Chapitre V - Préparatifs

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L'Équipe s'affairait à l'intérieur de la Villa. Sa chambre avait été fouillée, Frank l'avait rapidement palpé en rigolant et Nancy lui avait donné un baiser rapide en lui demandant fermement de rester dans la cuisine jusqu'à ce qu'on lui fasse signe.

Les coulisses s'affairaient, la scène était prête, le spectacle allait battre son plein. Armand en était à sa quatrième bière. Martha était toujours au bar à l'extérieur. Dans quelques heures Aaron la reconduirait ébréchée chez elle.

Toujours aucune trace de Maureen. Il avait pourtant prétendu s'intéresser mollement aux préparatifs en faisant le tour du jardin une bouteille de bière à la main mais n'avait rien vu. Elle serait là plus tard. Il piaffait d'impatience.

Les premiers crissements de voitures d'invités le firent tressaillir. Il entendit les éclats de rire, les voix excitées des premiers spectateurs. Nancy apparut essoufflée escortée de Suzanne.

« Encore une demi-heure mon chou et ce sera ton tour. Suzanne va rester avec toi» elle saisit une bouteille d'eau en plastique sur le comptoir de la cuisine et ressorti en coup de vent.

Suzanne était une jolie petite blonde timide qui n'osait pas le regarder. Elle lui avait tourné le dos et s'affairait à ranger la vaisselle propre dans les placards. Il avait souvent fantasmé qu'il lui faisait l'amour quelque part dans la villa. Sa fragilité et son corps gracile lui plaisaient. Il aurait peut-être sa chance avec elle avant la fin.

Il se leva et jeta sa bouteille de bière dans le bac à recyclage. Suzanne tressaillit. Elle était mal à l'aise. Qui était-elle? Comment un être aussi adorable pouvait-il servir la Dictature?

Il lui demanda si elle avait besoin d'aide. Elle lui répondit «non merci» rapidement , sans se retourner.

Armand se rassit et attendit.

Suzanne finit le rangement et s'assit à la table non loin de lui, l'oeil rivé nerveusement sur le petit écran de son téléphone portable. Armand lui demanda l'heure. «Presque 5 heures» lui répondit-elle sans le regarder.

Il lui demanda soudain «pourquoi ne m'aimez vous pas?» Elle leva le regard interdite ne sachant quoi répondre. Il lui sourit calmement. Troublée, elle rougit, puis lui répondit «vous m'impressionnez». Sa réponse le surpris. Elle baissa la tête et sortit de la cuisine précipitamment.

Nancy vint le chercher une demi-heure plus tard. Elle le toisa du regard, lui épousseta les épaules d'un geste possessif et lui donna des instructions. Il ferait son entrée dans la grande salle par la porte principale. Les invités auraient chacun une quinzaine de minutes pour lui parler. Les autographes étaient permis sous la supervision de Suzanne. Il y aurait ensuite une petite heure « libre » ou il aurait le droit de circuler parmi les invités accompagné de Frank. Le buffet diner serait alors servi et il reviendrait prendre son repas à la cuisine. En fin de soirée, un groupe select d'invités viendraient lui rendre des visites plus prolongées accompagnées de digestif dans la véranda.

La République le prostituait au plus offrant. « Un animal de zoo qu'on nique en prime » pensa-t-il.

Il suivit Nancy docilement et fit son entrée sur scène.

Une mort annoncéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant