CHAPITRE 5

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- Monsieur Valentin, puisque votre bouche semble visiblement apte à fonctionner aujourd'hui, pouvez-vous me donner le plan de commentaire que vous aviez à faire dans les dix dernières minutes de ce cours ?

Valentin, qui riait aux éclats il y a une seconde à ma droite se fige, et puis pivote lentement en direction de Mlle Prévert, notre prof de français.

Son instinct de survie a le mérite de le pousser à glisser un œil sur ma feuille, celle où j'ai écrit mon plan de commentaire, puis il redresse la tête avec un grand sourire et dis :

- En grand un on pourrait voir en quoi la Maréchale de Grancey est une femme révoltée, en grand deux son argumentation construite, et en grand trois son réquisitoire contre les hommes.

Mlle Prévert affiche son petit sourire satisfait des profs qui obtiennent exactement ce qu'ils désirent, elle redresse le menton, et lance :

- C'est en effet un plan de commentaire intéressant. Bravo Théo.

Je ne peux m'empêcher de sourire en coin, et puis je m'enfonce dans mon siège les bras croisés, alors que Val se met à rougir.

JP observe l'échange d'un œil aguerrit, tandis que la totalité de la classe attends la suite en souriant.

Mlle Prévert ricane d'un air léger, et rajoute :

- La prochaine fois Monsieur Raffier ayez l'intelligence d'être plus discret lorsque vous pompez sur votre voisin.

Sans s'attarder plus longtemps sur mon ami, la professeure se détourne et continue son cours, ramenant peu à peu la concentration.

J'aime beaucoup cette prof, pas un mot plus haut que l'autre mais toujours pleine d'autorité. Assez stricte, elle sait parfaitement ramener le silence dans son cours sans toutefois que l'atmosphère soit trop lourde ensuite parce qu'elle le fait toujours avec un minimum d'humour.

Même si elle est quand même très cassante, pour cela sûrement que Valentin la déteste.

- Quelle salope celle-là, chuchote-t-il à l'égard de JP et moi.

Il se met à l'imiter d'un air gamin, tandis que je dodeline de la tête, me retenant une remarque.

- Moi je l'aime bien, contre JP d'un air étrangement calme.

- Ah oui ? Je m'étonne.

- Yep, elle rit toujours quand je fais des blagues.

- Juste avant de te foutre à la porte, rit Valentin.

- Elle n'a pas aimé ma blague des nains aussi...

Je ne peux m'empêcher d'éclater de rire face au visage faussement innocent de JP, et puis Valentin relance :

- Au fait c'est confirmé pour samedi ?

- Yep, répond JP. On a bien la maison pour nous tous seuls, le seul truc c'est que je n'ai pas des masses d'alcool, les darons sont évidemment contre.

- Pas grave, Avril et moi on peut toujours ramener.

- Tu motives Amy pour qu'elle boive ? Demande JP.

- Je veux bien, mais c'est plutôt peine perdue. Elle préfère contrôler Thalia et Avril la pute.

- Comment tu parles de ta copine toi ? Je souris.

- Quoi ? Je ne l'insulte pas, j'énonce un fait véridique.

- Tu emploieras ce mot quand tu connaîtras sa signification, je rétorque en riant.

La Dernière NoteWhere stories live. Discover now