Chapitre 7

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Cela a été la pire dispute que je n'avais jamais eu auparavant. On se regardaient en serrant les crocs tout en se hurlant dessus. Il avait été trop loin. Depuis le début il s'était servit de moi comme chien de compagnie, j'en avais assez. Je retrouverais  mon frère avec ou sans lui.
Je tourna alors des talons et quitta le champ de pommier et Isaac.
Le soleil tomba petit à petit et colora le ciel en rouge et orange, le vent emporta avec lui la chaleur de ce dernier et me poussa à faire demi tour. Rien à y faire, j'étais déjà sur le sentier de ce matin, prête à repartir où, je ne sais pas, mais loin de Isaac.
Les quelques petit cheveux qui dépassaient de ma tresse me piquaient le visage, s'affolaient sous la brise chaude. J'étais dans mes pensées, les plus colériques et les plus rancunières, je ne voulais plus rien percevoir ni même mes fins cheveux sur mon visage ne m'agaçaient plus.
Le vent revint encore, plus fort cette fois ci, je plaça alors mon avant bras devant mes yeux rouges de colère et de tristesse, le vent ne porta plus la chaleur passée du soleil, mais des bruits; je baissa légèrement mon avant bras, releva la tête et de nouveaux les bruits me transpercèrent l'ouïe. Il n'y avait plus de bruits d'oiseaux ou de feuilles frissonnant sous le vent, il y avait des jappements, des bruits, une forte odeur de moteur et une langue inconnue qui se rapprochait dangereusement.
" Sauve le" Entendais-je dans ma tête.
Je recula paniquée, mon coeur battant à mille allure, je n'avais pas le temps de réfléchir ou de ressasser la dispute; je couru le plus vite possible jusqu'au champ de pommier.
Isaac était assis contre un arbre mais quand il me vit courir vers sa direction il se releva brusquement et je hurla de toute mes forces : " Ils arrivent ! "
Isaac suivit ma course en m'attrapant par la main, et on coururent à en perdre haleine; mais les ennemis étaient bien plus rapide que nous.

Isaac avait une santé fragile et plus on courraient, grimpaient ou sautaient des obstacles, plus sa douleur le ralentissait. On avait réussit à les semer mais pour combien de temps ? On était en face d'une grande pente de verdure, des sapins noirs formaient un immense rectangle sur les côtés de cette basse montagne, jonchaient de quelques rochers; Isaac s'affala contre un de ses sapins.
" Je..." Il souffla en fronçant son front et continua "  Je suis désolé, je... N'aurai pas... Tu avais raison"
Je pris sa main dans la mienne et le regarda " Moi aussi... »
On eu à peine le temps de reprendre notre respiration, que les lumières des allemands traversèrent les bois et d'autres avec leurs chiens arrivèrent à dix mètres de nous.
On se releva brusquement et on reprirent notre terrible course. On devait suivre cette grande montagne en face de nous, se cacher dans les bois pourrait être notre seul moyen de les échapper. J'avais l'impression d'être un gibier en fuite, La panique gagnait tout mon corps et je n'étais guidée que par la peur.
Je n'arrivais plus à courir sur cette plaine glissante et Isaac non plus mais nos mains restèrent serrées. Isaac fit un pas de plus mais glissa et m'entraîna dans sa chute. Nos corps roulèrent et s'écrasèrent  sur le sol humide, on ne pouvait se redresser.
Par notre chute, on arriva en bas de la montagne mais Isaac se dirigea dangereusement vers les roches qu'on essayait d'éviter tant bien que mal, et en voulant se relever, sa main glissa et son corps suivit le mouvement et sa jambe heurta de plein fouet un rocher. Il hurla de douleur, alertant ainsi notre position aux SS.

Marie, pardonne moi (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant