Chapitre sept

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Deux grands yeux jaunes les fixaient. Un chien de garde leur faisaient face. Il semblait blessé et passablement énervé. En tendant l'oreille, Hermione entendit même son grognement féroce et profond. L'ayant vue, il posa une patte en avant.

« Anna...Anna, il faut qu'on parte... » dit-elle d'une voix pressante.

La gamine ne bougea pas et resta dans le même état, incapable de faire le moindre mouvement. Le chien, de la taille d'un loup, avança une deuxième patte.

« Anna...reprends toi... »

Il marcha doucement dans leur direction.

« Il faut bouger...maintenant... »

Il trottina.

« ANNA ! »

Il courut en poussant un rugissement à glacer le sang et Anna cria à son tour. Hermione la saisit par la taille de justesse et se mit à courir. Le chien fonça dans l'arbre, laissant quelques secondes à Hermione pour s'éloigner. Elle courut le plus vite possible, sa vie et celle de l'enfant en dépendait ! Anna criait encore, un flot de larmes se déversait sur ses joues. Elle s'accrochait à Hermione comme à une bouée de sauvetage et avait enfouie son visage dans son cou. Le chien boitait et semblait un peu sonné, ce qui le ralentissait, mais pas assez pour pouvoir le semer. Il poussa un second rugissement qui força Hermione a accélérer et Anna se pressa plus fortement contre elle. Elle ne savait pas où aller, la panique et la peur lui faisant perdre tous ses repères. Elle zigzagua entre les arbres de façon à ralentir encore plus l'animal, mais lui aussi courait assez aléatoirement et donc, restait toujours à la même distance.

Ses blessures, même soignées, la brûlaient. Elle n'avait pas courut ainsi depuis longtemps. Le seul "sport" qu'elle avait dû faire aujourd'hui avait été de transporter quelques planches de bois dans un vieux sac puant le foin. Ses blessures, son manque de sport, la panique, la peur et Anna la fatiguait plus vite qu'elle ne l'aurait été il y a deux ans. Le chien les rattrapait rapidement et Hermione se mit à réfléchir à toute allure.

« Il faut sortir de la forêt...aller vers la clairière...sauver Anna...il faut sauver Anna, c'est le plus important. »

Elle avait un objectif : l'enfant qu'elle tenait dans ses bras. Elle devait la sauver, elle ne se pardonnerait jamais si elle ne la sortait pas de là en un seul morceau ! Encouragée, elle se concentra sur sa respiration et non plus sur ses douleurs ou sur le chien, afin d'économiser le plus d'énergie possible. Se sentant un peu calmée, sa course fut légèrement plus rapide et elle put essayer de trouver des quelconques indices qui pouvaient la mener à la clairière. L'obscurité de la nuit ne l'aidait pas. Elle savait à peine où elle posait les pieds, elle pouvait trébucher sur une racine à n'importe quel instant, et cela pourrait se révéler fatal pour toutes les deux ! Une voix, faible, lointaine interpella la gryffondor.

« Hermione !...Anna ! »

La voix semblait venir de sa droite, malheureusement, le chien, proche à présent, était sur ce côté. Si elle tentait de tourner, elles étaient fichues. Il fallait ruser. Brusquement, elle s'arrêta et repartit aussitôt en arrière. Le chien voulut faire de même mais, sans doute à cause de sa blessure, il s'étala de tout son long dans l'herbe, avant de tenter de se relever tant bien que mal en poussant des grognements féroces, encore plus énervé.

« Il faut profiter de ce temps pour le contourner ! » pensa Hermione en accélérant le plus possible.

Les larmes d'Anna descendaient le long de son cou et ses sanglots augmentaient. Elle resserra sa prise autour du cou de la brune qui poussa un hoquet d'étouffement.

Les Chevaliers de la nuit de N.CarnesirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant