10. Le gangster

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Argh...

Ce mal de crâne putain... Je gémis de douleur lorsque je roule sur le côté. Changement draconien, d'habitude il n'y a que quand Taehyung me tripote que je couine...

Mais là bordel, j'ai l'impression d'avoir dormi au milieu d'un chantier naval un week-end de championnat de foot.

Je tente d'ouvrir les yeux, mais rien à faire, mes paupières pèsent au moins 2 tonnes chacune. À côté de moi, j'entends des murmures se rapprocher. Aux bruits de pas, je devine que soit ils sont plusieurs, soit c'est un mille pattes échappé de Tchernobyl et dans les deux cas c'est pas cool.

Sans prévenir, on me lance un seau d'eau froide en pleine figure.

- Réveil-toi, m'ordonne une voix aiguë.

Je me redresse brusquement et sous la surprise, inhale une grande bouffée d'air. Pour le coup, ça m'a décollé les yeux et les sinus. Je tousse comme un demeuré pour cracher toute l'eau que j'ai avalé en me pliant en deux.

- Voilà une bonne chose de faite, se réjouit mon tortionnaire.

Parle pour toi... J'ai jamais été trop fan des douches froides dans les entrepôts désaffectés en plein courant d'air. C'est un coup à se chopper une putain de grippe.

Devant moi, une bonne quinzaine de gars se fendent la poire de me voir tout dégoulinant et désorienté. Celui qui semble être l'organisateur de cette charmante petite réception s'approche lentement dans ma direction, avant de s'agenouiller à ma hauteur.

Mec, c'est trop tôt, on a même pas eu notre premier date, je sais que j'ai un charme fou, mais tu veux pas attendre encore un peu au moins avant de poser le genou à terre ?

- Alors, alors, alors... Commente t-il en m'agrippant le visage pour l'examiner sous toutes ces coutures. Tchh... Mon acolyte n'y a pas été de main morte avec toi, dis donc.

Comme pour le confirmer, il appuie comme un bourrin sur ma plaie à la tête.

Aïe, espèce de salopard.

C'est douloureux mais je ne dis rien. Même quand il prend un air dégoûté en essuyant ses doigts couverts de sang sur ma veste. 

- Je déteste me salir les mains, me dit-il lorsqu'il me donne deux petites claques sur la joue comme le ferait un parrain de la mafia italienne en menaçant sa prochaine victime.

T'aimes pas te salir les mains ? Mais alors pourquoi est-ce que t'es au con au point de foutre les doigts dans une plaie encore fraîche, bouffon ?

- Mais vous êtes qui bordel ? Je demande.

Le temps qu'il prend à me jauger, je le prends à l'observer. Et putain ce gars est sacrément beau gosse ! Bon, pas autant que mon crevard de patron, mais pas loin. Avec ses yeux de biche, son visage parfaitement symétrique et ses lèvres pulpeuses, il doit en ameuter de la gonzesse. Encore un qu'est naît avec une pomme d'Aphrodite planté dans le cul...

- Qui je suis ? Eh bien tu vois, tout va dépendre de toi. Collabores et je t'offre tout ce que tu souhaites en plus de ta précieuse liberté, dit-il en mimant joyeusement un mini feu d'artifice avec ses doigts.

Puis son sourire disparaît pour laisser place à une expression de tueur en série.

Oh maman...

- Mais..., reprend t-il. Décide de jouer les caïds et je promets de devenir ton pire cauchemar, m'explique t-il tandis que son regard s'assombrit.

Donc si je résume bien j'ai le choix entre mourir ou mourir en traitre. 

Cool ! Parce qu'on va pas se mentir, dans l'un ou l'autre des cas, c'est ce qui va m'arriver. Mais juste au cas où...

Comme un homme •Vkook•Where stories live. Discover now