Chapitre 6

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Leach

Comme chaque soir, j'ai débarqué chez elle pour l'emmener dans mon repère. Pourquoi ? me demanderiez-vous. C'était un moyen pour moi de m'assurer.

Voyez-vous, l'espèce humaine était ainsi : Plus elle connaissait, moins elle balançait. Et la justice faisait en sorte que plus elle en connaissait sur une mauvaise personne sans pour autant dénoncer, plus elle augmentait sa peine.

Et ça, Maria le savait. C'est d'ailleurs pour ça qu'elle me suivait sans broncher. Elle était bloquée dans ce cercle infernal.

Infernal pour elle, hilarant pour moi.

Quand j'étais rentré chez elle, elle dormait paisiblement dans sa chambre. Cette sérénité ne dura pas car je la réveillai brusquement. Elle sursauta, puis après m'avoir fixé en paniquant, elle se leva et me suivit jusque dans ma voiture.

- T'as passé une bonne journée ? posai-je ironiquement.

- Laissez-moi tranquille, sortez de ma vie, je ferai en sorte d'oublier tout ce que j'ai vu... me supplia-t-elle.

- Vois-tu, j'ai appris à me méfier des gens. Je ne te crois pas.

On continuait la route en silence quand elle comprit que sa parole ne m'intéressait pas, et quinze minutes après, nous étions arrivés. Ça n'était pas très loin de où elle habitait.

Je la laissai au hall et suivis mon acolyte qui m'avait appelé pour me parler personnellement. On s'enferma donc dans mon bureau et il entama :

- Leach, tu feras quoi d'elle ?

- J'ai un plan amusant avant son tour.

Il sourit malicieusement et je le laissai pour rejoindre Maria. Elle regardait partout, presque les larmes aux yeux.

- Re.

Elle sursauta une nouvelle fois à l'entente de ma voix. Décidément, elle tremblait pour un rien.

- Que dois-je faire ici ?

- Je sais pas, c'est pas très grand. Tu me fais juste passer le temps.

- Donc je sers à vous distraire durant vos nuits ?

- Exactement, c'est ça. Tu sais, mon travail est ennuyeux parfois, quand il n'y a pas d'action.

- Et quel est votre travail ?

- Je ne peux rien te dire.

Elle baissa la tête, réalisant qu'elle avait raté son coup. Me prenait-elle pour un débutant ?

- Mais peut-être qu'un jour... me rapprochai-je d'elle, sourire en coin, regard dragueur.

Je caressai délicatement son épaule, et elle baissa la tête en rougissant. Elle ne recula pas, ce qui me fit automatiquement sourire.

- Bon... Si tu veux rentrer chez toi, je t'y emmène, cédai-je.

Il était seulement quatre heures, mais elle hocha la tête, acceptant mon offre.

6h57 [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant