La Dernière Note

CHAPITRE 2

C'est agréable de sortir un mercredi après-midi, les cours du matin sont souvent lourds et la perspective d'un après-midi sans classe est toujours la bienvenue.

C'est la réflexion que je me fais en marchant aux côtés de Thalia, alors que nous rejoignons le McDo du coin en compagnie des autres.

- C'était si ennuyeux ce matin ! S'exclame-t-elle. Je te jure, notre prof de littérature nous a fait un cours magistral pendant nos deux heures d'affilée, j'ai cru m'endormir.

- Tu as cru seulement ? Intervient Simon, un petit sourire traînant sur ses lèvres. Pourtant quand tu étais affalée sur ta table j'ai cru que tu dormais vraiment.

Il arque un sourcil moqueur tandis que je m'autorise à sourire légèrement.

- T'écoutais pas plus que moi, rétorque Thalia en croisant les bras sur sa poitrine et faisant la moue. Je t'ai vu compter les 54 carreaux au plafond.

Simon ricane, et corrige :

- 56 carreaux ma grande, je me demande à quoi servent tes cours de maths.

Thalia au lieu d'être vexée éclate de rire, ce rire si communicatif que je pourrais écouter sans interruption. Je souris, tandis que Simon se désintéresse de Thalia pour regarder droit devant lui.

Le garçon est très dur à cerner, il est spécial et atypique.

Il aime le spectacle et soigner ses entrées, son apparence ainsi que l'image qu'il renvoie. Un soupçon moqueur, il paraît souvent extérieur à tout ce qu'il passe. Il est plutôt discret et souvent en retrait, on a souvent l'impression qu'il n'a rien à faire de ce qu'il se passe autour de lui.

Je demande soudain à Thalia :

- D'ailleurs où tu en es en maths ?

Ma jumelle a malheureusement énormément de mal dans ces cours, elle tente de garder la tête hors de l'eau et y parvient très difficilement, il ne suffit parfois que d'une brusque vague pour qu'elle coule.

Comme Mr. Martel est notre prof commun, il s'occupe souvent de Thalia et est très prévenant avec elle. Il tente de l'aider à l'approche d'un contrôle et lui donne des conseils en méthode. Seulement, Thalia n'est définitivement pas douée pour cette matière, pas comme Avril qui prend plaisir à résoudre des tonnes d'exercices de maths et qui adore réfléchir.

Nos parents ont malheureusement forcé ma sœur à prendre l'option maths plutôt qu'anglais approfondi, c'était la condition pour qu'elle aille en L.

J'aurais eu tendance à penser que nos parents devraient la laisser faire ce qu'elle souhaite, cependant je suis bien trop terre à terre pour accepter qu'on ait plus besoin de maths en première.

Bien sûr si Thalia était certaine de réussir dans la musique il n'y aurait pas de problèmes et elle pourrait arrêter les maths sans problèmes, cependant elle doit penser à une solution de secours si sa voix ne suffit pas à lui faire gagner sa vie.

Tous nos amis sont contre cette idée, ils sont persuadés que nos parents auraient dû laisser Thalia faire ce qu'elle veut et je suis le seul à penser qu'ils ont bien faits. Thalia le sait mais ne m'en veut pas. Elle sait que je pense à son bien et rien d'autre alors...

- Je galère, mais Martel m'aide, répond-elle après un silence. J'ai eu 11 hier au contrôle sur les fonctions dérivées.

Elle le dit avec fierté, et attend ma réaction.

Je lui souris, et n'ait aucun mal à dire :

- Bravo ! Tu progresses c'est positif !

Alors qu'au fond, je me dis qu'elle est loin du compte.