciente dans les bois !

Je hausse un sourcil, méfiante. Et s'il faisait exprès ? Je daigne alors me présenter, d'un air hautain que j'aborde avec tous les êtres inférieurs à moi (avec tout le monde donc).
-Je m'appelle Karine Asheim, fille du très puissant Rudolphe Asheim !
-Bon, bah moi, c'est Victor Dedieu, fils du directeur d'assurance du coin, dit-il avec désinvolte, comme s'il ne s'était pas ridiculisé devant moi quelques instants plus tôt. Minute.. Quels mots a-t-il employé ce bougre d'imbécile?
-Directeur d'assurance ?Je m'exclame. Quel est donc ce statut? Est-ce un rang social élevé ? Faites-vous partie de la bourgeoisie ?
-Tu connais pas ? S'étonne Victor. T'es sérieuse ?
Je ne me sens pas idiote, du tout. Oui, ceci est bien de la pure ironie. Il me regarde d'un air bizarre, est-ce normal? S'intégrer dans cette époque sera plus dur que ce que je pensais. L'ignorance est la pire des faiblesses et dans une certaine forme, est gênante, comme en ce moment. Bon, autant lui faire oublier l'humiliation qu'il m'a faite sans le vouloir. D'un sourire hypocrite, je lui fais les yeux doux et balance mon Charisme. Il se raidit. Ah ! Pas insensible à mon charme on dirait. J'adore utiliser mes atouts pour séduire n'importe quel homme, n'importe quel garçon. Celui-ci ne se dérobe pas à la règle, c'est évident. Je cligne des yeux, bats des cils d'un air séducteur.
-Dis donc, dis-je d'un ton enjôleur, tu dois être drôlement courageux et vraiment fort pour m'avoir portée jusqu'ici !
Il rougit instantanément. Il passe rapidement sa main dans ses cheveux d'un air gêné, le visage rouge pivoine.
-Ben..euh... ,c'était plutôt facile, tu étais assez légère et...
Je lui mets un doigt sur la bouche, le faisant taire.
-Chuut...je chuchote. Ne dis plus rien.
Alors que je m'apprête à effleurer ses lèvres tout en lui brisant la nuque pour lui faire payer de m'avoir touchée, (pas que j'aurais préféré me faire dévorer par les loups du coin, mais...) la porte s'ouvre en grand sur une fille d'environ 14 ans, ses cheveux bruns coiffés d'un chignon lâche. Quand elle me voit réveillée, elle reste bouche bée.
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Voili, voilou ! C'est un long chapitre celui là ! ^^ j'espère que vous aimez, merci de voter, de commenter etc... bref, s'il vous plaît, dites moi ce que vous en pensez ! <3

AliveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant