Les flammes du désespoir | Tome 1

L

On est jeudi, il me faut 750 € avant demain. J'ai charbonné nuit et jour, tout ça pour sortir un son. J'ai entamé une magnifique reprise de Jean Jacques Goldman en anglais.

Burn the bark
Until bleeding
Nail doors
will imprison
Live dreams
Too much care
Pray shadows
And so much walking

I can tell myself
That it takes time
I can write
If black on white
Whatever I do
Wherever I am
Nothing erases you
I think of you

Spend the days
Empty furrows
In the House
But without love
Pass my luck
Turn the winds
Rest absence
Obstinately

I can tell myself
That's how it is
That without aging
We do not forget
Whatever I do
Wherever I am
Nothing erases you
I think of you
Whatever I learn
I do not know
Why I bleed
And not you

There is no hatred
There are no kings
Neither god nor chains
Do not fight
But what does it take?
What power?
What a weapon breaks
Indifference?

Oh, it's not fair
It's badly written
As an insult
More than a contempt
Whatever I do
Wherever I am
Nothing erases you
I think of you
Whatever I learn
I do not know
Why I bleed
And not you
And not you
Not you.

- C'est magnifique, le rendu final est wouah. Il s'appelle ?
- Not You.
- Élite a bien travaillé.
- Héhé...
- Je vais pouvoir appeler mon père et lui parler.

Ken appelle son père.

- Allô pa'...
- Salut... Oui pour l'avance d'Anna...
- Ouais... Elle a charbonné comme une ouf. Elle a vraiment besoin de cet argent...
- Je comprends... Écoute, je veux bien lui avancer 250 €, mais pas plus.
- Papa, elle a besoin de 750 €, pas 250.
- On ne peut pas se permettre de faire ça Ken.
- Papa s'il te plaît...
- 400. C'est mon dernier mot.

Ken raccroche.

- Alors.
- Il a dit 400 pas plus.
- Merde, merde, merde.
- Mais attends, 400 pour vivre, c'est déjà pas mal.
- Il me faut 750 € pas 400 €.
- Mais pour quoi faire merde ?
- Ce ne sont pas tes affaires.
- Écoute, j'irais voir mon père ce soir chercher le chèque. Demain quand tu passeras au studio, t'iras chercher tes 400.

Je rentre chez moi enfin ce qui y ressemble. J'essaye de négocier au téléphone avec mon proprio, mais c'est mort.

Ken est chez son père pour le dîner.

- Philoooooo...
- Kenyyyyyyy...
- Pa'... Man'...

Ils mangent.

- Papa... Pourquoi t'as pas voulu faire un chèque de 750 € à Anna ?
- Je ne peux pas me permettre une telle chose.
- Mais papa... Anna est dans la merde. Elle a charbonné de ouf pour te sortir un son.
- Cool.
- Papa, je croyais que chez les Samaras, on avait le cœur sur la main.
- Je sais... Je suis déjà passée de 250 à 400. Au pire l'argent qui manque, tu lui prêtes.
- J'ai pas confiance, j'ai pas envie qu'elle le dépense à n'importe quoi.
- Du moment qu'elle te rembourse.
- Ouais...

Vendredi. J'ai reçu mon chèque de 400. Mais il me manque toujours 350 €.

- Écoutes, je veux bien te prêter 350, mais tu me dis ce que tu en fais.
- Écoutes, tu ne vas pas recommencer !!!