Chapitre 3

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J'étais restée tout mon samedi enfermée, de peur que cette mystérieuse personne se pointe chez moi.

En tant que criminologue, il me devait de porter plainte, j'étais témoin d'un meurtre, je devais en faire part à la justice, mais l'histoire était presque incroyable, alors je tentais tant bien que mal de me faire croire que j'avais rêvé...

Ce dimanche, j'avais enfilé mes affaires de sport pour aller courir un peu et extérioriser. J'habitais à cinq minutes de la plage, alors c'était une bonne excuse pour aller faire un peu de footing.

Pendant que je courais, écouteurs dans les oreilles, j'aperçus Michael Jackson, en train d'en faire de-même, dans le sens inverse.

Toujours en courant, il se retourna pour se mettre à ma gauche, et me parler. J'enlevai donc un écouteur afin de l'écouter.

- Hey, Maria qui court, j'y crois pas, se moqua-t-il.

- L'impossible est possible, apparemment, rétorquai-je, pince sans rire.

- Faut croire.

- C'en est de même pour toi, lui renvoyai-je la pique.

Il accéléra un peu, ce que je fis aussi.

- Ah ouais ? En voyant ce corps magnifique, tu t'es pas dit que j'étais sportif ?

Je levai les yeux en l'air, me retenant de rire face à cet égocentrisme des plus merveilleux.

- Non, justement, c'est pour ça que ça m'étonne, le cherchai-je, souriante.

- Hum, je vois. Tu cours depuis combien de temps ?

- Vingt minutes, j'm'arrête dans dix minutes... Avouai-je honteusement.

- Ah oui, tu cours pas longtemps. Vois-tu, je cours depuis déjà cinquante minutes. Je vais m'arrêter en même temps que toi, je vais en profiter pour te parler de notre criminel.

Pendant un instant, perturbée, j'avais bien cru qu'il parlait de celui d'hier, puis je me suis rappelée qu'on travaillait tous les deux pour la même affaire.

- Ça va ? me posa-t-il cette fois-ci en marchant, puisque j'avais fini mes trente minutes.

- Oui je...

Je ne savais pas si je devais lui en parler. Mais au cas même où je le ferais, il me forcerait à porter plainte. Or, je ne pouvais écouter, de plus, il avait mon numéro de téléphone, ce qui m'effrayait.

Mais Leach n'avait pas l'air de s'en inquiéter, puisqu'il m'a laissée filer sans même me tirer dessus, alors qu'à tout moment, je pouvais l'envoyer en prison. D'autant plus qu'il connaissait mon statut. Mais s'il apprenait que j'avais osé le dénoncer, il m'aurait forcément retrouvée pour me faire la peau.

- Non, rien. Je suis fatiguée, ris-je du nez pour de faux, dans le but de le rassurer.

- Mouais... Rentre chez toi, dors un peu, et si tu veux, ce soir, vers cinq heures, y'a une auberge espagnole à la plage, avec des amis du travail. T'apprendras à les connaître comme ça, et tu seras présentée à toute l'enseigne, me conseilla-t-il en se relevant doucement du banc.

Je le suivis et acquiesçai. C'était une assez bonne idée, et puis, ça me ferait oublier un instant ce que j'avais vu. Ça ne m'avait pas choquée, il faut dire que dans mon métier, les meurtres et les psychopathes sont quotidiens, mais c'était toujours autant impressionnant.

- T'habites par où ?

- Rue Shertier, précisai-je.

- Non ? Sans rire ? J'habite à la perpendiculaire ! Si ça c'est pas du hasard ! s'exclama-t-il.

- Sérieusement ? Bah, tu n'as pas entendu de balles perdues hier soir ?

Il fronça les sourcils, dans l'incompréhension la plus totale.

- Non, du tout, enfin, quand je dors, j'ai le sommeil assez lourd, se gratta-t-il l'arrière de la tête, embarrassé. T'en as entendues, toi ?

- Oui enfin, j'ai peut-être déliré... soufflai-je. Ah ! C'est là ! m'arrêtai-je face à chez moi.

- Ok, à ce soir alors ! Je viens te chercher si tu veux, puisque de toute façon, je passe par là pour rejoindre la mer.

J'hochai la tête, puis m'enfermai chez moi. Avant de me poser, j'allumai mon téléphone que je n'avais pas ouvert depuis que je m'étais enfuie de chez le fou.

Un message datant de vendredi soir m'était destiné, et me donna la chaire de poule : Alors comme ça, tu pars sans attendre 6h57 ?

6h57 [TERMINÉE]Donde viven las historias. Descúbrelo ahora