8- L'appréhension

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L'air frais s'infiltrait dans mes longues mèches blondes, et je finissais par réprimer quelques frissons. Nous étions, là, tous les deux, comme deux imbéciles, plantés au milieu d'un parking d'une cité, que j'avais découvert en début de soirée ; sur une place de parking libre. Il me regardait, et je ne me gênais pas pour le dévisager.

— Je ferais mieux d'y aller, finissais-je par dire après de longues minutes de silence.

En face de moi, Idriss réprimait un sourire en acquiesçant. Je commençais déjà à faire volte-face, lorsqu'il brisait de nouveau le silence :

— Attend, je ne devais pas te ramener à la base ? Interrogea-t-il en haussant les sourcils.

Je me rappelais vaguement de ce détail, bien avant qu'on décide d'emprunter l'ascenseur. Je faisais un léger signe de tête avant de le suivre.
Je commençais réellement à avoir froid, et je ne pouvais plus m'en cacher. On marchait dans le silence, et ma raison me soufflait de me méfier. Pourtant, Je ne le connaissais pas depuis longtemps à vrai dire, mais pour être honnête, je ne me sentais pas en danger.
Alors qu'on continuait la route, je sentais une drôle de matière entrer en contact avec mes bras nues. Je sursautais brusquement en cessant de marcher. Idriss se heurtait à moi, me bousculant légèrement.

— Ça ne va pas ? Demanda-t-il en se frottant le visage.

Je jetais un rapide coup d'œil derrière mon épaule ; remarquant que son bomber était posé sur mes épaules ; me réchauffant légèrement.

— Non c'est juste que...

Je ne finissais pas ma phrase. Me contenant juste d'enfiler correctement son bomber. Je pouvais dès à présent inhaler son odeur : parfum One Million.

Je ponctuais ma phrase d'un sourire tandis qu'il sortait ses clés de sa poche arrière de son pantalon noir. J'observais alors sa voiture, c'était un Kia noir. Je prenais place sur le côté passager, alors qu'il mettait le contact. Je lui indiquait rapidement où se trouvait mon appartement tandis que je m'empressais de dire à Alisha que je rentrais.
Le trajet se faisait en une dizaine de minutes, toujours dans le silence. Je me sentais crevée, et j'avais encore froid. À plusieurs reprises, j'avais faillit m'endormir.
Il cessait alors le moteur dans la rue juste devant mon immeuble. Je lui adressais un rapide coup d'œil, me détachant aussitôt.

— Merci, soufflais-je en souriant.

— Ce n'est rien, tout le plaisir était pour moi !

Je quittais rapidement son véhicule, regagnant le troisième étage. Je pénétrais dans mon appartement, fatiguée. Je n'avais pas la foie de me changer. Après avoir retiré mes baskets, je me hâtais dans ma chambre ; me laissant tomber sur mon matelas en poussant un soupir de fatigue. J'avais toujours son bomber sur mes épaules, et c'est son doux parfum qui me berçait dans un sommeil paisible.
En soit, la soirée n'avait pas été aussi terrible que ça ! J'avais même sympathisé avec ce garçon que j'avais déjà vu au McDo ! Chose pourtant inespérée !

Une porte claquait, puis des bruits de talons précipités résonnaient dans l'appartement. Alisha devait être rentrée. Je me redressais lentement, n'ayant plus aucune force dans le corps. À peine avais-je réussit à faire un geste, que je sentais déjà des courbatures se former dans mes jambes. Pourtant je ne me souvenais pas avoir dansé. Cependant, après avoir fournit un effort qui m'avait semblé inhumain, je parvenais à me redresser.
J'avais hâte de retrouver ma pote et de discuter de la soirée de hier ! Je me hâtais de quitter mon petit cocon, avant de me diriger dans le salon. Les talons d'Alisha prônaient par terre, et, alors que je m'avançais, je remarquais qu'elle n'était pas seule.
Horreur ! pensais-je.
Elle était dans les bras d'un garçon !

Je me pétrifiais sur place, observant un garçon au cheveux mi-longs et noirs. Son visage ne me semblait pas totalement inconnu.

