Chapitre 1: Angoisse

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En média Adam. Bonne lecture En espérant que ça vous plaira!

– Il est hors de question que je me plie à vos ordres, s'insurgea le jeune blond.

L'infirmière qui était en charge de calmer l'énergumène en face d'elle soupira, lasse. Des grandes cernes entouraient ses yeux éteints, aussi expressifs que ceux d'un poisson mort. Les yeux de son interlocuteur, eux, avaient la fougue de la jeunesse et de la colère. Ses iris bleus avaient la même intensité que ceux d'un jeune chiot qui tente de mordre et d'imposer le respect.

– C'est une opération indolore, aucun mal ne vous sera fait.., avança la femme à blouse blanche.

– Si ce indolore fait hurler ma mère, qui est l'une des personnes la plus courageuse que je connaisse, je ne veux pas tenter votre dolore! s'amusa le petit con en face d'elle.

Et le pire, c'est qu'il en était fier de son jeu de mot! Heureusement, et au grand soulagement de la pauvre dame, celui qui semblait être l'ami du jeune chiot le reprit, très premier degrés:

– On dit douloureux Adam.

Ce qui laissa sur le museau quelques secondes l'autre. Malheureusement, ledit Adam n'attendit pas si longtemps pour lancer un "Isaac, tu me fatigues ! " qui fit naître un charmant sourire chez son ami.

Cependant, il semblait avoir perdu de sa vergue, et, profitant de son état de faiblesse, l'infirmière attaqua de nouveau avec un :

"Allons, ne faites pas l'enfant! Tout se passera bien" presque enjoué.

Qui tomba relativement à plat, au grand damn de la quadragénaire.

Il eut un grand silence dans la pièce pendant lequel nos trois protagonistes semblaient enfermés dans une bulle. Isaac se rongeait les ongles nerveusement, et passai parfois sa main agitée de soubresauts dans ses boucles brunes. Son genou tremblait également, et l'infirmière se demanda si ce n'était pas un début de Parkinson à ce niveau là.  Son regard terne était plongé dans le vide, et on l'aurait dit que le point de de tomber, en équilibre sur le bord glissant et effrité d'un gouffre qu'on nomme désormais burn-out. Quand à Adam, il avait regardé quelques secondes la dame à la blouse blanche, fascinée par cette vacillation si près du vide, curieux de la voir craqué, et à la fois peiné par son sort.

Néanmoins, cela devait se passer comme ça et pas autrement. Les familles respectives de son meilleur ami et lui avaient été tirées au sort par le gouvernement afin d'effectuer une batterie de tests sur eux, qui avaient pour but de révolutionner la science, et du même pas l'avenir. En manque d'argent, celles-ci n'avaient pu qu'accepter en dépit du danger que cela représentait.

Problème : la science est terriblement expérimentale et aucun semblant d'indication n'a été donné sur les résultats attendus de ces expériences.

Ça mettait en rogne le beau blond : être à la merci d'hommes et de femmes, munis de scalpels qui pouvaient entrer n'importe où avec, ça n'avait jamais été un truc qu'il avait voulu tenter étonnamment. De surcroît, ce n'était pas sans lui rappeller de la prostitution- même si dans ce cas, il gardait sa virginité - puisqu'il vendait son corps, et son âme sans doute avec, à des gens qui se rapprochaient du diable dans son esprit. Il pouvait le transformer en spiderman aussi bien qu'en tarentule géante : ce qui était relativement terrifiant et glauque.

- Ne t'inquiète pas, tout se passera bien!

Il secoua la tête, ce n'était pas le moment de se souvenir de ça, ou il risquait de craquer. Et il ne pouvait pas se le permettre : déjà parce qu'il n'avait aucune envie, ni d'être spiderman - sauver le monde? Très peu pour lui! - ni d'être une horrible bêbête à huit pattes.

D'ailleurs il avait peur des araignées.

Qui plus est, le magnifique et charmant jeune homme brun qui s'agitait nerveusement non loin de lui était bien plus fragile que le laissait supposer son allure assez charismatique. La vérité c'est que cet adolescent était bien loin du stéréotype de l'intello mais cachait derrière son apparence de bad boy cliché, une intelligence hors du commun. Pour résumer, c'était une petite chose fragile qu'Adam s'était mis un point d'honneur à protéger en toutes circonstances. Toutes.

Mais faisons entrer dans l'équation, cette petite voix tentatrice - peut-être celle de la raison après tout - qui semblait chuchoter à son oreille depuis tout à l'heure. Elle a un accent exotique et mélodieux, son timbre est vibrant, chaleureux. Belle est le mot qui la définit, avec simplicité. Belle est également le nom de celle qui l'utilise.









Opération CoeurWhere stories live. Discover now