Chapitre 8 : Mars & Jupiter

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Je profitai d'un moment où Emmanuel semblait seul pour le tirer par le bras vers un balcon vide. Il fallait que je lui parle. Pendant que je cherchai comment lui annoncer tout ce que j'avais sur le cœur, il me regardait avec un air presque narquois.

- Je... ça ne peut plus continuer comme ça entre toi et moi. On se détruit. Tu es comme une drogue pour moi. Mais je suis marié. Et tu me fais trop de mal. Je ne veux pas en faire aussi à Erika.

Il esquissa un sourire moqueur.

- Tu es bien sûr de toi Antoine ? Tu veux quitter Jupiter ? (il aimait qu'on l'appelle comme ça)

Je commençais presque à regretter lorsqu'il rentra dans l'Élysée, s'arrêta juste après la porte du balcon, et interpella un serveur qui passait.

- Appelle Mars, lui glissa-t-il à l'oreille, assez fort néanmoins pour que je l'entende.

Je restai quelques minutes sur le balcon, pour reprendre mes esprits, quand soudain, j'entendis la porte se fermer, et quelqu'un avança vers moi. Je me retournai. C'était le colosse que j'avais aperçu un peu partout ces derniers jours.

- Alors comme ça, le petit prince de la startup nation veut quitter Jup' ? (c'est comme ça que les intimes appellent Manu)

J'acquiesçai tout en regardant la porte derrière lui pour essayer de trouver une porte de sortie. Il s'avançait de plus en plus vers moi et j'étais obligé de reculer vers la balustrade. Quand je la heurtai de mon talon, il m'asséna un coup de poing dans le nez, et profitant de mon déboussolement, il me prit par la gorge et me projeta la tête dans le vide, en me tenant par la jugulaire.

- On fait moins le malin là hein ?

Il me lâcha, et pendant que je reprenais mon souffle, il me donna un coup dans le ventre, ce qui me fit tomber par terre. Il me roua de coup de pieds, dans le visage, dans le ventre, le dos. Il finit par arrêter. Il se pencha vers moi.

- Si tu dis quoi que ce soit de tout ça, sache que j'ai ton adresse et que je n'hésiterai pas.

Puis il entra dans le bâtiment. Il fallut longtemps pour que quelqu'un me trouve. Ce fut Lucas. Même si personne n'était jamais là pour Lucas, Lucas était toujours là pour moi. Il m'était très fidèle, comme un petit labrador toujours prêt à japper près de moi.

- Tonio, ¿qué estás haciendo aquí?

Malgré la douleur, je réussis à lui dire que nous n'étions pas à Madrid là, et qu'il pouvait me parler en français.

- Sí Grizou, dit-il en m'aidant à me relever.

Alors que je rentrai dans l'Élysée, je vis le colosse qui m'avait tabassé s'en aller tranquillement avec la mallette qui contenait notre coupe du monde. Celle que nous avions ramenée à la maison.

Un amour impossible (A.G)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant