Chapitre 6 : Carapace

405 15 3
                                    

PDV Karol :
*plus d'un mois après*
J'étais dans la chambre de Francesca, depuis plus d'une semaine. Son état n'avait pas évolué. J'avais promis à Ruggero de rester avec elle jusqu'à ce qu'il revienne d'Italie. Il avait presque retrouvé son état normal même si ça a été dur. J'avais donc été rassurée de le voir rejoindre sa famille. Son oncle et sa tante n'avaient pas pu venir la voir en Argentine. Même si nous nous appelions tous les soirs, j'avais hâte qu'il revienne pour pouvoir me blottir dans ses bras.

°°°°°°°°°°

L'écran de mon ordinateur devint noir. Ruggero venait de raccrocher notre appelle et j'étais en larmes comme à chaque fois que l'on s'appelait. Je ferme et dépose mon ordinateur sur le metelat sur lequel j'étais assise et me retourne vers le lit de Francesca.

Karol : Francesca... Si tu savais à quel point je m'en veux... Je ne savais pas que tu étais sa cousine... J'ai été bête. J'ai été jalouse... Après ce que je venais de faire, j'ai eu peur de perdre Rugge. Même juste l'imaginer loin de moi et avec une autre me rend malade. À cause de moi, tu es dans le coma depuis plus de cinq mois... Je suis désolée...

Des larmes s'étaient mises à rouler lentement sur mes joues mais je me dépêche de les essuyer lorsque quelqu'un frappe à la porte. Je me retourne et fais signe au médecin de rentrer dans la chambre. Je me lève du matelas sur lequel j'étais assise et le regarde inquiète de ce qu'il va me dire. Il m'adresse un sourire rassurant et commence à parler.

Médecin : J'ai de bonnes nouvelles pour vous. Nous avons reçu les résultats des derniers examens de votre amie... Les battements de mon cœur accélèrent. ...Et ils sont bons.

J'étais rassurée. Je pouvais respirer correctement.

Karol : Elle va se réveiller ?

Médecin : Oui, on ne sait pas quand mais oui. Elle peut se réveiller à n'importe quel moment, dans quelques secondes comme dans plusieurs mois.

Karol: Quelques mois ?

Médecin : Maximum deux mois. Sinon, c'est qu'il y a un problème.

Je le remercie et retourne m'asseoir sur une chaise près du lit de Francesca. Les larmes revenaient sans que je ne puisse rien y faire. Je m'effondra en larmes. Je ne pouvais plus me retenir. Ça fait plus de cinq mois que je me retiens de pleurer. C'est à cause de moi qu'elle est dans le coma, je n'ai pas à pleurer. Et pourtant... Je m'en veux terriblement. Le médecin, que je croyais parti s'approche de moi et se baisse pour être à ma hauteur.

Médecin : Vous allez tenir le coup ?

Karol : Oui, ne vous inquiétez pas. De toutes manière je suis bien obligée.

Il esseya de me rassurer mais il n'y avait rien à faire. J'étais inconsolable. Mes larmes ne coulaient plus, mais je n'étais pas moins mal. La porte s'ouvre et je reconnais la voie de Valentina et de Malena. Lorsque ma meilleure amie me voit dans cet état, elle se précipita vers moi et me serra dans ses bras. Le médecin lui explica la situation, elle le remercia d'un hochement de tête puis il parti.

Val : Karol... Raconte moi... Parle moi...

Karol : Francesca va mieux, elle peut se réveiller à n'importe quel moment... J'essuie mes larmes et essais d'arrêter de pleurer.

Val : Et ce n'est pas une bonne nouvelle ?

Karol : Mais tu ne comprends pas... Elle peut se réveiller dans quelques secondes comme dans deux mois. Si d'ici là elle ne s'est pas réveillé, c'est mauvais signe...

Val : Je suis sûre qu'elle va se réveiller. Hey... Elle pose ses bras sur mes épaules. Elle est où la Karol que je connais ? Celle qui est toujours optimiste et souriante ? La battante ?

Karol : Elle n'existe plus... Elle n'a jamais vraiment exister...

Val : Comment ça ?

Karol : Quand je suis arrivée dans l'équipe, j'ai cru que pour une fois c'était moi qui étais en première place. J'étais la protagoniste alors j'ai cru que tout le monde allait m'adorer. Mais ça ne s'est pas passé comme prévu et je suis tombée amoureuse de Rugge. J'avais peur de me prendre le mur, personnellement et professionnellement. Du coup, je me suis créé comme une carapace. Je n'avais jamais été aussi loin dans un projet. Je ne me sentais pas à ma place, pour moi, je ne méritais pas d'avoir le rôle. J'avais en permanence cette boule dans le ventre et cette envis de vomir. Quand je me suis mise avec Ruggero, je me suis dit qu'il était tombé amoureux de la fausse moi, donc j'ai continué. Mais petit à petit, il a réussi à me faire prendre confiance. Au Mexique, tout s'est reformer et je n'ai pas réussi à être moi.

Dans les loges: Une dernière chanceWhere stories live. Discover now