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Mardi 7 Novembre 1978.

Dans le campus, l'esprit de Noël est déjà bien présent. Il a fallu passer du 31 au premier pour que toute l'ambiance change. Les gens se baladent avec des pulls en laine à la place de haut orné de chauve-souris. La semaine dernière, nous avons fêté les dix-neuf ans de Sirius dignement. Il voulait malgré tout que je sois présente alors j'étais avec eux dans une boite de nuit Moldu. J'ai essayé de m'amuser comme je le pouvais, mais voir mon ex petit-ami, que j'aime encore, draguer des filles ne m'a pas fait beaucoup de bien. James l'a bien remarqué et nous avons bu jusqu'à ne plus pouvoir marcher. Sa réaction m'a touchée. Son meilleur ami a beau être Sirius, il est aussi là pour me changer les idées.

Ma Professeure d'Histoire Ancienne entame son cours sur la communauté civique Athénienne. Aaron, à côté de moi, s'agite sur son banc. Il n'arrive pas à se calmer depuis qu'il a appris que ce soir, des gens de ma promotion et nous, allions sortir dans un pub. C'est juste une simple soirée comme ça, mais pour moi c'est bien différent. Je ne suis jamais allée dans des boites de nuits avec des amis Moldus, tous mes amis étant des sorciers, je n'en n'ai jamais eu l'occasion. J'appréhende un peu qu'il y ait une attaque à ce moment-là. Je ne saurais pas comment leur expliquer que je dois partir en urgence.

Les cours de Lettre et d'Histoire Médiévale passent très vite. Les Professeurs commencent à nous rabâcher nos partiels qui vont arriver en décembre. Les gens ont déjà commencé les révisions et je ne déroge pas à la règle même si pour le moment, je me concentre plus sur les grimoires de Magie. Nous partons manger en vitesse accompagnés de Susie. La discussion tourne essentiellement autour de la soirée de ce soir. Quand je regarde l'engouement de mes camarades, j'ai l'impression de retrouver celui des filles appartenant au fan club des Maraudeurs quand ils organisaient une soirée.

La sonnerie retentissante, nous signale la fin des cours. Je me précipite vers une aire de Transplanage en saluant mes amis avec un signe de la main. Nathan m'a prévenu hier par lettre qu'il passerait me voir pour savoir comment je vis ma rupture avec Sirius de ses propres yeux. Si cela lui chante, je vais me contenter de passer du temps avec mon ami. La Gazette nous rappelle sans discontinu que c'est la guerre. La rubrique nécrologique ne fait que grossir et les articles sur des attaques de Mangemorts ne se désemplissent pas. Nous avons peu de missions, car ils attaquent vite et nous arrivons souvent trop tard.

Je réapparais dans mon appartement. Lily finit les cours après moi aujourd'hui donc je me sers tranquillement un chocolat chaud avant de me plonger dans un film passant à la télé. La sonnette me sort de ma torpeur, je pars ouvrir sans grande conviction. Un Nathan décoiffé m'apparaît. Je n'ai même pas le temps de dire quoi que cela soit, que je me retrouve dans ses bras. D'habitude, je suis la personne qui lui fait des câlins, mais ces derniers temps, j'ai du mal avec les contacts physiques. Je me dégage de son étreinte sous son regard surpris qui commence à me dévisager de la tête aux pieds. Je m'affale sur le canapé l'invitant d'un signe de tête tout en faisant apparaître un thé. Comme tout bon Anglais, il en raffole. Il continu son observation ce qui a le don de me mettre sur les nerfs.

« - Tu as maigris et tu t'es endurcie depuis la dernière fois qu'on s'est vu, il constate.

- Je fais du sport tous les jours, ça aide. »

Forcément que je me suis endurcie. Des membres de ma famille sont morts. Je combats les Mangemorts en me mettant en danger assez souvent. Mes amis peuvent mourir à tout moment. C'est la guerre. Sans surprise, il fait dériver la discussion sur Sirius.

« - Ça ne pouvait plus fonctionner entre lui et moi, c'est tout. Je vais bien.

- Tu crois vraiment que je vais gober un truc pareil ? Tu étais amoureuse de lui par Merlin !

- Et alors ?

- Et alors tu souffres même si tu essaies de prouver le contraire, il réplique.

