XV.

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Abell ne se rendait pas compte de l’effet qu’il me faisait. Il était là, en dessous de moi, haletant et à ma merci. Ses cheveux roses mi-longs étaient éparpillés sur les draps et dévoilaient son magnifique visage et ses yeux bleus uniques. Il était putain de sexy et je ne savais pas comment je faisais pour résister. Abell était beau, très beau même. Et j'adorais tous ces grains de beauté sur sa peau si délicate et blanche. Ça me donnait envie de les compter et de les embrasser un à un. Il était de loin, l’être le plus magnifique qui soit.

Et j’étais impuissant face à son charme, à son odeur et à sa sensualité. Il n'avait pas conscience de sa beauté mais mon sexe s’éveilla dans mon pantalon pour me rappeler à quel point il était bandant. C’était une preuve suffisante pour décrire ce qu'il me faisait.

- Bel ?

Je me retenais plus que de raison. Je n’avais pas envie de lui faire l'amour dans ces conditions, juste après mes ruts. C’était malsain et je ne voulais pas d'une première fois avec lui ainsi. Néanmoins, je ne pouvais pas rester sans rien faire alors doucement, j'empoignais ses mains dans les miennes et rapprochais mon visage du sien pour goûter à sa bouche une nouvelle fois. Nos lèvres se touchèrent délicatement, dans un intime frottement, puis elles s'unissaient en un tendre baiser. Nos langues se rencontraient et se taquinaient délicieusement. J'aspirais sa lèvres inférieur entre les miennes doucement en la mordillant innocemment. Il gémissait et soupirait tout près de moi ; cela menaça de me faire vriller.

- Ah…
- Pourquoi tu ne résistes pas, Abell ?

Il me fixa sans rien dire, devant réfléchir à ce que je venais de dire. J’ignorais s'il ressentait la même chose que moi. J’étais frustré de ne pas pouvoir lire dans ses pensées mais cela me rappelait à quel point sa nature était fascinante. Et il était là, à se laisser faire. Pire encore, il répondait à chacun de mes baisers. Alors je pris l'initiative d'aller un peu plus loin et de descendre mes lèvres sur son cou. Je mordillais sa peau si délicate entre mes canines, embrassais chaque grains de beauté que je croisais pour le faire frissonner. Le Bêta était doux et très répondant. Cette réaction me poussa à aller toujours plus loin tout en me contrôlant pour ne pas le forcer. Abell pouvait me repousser puisque j'avais lâché ses poignets, mais il ne fit rien. Il se contenta de basculer sa tête en arrière pour que j’accède à sa chair.

- B-Bel… murmura-t-il désespérément, haletant. Ah…

Il gigota de bien être en dessous de moi, froissant les draps sur son passage. Il gémissait et avait du mal à respirer. Et sa voix semblait me demander plus encore. Mais mon instinct me poussait à me contrôler car ce n’était pas la bonne manière de le prendre. Je voulais qu'il ait une érection et là, et seulement là, je le prendrai.

Je savais bien qu’un Bêta mâle ne pouvait entrer en érection tout de suite. La stimulation ne suffisait pas pour éveiller cette partie de moi. Les Bêtas n'avaient pas d’âmes sœurs mais leurs corps réagissaient seulement à l’élu de leur cœur. Et pour l'instant, il était trop tôt pour avancer quoique ce soit sur notre relation. Mais son corps répondait à mes baisers et cela me suffisait pour le moment.

J'entrepris une descente sur son torse en embrassant toujours sa peau. J’avais ouvert sa tunique et remonté le tissu pour accéder à ses tétons. Ils étaient roses et pointaient comme ceux d'un Oméga. Son corps n’avait rien de bien différent, il était même encore plus beau que ceux que j'avais pu voir jusqu’à maintenant.

Mais il tremblait, il était crispé et se tenait désespérément au coussin derrière sa tête. Je ne voulais pas qu'il garde un mauvais souvenir de sa première fois. Je lui souris alors et remis sa tunique à sa taille en rattachant les ficelles que j’avais défait plus tôt. Puis, je me laissais tomber sur le côté pour l'enlacer dans son dos et m’endormir ainsi. Je le sentis se détendre contre moi et à son tour, il ferma les yeux quand le sommeil l’emporta.

Le lendemain arriva bien rapidement mais la veille n'avait rien changer à notre relation. Il m'avait embrassé délicatement à son réveil et s'assura que je prenne bien mes médicaments. Comme hier, j’eus le droit à ça. Cette espèce d’horrible bouillie de riz écrasée, sans saveur et odeur. Mais Abell l’avait préparé pour moi et cela eut au moins le mérite de me faire sourire. Alors sans broncher, j'avalais cuillère par cuillère avant de finir mon bol bien assez tôt. Après le repas, j'eus droit à la piqure qui me fit grincer des dents mais qui estompa les traces de ruts. À vrai dire on ressemblait à un couple de jeunes mariés, et si j’ignorais que j’étais amoureux de lui, j’aimais sentir sa présence.

- Je crois qu'on vient de sonner à ta porte, Bel.

Effectivement, la clochette retentit, nous obligeant à mettre fin à notre petite complicité. Grâce au Bêta, je réussis à me lever, plus en forme que jamais. Ensemble, nous nous dirigions vers la porte en se tenant par la main naturellement. Un geste classique pour nous deux.

Si je n’étais pas inquiet, Abell se posa des questions. Je n’avais pas besoin de lire dans ses pensées pour les deviner, sa main moite ne me trompait pas. Je la serrais davantage pour le rassurer tout en venant d’ouvrir la porte.

- Bel !

Je regardais la personne en face de moi avant de me rendre compte qu’il s'agissait de mon amie d'enfance, Maryline.

Une Oméga.

Son regard croisa celui du Bêta qui resta sans voix, perturbé par la présence de mon amie, il ne savait où regarder et quoi dire face à elle.

- J-Je t’aime ! Se déclara-t-elle à haute voix devant à Abell.

Elle lâcha son panier rempli de fruits pour regarder ses yeux bleus. Maryline venait d’avoir un coup de foudre pour lui alors qu’elle était supposée être mon âme sœur.

- Qu’est-ce que tu racontes, Maryline !?

Ça ne laissait rien présager de bon.

LE BÊTA ET L'ALPHA DESTINÉSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant