◊ Prologue ◊

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— Réveille-toi...

Le sifflement qui titillait mes tympans s'intensifia subitement.

— Ambrose !

Mon regard émeraude parut d'un éclair sous les rayons. Les sensations qui assaillirent ma peau me donnèrent l'étrange impression d'émerger d'une sépulcrale hibernation. Les couleurs m'éblouissaient. Tout ce que je pouvais percevoir était de l'herbe, des arbres, une étendue remplie de fleurs qui s'offraient à moi. Dans le lointain, quelques éclats de voix me parvenaient, ainsi que le cliquetis régulier de l'arrosage automatique.

Dès lors que j'aperçus mon accoutrement, je me rendis compte de ce qu'il s'était passé.

— Encore... m'interpella l'écho de mes pensées.

Encore cette sonorité lunaire, mais si familière, qui venait me sortir de mon foyer dans l'ambiance paisible de la nuit. La mélodie m'emmenait de plus en plus loin, rendant mon réveil des plus déconcertant.

Je me redressai difficilement dans l'amas de plantes qui m'encerclait, puis, scrutant les alentours, devinai sans nul doute une parcelle de la Grande Étendue Naturelle.

L'Étendue, aussi appelée Parc Impérial, était un endroit majestueux gorgé de vie. Il était le centre névralgique de la ville, là où se tenaient les Résidences du Fondateur. Je pouvais reconnaître le grand portail doré où les écritures dessinaient une indication sur ma quelconque position. « Section 2 », voilà où je me situais. Je me localisais aux portes de l'entrée du complexe Royal.

Quittant le support mousseux dans lequel se trouvaient mes pieds, je marchai sur le sol granuleux, attiré comme un aimant par la couleur or.

— C'est le fils de Monsieur Rivers ? m'arriva alors l'écho d'une voix.

— Tu as raison, attends, le gamin approche.

Le silence se fit. Je n'étais pas maître de mes mouvements. Ma vision était trouble. Je me demandais pourquoi mon corps ne m'obéissait plus une fois le coucher de notre astre. Pourquoi venait-il se déposer sur cette herbe verdoyante où la douce rosée matinale avait encore ses traces éphémères ? Je n'en avais aucune idée... Et, j'étais terrifié.

— Aidez-là, elle a besoin de vous, soufflèrent mes lèvres avant que je ne perde connaissance devant les deux Protecteurs menant la garde.

- Les Éveillés - I. La PromotionWhere stories live. Discover now