- Je vais bien », je répète autant pour le convaincre que pour me convaincre moi.

Il souffle sachant qu'il ne pourra rien obtenir de moi avant de parler de nos études réceptives. Nous continuons comme cela pendant une petite heure puis il doit partir. Lily débarque quelques minutes après, essoufflée. Je me précipite vers elle en lui demandant ce qu'il se passe.

« - Les parents de James ont été assassinés, prend tes affaires, on va le rejoindre. »

Ma baguette étant déjà sur moi, j'attrape seulement ma cape puis prend la main que ma meilleure amie me tend. Elle nous fait transplaner directement dans la maison des Potter. James est littéralement en train de tout saccager. Sirius, assis sur le canapé en boule, a renoncé à l'arrêter. Les Potter était une seconde famille pour lui. La rousse part aux côtés de Sirius sachant qu'elle n'a aucune chance de stopper James dans son massacre. Mais je ne lâche pas l'affaire pour ma part. J'avance d'un pas déterminé vers le Gryffondor en larme et hors de lui. Je lui barre le chemin et ma main s'abat dans un bruit violant sur sa joue. Si la parole ne marche pas, il faut le faire se calmer autrement. Son regard marron se tourne vers moi emplit de haine.

« - Tu vas te calmer maintenant et poser ton putain de cul sur ce canapé tu m'entends ? Massacrer cette maison ne fera rien. »

Je lui attrape l'oreille et l'amène sur le sofa où me regarde éberluer mon ex petit-ami et ma meilleure amie. Le seul moyen de raisonner James Potter c'est de lui montrer qui est le plus fort. Il est à peine assis qu'il fond en larme. Je laisse Lily le prendre dans ses bras. Sirius me jette un regard implorant et je ne peux résister à l'étreindre. Je ne sais pas pourquoi cela me rebute sauf quand il s'agit des Maraudeurs et des filles. Peut-être le fait qu'eux aussi voient la guerre en première ligne.

Remus et Peter arrivent en se précipitant vers leurs amis. J'essaie de me relever pour laisser ma place à l'un deux, mais Sirius m'en empêche en serrant ma main. Son regard embué de larmes me supplie.

« - Ne pars pas », il murmure.

Sentant mon cœur flanché, je resserre mon étreinte. Voir sa douleur aussi vive me fend le cœur, tout en réveillant ma rage. Sirius et James sont dans cet état à cause d'une seule personne, Voldemort. Ce connard se pensant mieux que tout le monde. Que tout lui est dû. Cette chose se croyant le Maître du Monde. Il extermine des gens pour le simple plaisir de le faire. Il n'a aucune morale, seulement l'envie de dominer tout le monde. L'envie de prouver qu'il est le plus puissant. Mais je ne le laisserais pas faire. Je le tuerais même si cela doit me coûter la vie.

L'Angleterre sera libre, je ne m'arrêterais pas tant que cela ne sera pas le cas. S'il faut tuer pour y arriver, je le ferais. Même si cela ne me différenciera plus des Mangemorts. Mais au moins, je sais que je l'aurais fait pour la paix. La méthode est la même, mais les objectifs sont différents. Ils nous tuent, je ferais pareil. Ils prennent du plaisir à torturer les gens. Les morts ne seront que plus nombreux. Ils ne s'attendent pas à recevoir les sorts qu'ils lancent. Mais maintenant c'est fini. Ils crèveront tous. Et personne ne m'arrêtera. Personne. Je ne laisserais plus des innocents mourir pour une idéologie raciste.

La différence fait la force de notre société. Et nous nous devons de la protéger quoi qu'il en coûte. Malgré la tentation de rejeter ce qui nous fait peur, nous intimide. C'est justement grâce à cela que nous pouvons évoluer positivement. En prenant en compte le vécu, les traditions, le mode de vie des autres. Cela nous ouvre sur le monde, nous permet d'affiner notre esprit critique, nos valeurs. Tout ce qui fait que nous sommes des animaux doués de conscience et pas seulement des primitifs. La différence, dans nos sociétés, nous rend plus humain, plus tolérant. Cela accentue nos vertus et non nos vices. Et nous nous devons de la préserver et non de la combattre. 

Stab The LightningWhere stories live. Discover now