Les flammes du désespoir | Tome 1

LVI

- Bonjour vous n'auriez pas 20 centimes, ou même une cigarette ?
- Non.
- Fils de pute.

Je les vois bien les gens égoïstes là...

Ken a faim. Il prend la route vers le supermarché le plus proche.

- Je vais chercher à graille. J'vous ramène un truc ?
- J'veux bien merci.

Et merde Ken en approche, je fais quoi ??? Putain, il peut pas aller bouffer ailleurs ???

- Anna... Anna !!!
- Qu'est-ce que tu fous là, tu me suis ?
- Tu foutais quoi ? Pourquoi tu répondais plus ???
- T'as pas 50 centimes ? De quoi fumer ? Bon ben alors dégages.
- Anna... Je t'en supplie.
- Lâches moi !!!

Une dame intervient.

- Elle vous a dit de la lâcher.
- Mais je... Anna...
- DÉGAGE !!!
- Anna putain... On est amis non ?
- J'ai pas besoin de ta pitié à 2 balles.
- Écoutes, je vais chercher un sandwich, t'en veux un ?
- Ouais, mais après, tu dégages OK ?
- Écoutes Anna, je te paye un sandwich, mais après, tu fais tes affaires et tu viens chez moi.
- C'est mort.
- Tu vas pas rester ici, dehors.
- Je préfère ça plutôt qu'accepter ta pitié.
- Très bien, je vais me chercher un sandwich et toi, tu te démerdes. Je vais pas t'offrir ma pitié en t'achetant un sandwich...
- T'façon j'irais voler, au pire.
- Au pire... Ah, ton ventre gargouille !
- J'ai pas bouffé depuis hier soir.
- Raison de plus.
- Bon OK t'as gagné.
- Faudra retourner au squat, j'ai promis à un sdf, que j'lui ramènerai un sandwich.

On retourne au squat.

- Tenez.
- Merci.
- J'ai retrouvé Anna, je vais pouvoir la ramener chez moi.
- Tu sais que t'en as de la chance Anna.
- Oui, bon ben salut.

On part.

- Tu veux que je porte ton sac ?
- Non ça ira.
- Bon par contre, on prend le métro.

J'étais obligée d'accepter, c'est ça ou je crevais de faim. On arrive chez Ken.

- Bon alors, mange un truc et prends une douche. Après tu m'expliqueras tout ce qu'il s'est passé.
- Oui...

Je sors de la douche.

- Alors Anna, parle-moi.
- Bah, j'ai perdu ma maison. J'étais obligée de squatter un garage insalubre, et puis je me suis fait expulser.
- Attends, c'était donc ça les 750 € ? Moi qui ai cru que...
- Bah non, ce n'était pas pour de la drogue comme tu dis. C'était pour éviter de finir sdf, mais bon, t'as pas voulu me faire confiance.
- Désolé je...
- Non, c'est bon.
- Mais pourquoi tu ne m'as pas parlé du garage ?
- J'avais honte.
- Je t'aurais aidé moi. Tu sais, je n'ai pas l'habitude de juger les gens...
- J'ai pas besoin de ta pitié. Toute façon t'as raison, j'ai tout raté...
- Arrête de dire ça...
- T'as pas une cigarette ?
- Fouilles dans ma chambre, il doit y avoir un paquet qui traîne, il n'est pas entamé. Ah et c'est cadeau.
- Merci.
- Et sinon, tes affaires ?
- Chez Mme Lamarne...
- Attends, tu te fous de moi ??? T'avais honte de me dire que tu vivais dans un garage et que t'allais finir sdf, et à Mme Lamarne que tu connais ni d'Adam ni d'Eve tu lui racontes tout ?
- Bah justement elle, je ne la connais pas assez pour qu'elle me juge.
- Mais t'as vraiment cru que j'allais te juger ?