Chapitre 6: Entre feu et glace

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Bien le bonjour, jeunes pousses de bambou. Aujourd'hui ( et désolée pour le retard ) nouveau chapitre. D'un point de vue omniscient cette fois. ( Pour les cons, c'est un point de vue où c'est juste une personne étrangère a l'histoire qui raconte.)
C'est ma première fois ( pas de pensées perverses svp) avec un point de vue omniscient. Donnez votre avis.

Il sentit une main sur son épaule, douce et chaude. C'était sans doute sa mère qui venait le réveiller. Il savoura le contact brulant sur sa peau froide. M
Puis plus rien pendant quelques secondes mais l'étrange impression qu'on le regardait dormir.

Qu'est ce que faisait sa mère?

Soudain des lèvres sur sa clavicule, des lèvres masculines, il en était sûr. les picotements d'une barbe naissante. La mâchoire carrée. Il ouvrit les yeux, un peu trop vite, aveuglé par la lumière d'un portable.

Adam était là, hagard, perdu. Il parcourut la chambre des yeux à la recherche du détenteur de ses lèvres téméraires. mais il n'y avait que Adam. Et si son meilleur ami était là à le fixer étrangement après qu'un homme l'ai embrassé alors cet homme c'était...

- Adam? murmura-t-il d'une voix embrumée de sommeil.

- Je suis désolé Isaac. mais ma sœur, puis mes parents et après, toi, tel un cupidon endormi et ton grain de coeur noir.., débita le jeune blond affolé.

Isaac le coupa d'un doigt posé sur ses lèvres. Il n'arrivait pas à en vouloir à Adam et cela le dérangeait un peu. Pas trop. Son esprit endormi faisant fit de la route tortueuse dans lequel il s'avançait en ne cherchant pas de réponses à ce comportement et en agissant selon son instinct.

- Chut... Pas de mots, tu risquerais de tout détruire

Pour l'une des seule fois de son existence, Adam se tut. Isaac s'était redressé. les deux garçons s'observèrent un long moment, le temps s'étirant comme pour leur laisser savourer cet instant, s'égrenant imperceptiblement en de longues minutes.

Adam était vraiment un putain de canon pensa Isaac. Blond foncé, ses cheveux entouraient son visage où cohabitaient harmonieusement des lèvres charnues, un nez aquilin, d'envoutants yeux bleus foncés, à la limite du noir et des tâches de rousseur. Irrésistible.

En fait tout était beau chez lui, de son corps musclé à sa manière de passerm sa main dans ses cheveux quand quelque chose le tourmentait. Pas étonnant que tant de filles lui courent après. Et Adam avait choisi Isabelle. Et ils s'aimaient. Le jeune homme se sentit soudain coupable de telles pensées.

Il n'était pas le seul : Adam ne comprenait pourquoi il avait fait ça mais à son grand effroi, il mourrait d'envie de recommencer. Son ami était appuyé sur ses mains, faisant ainsi ressortir sa fine musculature. Il était loin d'être une armoire à glace. Il était plutôt doté d'une beauté androgyne saisissante. Il était mince, à la limite de la maigreur, les pommettes hautes, les joues creusées mais les lèvres charnues. Ce n'était pas une beauté devant laquelle on s'arrête mais de celle qu'on découvre et redécouvre, discrète mais infinie, celle dont on ne se lasse pas.

Un quart d'heure passa - peut-être était ce trente minutes ou bien une heure, le temps était insaisissable - et les deux garçons ne se lassaient pas de se regarder, tels deux âmes affolées qui se tournent autour, s'attirent et s'esquivent, se battent et se défient mais finiront irrémédiablement par se percuter sans se toucher.

Soudain Adam se mit à pleurer sans vraiment s'en rendre compte. Isaac le contempla quelques secondes puis passa une main sur ses joues baignées de larmes et sans réfléchir, porta à ses lèvres ce venin salé. Le blond frissonna et ferma les yeux doucement. Le jeune brun ne put résister à cette vision et, s'approchant délicatement, déposa un léger baiser sur sa tempe.

Adam gémit. Le contact des lèvres froides, presque glacées contre sa peau brulante, avaient fait éclore une explosion de désir en lui et tordit son ventre douloureusement. Ses pleurs redoublèrent.

Isaac regarda avec inquiétude son ami sans vraiment savoir quoi faire. Maladroitement, il finit par attirer contre lui ce corps secoué de sanglots silencieux. Au bout de quelques minutes, où blottit dans le bras l'un de l'autre, les deux garçons s'apaisèrent, Adam raconta d'une voix douloureuse ce qui c'était passé, pourquoi il était là. Isaac serra son ami contre lui, un peu plus fort, comme pour le protéger

C'était chose étrange que ces deux garçons, ensemble contre la vie, le plus frêle consolant celui qu'on aurait pensé le plus fort, de ses mots doux, de ses caresses. Comme deux âmes un peu perdues qui s'épaulaient contre l'horreur. Un rempart, un immense mur invisible semblait être dressé entre eux et le monde.

Les deux jeunes hommes finirent par s'écarter l'un de l'autre. Ils regardèrent presque avec surprise, leur deux mains enlacées, mais ils restèrent ainsi, scellant un pacte silencieux.

Les mots étaient de trop de toutes façons, alors pour cette nuit, ils se turent. Mais les silences en disaient long et il y avait dans les gestes, une sorte de tendresse amoureuse qui scellerait leur avenir. Adam et Isaac ne s'en rendraient pas tout de suite compte mais un lien invisible les tenaient, une sorte d'alchimie mystérieuse.

Opération CoeurWhere stories live. Discover now