Chapitre 8: Je t'aime

31 8 13
                                    

- Tu l'aimes?

Je déglutis. Belle venait de me mettre au pied du mur. Je lui lançai un regard implorant:

- Belle, c'est trop tôt.

Elle me fusilla du regard.

- Réponds moi, Adam, ne soit pas lâche ! Tu l'aimes?

Je tirai légèrement sur mon col, comme pour chercher un peu d'air. La pièce pourtant immense du gymnase me semblait minuscule et oppressante.

- Belle, je peux aller me changer? tentai-je.

Elle soupira.

- Adam, je ne vais pas te bouffer mais soit au moins honnête avec toi même!

- Belle, le prof arrive!!! m'exclamai-je.

Contre toute attente, ma piteuse tentative de diversion marcha et je m'enfuis dans les vestiaires où m'attendait Isaac. Celui ci rit quand je m'affalai sur le banc avec brutalité et lâchai un énorme soupir.

- Qu'est ce qui t'a pris autant de temps? me demanda t-il.

Je soupirai et lui expliquai les raisons de mon retard. Son sourire se tordit en grimace. Il saisit mon menton entre ses mains et colla son front au mien, plantant ses yeux noirs dans mon regard.

- Je suis désolé Adam, désolé de foutre la merde dans ton couple, désolé de t'aimer s'excusa-t-il.

Il me semblait que de nouveau, l'air manquait dans la salle. Ses boucles brunes effleuraient ma peau, son odeur m'énivrait, et sa bouche était proche si proche

Je comptai les secondes qui rapprochaient nos lèvres.

1, 2, 3 secondes...Un centimètres de moins!

4, 5, 6, 7... Tiens, plus que deux centimètres nous séparant

A huit, nos bouches s'effleurèrent

A neuf, elles étaient scellées.

A dix, c'était l'explosion. Nos deux corps se mêlaient sans retenue, il ne restait plus rien.

Juste son corps pâle sous mes doigts, juste ses baisers qui traçaient sur ma gorge un sillon brulant de désir, ses lèvres s'aventurant plus bas, toujours plus bas, sur mon torse, descendant bientôt à mon aine.

Isaac arrêta quelques secondes de m'embrasser pour enlever langoureusement son t-shirt. Mon regard se perdit sur la finesse de son torse légèrement musclé. Il brillait d'une lueur lunaire dans le noir presque complet des vestiaires.

Il ne lui fallut que quelques secondes pour à nouveau m'embrasser tout en se débarrassant de mon débardeur à toutes vitesses.

Le désir m'enflammait, me brûlait avec une passion ardente.

A la seule force de ses doigts, de ses lèvres, de sa peau, Isaac me clouait contre le mur sans que je puisse rien faire. J'étais tout à lui, et je me laissai partir dans des abimes de passion, de feu, et d'amour sans retenue.

Tout en me dévorant ma bouche, Isaac fit délicatement glisser mon pantalon au sol. Je gémis douloureusement quand ses doigts brûlant effleurèrent ma peau froide.

Je fondis sur ses lèvres, passant ma main dans des boucles noires. Sa langue vont titiller la mienne.

Isaac menait clairement la danse, et je me surpris à aimer ça.

Ses mains se perdirent dans mon dos et caressèrent sans relâche ma colonne vertébrale. Il explora le creux de mes reins avec ses doigts, dessina la courbe de mon cou de sa bouche rougie de désir.

Je contenai à grande peine des grognements et gémissements haletants. Ce mec était ma drogue. Il y avait tellement de détermination dans ses gestes et ses paroles.

Il descendit lentement ses lèvres sur mon torse puis sur mon ventre, couvrant entièrement mon buste de baisers.

Alors qu'il baissait lentement mon boxer, tout en continuant à embrasser chaque parcelle de mon corps, il me jeta un regard mutin qui me fit grogner d'impatience.

Enfin, je fus entièrement nu, devant lui seulement sans haut. Une violente érection nous agitaient tous les deux. Elle tendait à craquer le tissu de son jean.

Avec candeur, je pressai mes hanches sur son érection et il gémit douloureusement. D'une main maladroite, je défis l'attache de son pantalon, sans cesser de frotter mes hanches aux siennes.

Un soupir de soulagement lui échappa quand je libérai enfin son sexe. D'une main, cette fois ci experte, je commençais à le branler doucement.

Ses gémissements de frustration me firent sourire doucement. Il finit par ma supplier avec une moue candide:

– Adam... S'il te plait...

J'accelérai le mouvement et il finit par se vider dans ma main.

Haletant, il trouva quand même la force de m'embrasser goulûment. Lentement, il murmura à mon oreille :

– Voyons voir ce que je peux faire de toi...

Et pour le reste ça n'appartient qu'à nous.

***

On était tous les deux haletants depuis un moment déjà, à se regarder tendrement. Un sourire béat jusqu'aux oreilles. On avait osé, on avait fait ce qui nous brûlait depuis quelques temps déjà.

Et puis soudain, je pensais à Belle. Ses yeux tristes, son air horrifié quand elle avait compris. Compris que je ne l'aimais plus comme avant.

- On a pas le droit de faire ça, je ne devrais pas être là.

- Est-ce que tu arrives à résister? Est ce que tu arrives seulement à te dire que tu voudrais que ça n'arrive pas?

Je le regardai. Ses cheveux noirs étaient ébouriffés et ses yeux bruns brillaient d'une lueur effrayée, il avait peur que je ne l'aime pas, que je ne l'aime plus. Je soupirai:

-Non. Et ça me rend malade

- Ce n'est pas de ta faute, c'est leur foutue opération!!! Tu n'y est pour rien, Adam!

- On devrait essayer de résister non? demandai-je piteusement.

- Je ne peux pas résister! s'écria-t-il avec violence.

Il caressa ma joue puis m'embrassa.

- Je crois que je ne pourrais jamais résister murmura-t-il.

Je souris contre ses lèvres et avouai finalement:

- Je t'aime

Opération CoeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant