Chapitre 5

125 39 72
                                    

D'un pas rapide, je me dirigeais vers la maison. J'angoissais, comment allais-je pouvoir cacher mon 2 ? Du calme, j'inspirai et accélérai le pas, je ne devais pas arriver en retard !

J'aperçus enfin le toit de la maison et ma gorge se serra encore. Je longeai l'allée menant à ma porte et je constatai avec surprise une voiture de luxe, une Aston Martin, parquée devant chez nous. Qu'est-ce que c'était ce délire ?

D'une main tremblante, j'ouvris la porte. Je me glissai à l'intérieur quand soudainement j'entendis :

— Tu rentres tard. Encore en train de traîner.

— Bonsoir beau-père !

Je pris un air enjoué, mais intérieurement, je tremblais. Franc détestait que je l'appelle beau-père ! C'était ma seule compensation à ses coups ! Il pointa un doigt menaçant vers moi.

— Surveille ton langage jeune homme.

— Je n'ai rien dit de mal.

La gifle s'apprêtait à partir lorsque des bruits de pas résonnèrent. Alex descendait l'escalier en courant. Depuis la dernière marche, il me sauta au cou.

— Marc ! Tu es rentré !

L'impact de son corps contre le mien me fit frémir, j'avais terriblement mal. Il m'embrassa sur la joue en souriant et mon cœur se serra en pensant à toute l'affection que Franc lui portait.

— Alex va rejoindre Anna au salon, s'il te plaît.

Ma mère était là ? Je me précipitai vers l'entrée du salon mais mon beau-père me retint par le poignet.

— Je n'en ai pas fini avec toi...

Il me lâcha et je vacillai jusqu'au mur avant d'entrer dans le salon. Ma mère était en train d'ébouriffer les cheveux de son beau-fils avant de me remarquer. Ses yeux bruns, semblables aux lentilles que je portais, pétillaient en me voyant.

— Marc, mon chéri ! Comment vas-tu ?

— Bonjour maman, je vais bien et toi ?

Elle m'étreignit et je souris presque devant son hypocrisie. Elle n'en avait rien à faire de moi, elle voulait juste faire bonne impression.

C'était de sa faute si je portais des lentilles. Mes yeux bleus ressemblaient trop à ceux de mon père, qui nous avait abandonnés à ma naissance. Je lui en voulais d'être parti, je préférais avoir les yeux de ma mère plutôt que ceux d'un illustre inconnu. Visiblement ça n'avait aucune importance pour maman, elle n'avait même pas remarqué que j'en portais, depuis peu.

Franc entra dans le salon et vint enlacer ma mère avant de l'embrasser tendrement. J'avais envie de vomir devant son comportement et je décidai d'aller dans ma chambre pour me reposer.

— Où vas-tu ? m'interrogea Franc.

— Dans ma chambre, je suis fatiguer, j'aimerais dormir un peu.

— Tu te reposeras plus tard, on va passer à table.

Son regard est clair, je devais aller cuisiner. Je réprimai une grimace et me mis au travail.

***

Disposant les plats sur la table, je n'écoutais même pas ma mère raconter son voyage. Ça me m'intéressait absolument pas.

Je ramassai mon sac dans l'entrée et m'apprêtais à le monter dans ma chambre quand soudainement j'entendis :

— Marc amène-moi ton agenda !

C'était pas vrai ! Était-il réellement obligé de vérifier constamment mes notes ? Je n'avais plus huit ans, je pouvais me débrouiller tout seul.

J'embarquai mon sac jusqu'au salon, le posai sur ma chaise et en tirai l'agenda avant de le tendre à Franc.

— Je n'ai reçu aucune note aujourd'hui.

— Ah oui ?

J'eus brusquement un mauvais pressentiment. Mon beau-père saisit une feuille qui dépassait de l'un de mes cahiers et me l'afficha sous le nez.

— Et ça ?

— Une feuille.

— Ne joue pas aux cons !

Plaquant le TE d'allemand sur la table, je me décomposai alors qu'il se levait. J'essayais de me rassurer en me disant qu'il ne me violenterait pas devant ma mère, mais je me trompais, et lourdement.

À peine avais-je le temps de ranger ma copie que Franc m'asséna une gifle du revers de la main. L'impact me fit monter les larmes aux yeux et je sentis ma joue brûler.

— Ça t'apprendra à me mentir. Maintenant je peux savoir pourquoi tu as eu une note pareille ?

— Je ne sais pas !

Une autre gifle vint me frapper au visage et je compris que je n'avais pas intérêt à dire des conneries. J'étais déçu, ma mère me dévisageait mais ne faisait rien pour arrêter Franc...

— Je n'avais pas révisé, murmurai-je.

— Monte ! 

— Je n'ai plus huit ans !

— Immédiatement !

Devant le ton furieux de Franc, je ne rechignai pas et courus m'enfermer dans ma chambre, sans manger. J'hésitai à fermer le verrou, mais il serait capable de défoncer la porte. Je me contentai de tomber sur le lit, épuisé.

***

— Vraiment je suis déçu Marc !

La voix de Franc me réveilla et je pris peur en voyant ce qu'il tenait dans ses mains : une ceinture.

Ma lèvre inférieur se mit à trembler, cette fois-ci, je savais que je ne pourrais pas aller en cours avant quelques jours.

Mon beau-père s'approche dangereusement. J'étais terrifié et je pleurais avant même que le premier coup ne s'abatte. Alors que je sentais une brûlure sur mon dos, j'entendis :

— Ne me mens plus jamais, ou ta punition n'en sera que plus sévère.

************
Bonjour ! Désolée de vous laisser sur une fin pareille mais je ne voulais pas la décrire, je vous laisse imaginer la suite ! 😓😂

DéséquilibreWhere stories live. Discover now