Chapitre vingt-deux

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Deux semaines. Environ deux semaines s'étaient écoulées depuis cette fameuse journée. Ginny avait reprit des couleurs mais devait encore prendre une ou deux potions afin de régénérer son sang, sous l'œil attentif et protecteur de son frère. Qui, d'ailleurs, ne la lâchait plus d'une semelle. La bonne humeur de la rousse s'était dégradée lorsqu'on avait dû lui apprendre la mort de Ron. Elle avait simplement répondu qu'elle s'y attendait et après son deuil, elle avait reprit son sourire même si tout le monde savait que cette mort l'affectait beaucoup plus qu'elle ne laissait paraître.

Céline, elle, avait rapidement prit ses repères dans la grotte et s'était même découvert une certaine passion pour l'atelier menuiserie alors qu'elle avait réparé en un rien de temps une chaise qui semblait irréparable aux premiers abords. Avec admiration, les menuisiers la regardaient finir de fabriquer tout un ingénieux système de récupération d'eau très discret, qui se fondrait dans la nature comme par magie. Ses doigts fins et habiles s'activaient à travailler le bois et elle passait beaucoup de temps dehors à trouver les meilleurs endroits où placer son invention.

Tout comme Fred, Robin gardait un œil sur sa grande sœur mais ayant vite compris que cela l'agaçait plus qu'autre chose, il se faisait le plus discret possible et rasait les murs pour la suivre -même si ça n'était pas aussi discret qu'il le pensait-. Théo et Mélodie avaient fini par se réconcilier depuis le temps, mais le brun refusait toujours de faire un pas vers la blonde. Il n'était pas rare de le voir l'éviter et Mélodie essayait de se montrer neutre, comme si cette attitude lui importait peu dans le fond, mais tout le monde, en particulier Hermione percevait clairement sa tristesse. Blaise avait arrêté d'embêter Hermione et Drago et avait reprit ses chamailleries avec son ancienne victime : Seamus, ce qui amusait beaucoup la galerie. Jessica continuait d'insulter et de faire de mauvais coup à Hermione, mais elle s'était rapidement fait remettre en place par une Ginny en furie. Très vite, elle se contenta de leur lancer les regards les plus noirs qu'elle possédait. Chacun avait reprit une vie à peu près agréable... à quelques exceptions prêt.

Depuis le fameux soir, deux semaines auparavant, Hermione et Drago s'adressaient moins la parole, pour ne pas dire plus du tout. En vérité, Drago voulait parler à la jeune fille mais celle-ci faisait tout pour l'éviter. Elle se levait beaucoup plus tôt le matin pour prendre Anna sans la réveiller, elle s'occupait plus longtemps des enfants jusqu'à sauter les repas, l'après-midi, elle nettoyait la grande salle jusqu'à très tard le soir, laissant Drago aller chercher Anna.

L'attitude de l'ancienne Gryffondor rendait le blond d'humeur massacrante et n'hésitait pas à passer sa fureur sur n'importe qui. Personne ne comprenait les comportements si soudain des deux jeunes gens qui peu de temps avant s'entendaient relativement bien. Ces attitudes n'empêchaient personne de vivre, mais l'atmosphère devenait très vite désagréable lorsque l'un d'eux était dans les parages.

C'est cette atmosphère pesante qui poussa Mélodie à aller à la bibliothèque. Elle avait des livres à rendre et voulait aussi chercher le calme agréable de ce sanctuaire où personne ne venait presque jamais, sauf parfois les enfants pour les livres d'images. Mais cette fois-ci, elle était certaine que personne ne viendrait la déranger. Elle arpentait donc les galeries de la grotte, quelques livres à la main jusqu'à arriver à l'endroit recherché. À peine eut-elle pousser la porte en bois et poser un pied dans la pièce qu'elle inspira profondément, avant de pousser un soupir de bonheur. Elle adorait cette odeur de vieux livre qui enrobait les moindre recoins de cette pièce gigantesque. Un critère de plus qui la poussait à adorer cet endroit.

Elle se dirigea vers un vieux bureau rafistolé à sa droite et se présenta devant un vieil homme, brûleré au visage, qui était en train de lire un Jane Austen. Il semblait tellement absorberé par sa lecture que Mélodie dû se faire violence pour l'interrompre en toussant légèrement. Le vieil homme sursauta et failli lâcher son livre et renversa quelques papiers.

Les Chevaliers de la nuit de N.CarnesirWhere stories live. Discover now