67- On met pause ?

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Bonsoir,
C'est bientôt la fin de Félins pour l'Autre.
Voici l'un des derniers chapitres.
Qu'en pensez-vous ?

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Lorsque je regagnais l'appartement dans la soirée, Alisha était déjà présente ; elle m'attendait patiemment dans le canapé. J'empruntais directement le chemin de la salle d'eau sans même lui jeter un regard. Je n'avais pas vraiment envie de parler. J'avais eu une journée difficile.
Aujourd'hui j'ai compris beaucoup de choses et ce que je retiens particulièrement c'est de ne jamais étouffer son passé, pensais-je. N'essayez pas de le faire.
Je me rinçais les cheveux machinalement.
J'ai l'impression d'être un lion cage dans cette foutue société. J'ai une créature qui vit en moi. Mais j'ignore encore laquelle.

Aujourd'hui plus rien n'était pareil. Beaucoup de choses autour de moi ont changés, mais ce qui me fait le plus mal c'est de me dire que plus jamais je ne me retrouverai à nouveau sans les bras de Idriss. Je l'avais profondément blessé mais surtout déçu. J'avais longtemps joué avec le feu, on m'avait prévenu mais je n'avais écouté que moi. Dorénavant, je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même. Mais je savais que cela ne servait à rien, hormis me faire du tord.
Je m'enroulais dans une serviette propre en faisant le point sur ma vie. Je l'imaginais entrain de serrer une autre fille que moi, dans l'étau de ses bras. Et cette vision m'était insupportable. Je fermais les yeux pour chasser quelque chose qui n'existait que de mon esprit. Au même instant, quelqu'un toqua à la porte et je pouvais entendre la voix de ma pote s'élevait de l'autre côté :

— Charlie ? Dépêche-toi de sortir, s'il te plaît.

Je sentais à son ton, qu'elle semblait préoccupé. Je m'apprêtais à enfiler mes sous-vêtements ; puis je me brossais rapidement les cheveux. Je quittais aussitôt la salle d'eau, faisant au passage craquer le parquet. Je me chaussais de mes chaussons en rabattant mes cheveux du côté gauche. Geste que j'avais tendance à faire lorsque j'étais nerveuse. Et c'était le cas. Je m'avançais lentement alors que la voix de Alisha s'élevait de nouveau :

— Charlie, voyons ! Ne fait pas la timide, viens donc !

J'observais les garçons se tenir sur le canapé, ils me regardaient tous et je commençais à ma demander si je n'avais pas quelque chose sur le visage. Je fronçais les sourcils en restant figée sur place.

— Tout va bien Charlie ? Demanda aussitôt Ken en se redressant.

Je ne comprenais pas le motif de leur présence, à tous les quatre. Je jetais un rapide coup d'œil en direction de Alisha mais son haussement d'épaule m'apprenait qu'elle n'en savait pas plus que moi.

— J'ai dit aux garçons que je t'avais trouvé distance, expliqua Ken en fourrant les mains dans ses poches. Alors on est tous passé voir comment tu vas.

Je croisais le regard de Idriss qui détournait aussitôt la tête.
Le plus important c'est d'être bien dans sa tête, pensais-je, mais j'ai tellement peur de décevoir les miens que j'en deviens parano.
Comme j'étais dans l'incapacité totale de répondre, j'observais une silhouette se rapprochait de moi. Et je me retrouvais face à Ken. Il m'entraînait dans ma chambre avant de refermer doucement la porte. Il se tournait alors vers moi en haussant les épaules.

— On oublie trop souvent que les autres ne pensent pas de la même manière que nous.

Je relevais précipitamment la tête vers lui, alors qu'il faisait le tour de ma chambre.

〉𝑭𝒆́𝒍𝒊𝒏𝒔 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍'𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆 [𝑻𝒆𝒓𝒎𝒊𝒏𝒆́]〈Where stories live. Discover now