— Charlie ? Euh..., souffla-t-elle, visiblement gênée de mon intrusion. Hum... bien dormi ?

— Je... hum...

Mais j'étais dans l'incapacité de parler. Elle comptait se taper ce garçon dans notre appartement, à côté de moi !
Elle ne se gênait pas ! Faudrait qu'on ait une petite discussion toutes les deux !

— Charlie, je te présente Ken, hm, Ken, Charlie, lança-t-elle en se mordant la lèvre inférieure.

— Je crois me rappeler de toi, indiqua le dénommé Ken en lâchant doucement ma pote. Tu es la fille du McDo ?

Surprise qu'il me reconnaisse, j'acquiesçais lentement.

— Ah parce que, soupira Alisha, en me lançant un regard éclair.

Elle était très jalouse. Même si je ne voyais pas de quoi elle pouvait être jalouse ! Après tout, ce n'est pas moi qui était entrain de lui faire un lavage de langue au milieu de notre salon tout de même !

— Vo... vous connaissez ?

— Rapidement, murmurais-je.

— On s'est vu au McDo un mardi soir, accentua alors Ken.

Soudain, son regard me fixait avec plus d'insistance qu'il ne fallait ; et cela semblait mettre Alisha dans une colère noire.

— Ce n'est pas à toi ça ?

Il désignait du doigt ma veste. Je posais aussitôt mon regard bleuté dessus. Je déglutissais : Non, en effet, ce bomber ne m'appartenait pas.
Je relevais timidement la tête vers eux.

— Euh non.

— Je le reconnais ! Insista-t-il. Il appartient à Idriss !

— Ah, euh sûrement, avouais-je en me mordant la langue. Il m'a ramené hier soir.

Je retirais délicatement le bomber, qui sentait si bon. De toute façon, son odeur s'était imprégnée des ports de ma peau durant mon sommeil. Je m'avançais timidement vers Ken, lui aussi, plus grand que moi, mais pas de beaucoup de centimètres contrairement à son pote. Je lui tendais le bomber, prête à faire demi-tour.

— Je peux avoir ton numéro ? Souffla-t-il en me remerciant pour le bomber.

À côté, j'entendais Alisha pousser un soupir de rage.

— C'est pour mon pote, Idriss, indiqua-t-il rapidement en lui jetant un coup d'œil furtif.

Je m'empressais de le lui donner, ne pouvant pas m'empêcher de cacher le sourire qui naissait sur mes lèvres.

— Hum... je vais vous laisser tranquille alors, annonçais-je.

Je prenais ma veste militaire avant de quitter l'appartement. J'avais juste le temps de refermer la porte, que j'observais déjà Alisha foncer sur Ken, le plaquant violemment contre le mur. Elle était autoritaire et légèrement violente, et surtout instable dans ses relations. Espérant que ce fameux garçon ne s'attache pas trop à elle, sinon, il n'aurait pas finit de souffrir.

Je descendais rapidement l'escalier qui me menait au rez-de-chaussée. Je frappais à la porte de ma concierge. Je n'avais rien d'autre à faire. Et je ne comptais pas rester dans l'appartement tandis que ma pote se taper un garçon sous notre toit. Je ne trouvais pas ça très respectueux, mais si je lui en parlais, je craignais le fait qu'elle me rappelle en pleine gueule, qu'elle possédait une vie sexuelle beaucoup plus active que la mienne, voir même existante comparée à la mienne. Je ne l'avais fait qu'une fois, avec un garçon que j'aimais bien, mais ce n'était absolument pas fantastique comme on peut le décrire la première fois. Du coup, le lendemain, nous avons rompue. Il était clair qu'on ne s'aimait pas assez finalement. Bref, ce n'était pas la question. Je trouvais irrespectueux qu'Alisha face ça alors qu'elle savait que j'étais là !

〉𝑭𝒆́𝒍𝒊𝒏𝒔 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍'𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆 [𝑻𝒆𝒓𝒎𝒊𝒏𝒆́]〈Hikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin