The Player

22. Carter

La brasserie de l'oncle de Charlie est beaucoup plus grande et classe que je l'ai imaginé. Le restau est bondé de monde, c'est hallucinant. A vue d'oeil, aucune table est disponible. J'espère que nous sommes pas venus pour rien. Je ne me vois pas reprendre la route sous cette pluie de malade. A peine nous sommes sortis du gymnase de Chapel que nous avons été happés par un déluge et des coups de tonnerre. Un orage en Novembre, c'est pas commun ici !

Charlie et moi sommes trempés. Il aura suffit de dix secondes pour inonder nos manteaux. Nos cheveux gouttent mais je ne vais pas m'en plaindre. La vision de rêve que j'ai sous les yeux suffit à me faire bander. Ses cheveux emmêlés et mouillés lui donnent un air sauvage, elle paraît indomptable et j'ai une envie monstre de l'apprivoiser et même de la dominer. Le désir que j'ai pour elle grandit à chaque fois que mes yeux se posent sur elle.

J'aime bien l'ambiance de la brasserie. C'est chaleureux malgré l'immense espace qu'elle possède. La plafond est en bûche de bois noble, les murs peints en couleurs crème et marron, comptoir en marbre blanc, lustres asymétriques, tables en bois, nappes beige. Je ne m'attendais pas du tout à ce genre de brasserie. Si la cuisine est à la hauteur du lieux, je suis certain qu'elle sera meilleure que les burgers de Durham. La soirée se finira beaucoup mieux dans tous les cas.

Ma princesse se met à sourire chaleureusement lorsqu'un homme trentenaire se dirige vers nous. Charlie se jette dans ses bras pleine de fougue. Pendant une nano seconde, je suis légèrement jaloux qu'elle le serre dans ses bras, puis je me calme en me rendant compte qu'il s'agit de son oncle. Je l'ai déjà vu sur une photo dans l'appartement de Charlie. Il est plutôt beau gosse, le genre hipster plein de muscles au visage doux et rassurant.

- Lilliputienne, je suis heureux que tu sois venu malgré ce temps de fou !

- Tu sais bien que je braverai une tempête pour venir manger ton risotto, le meilleur des Etats Unis, le complimente t'elle tout sourires.

- Tu es ma nièce préférée !

- Je suis la seule surtout, ricane Charlie.

Son oncle sourit, puis pose ses yeux sur moi. Il me scrute de haut en bas, haussant un sourcil. J'ai l'impression de passer aux rayons x et de subir un examen télépathique, comme si il cherchait à tout savoir de moi. J'espère qu'il ne lit pas les pensées parce qu'il me frapperait en découvrant les images obscènes que je me fais sur sa nièce.

- Rob, je te présente Carter, mon..

- Petit ami, je termine pour elle.

Charlie écarquille les yeux et lâche un cri étouffé de surprise. Je ne sais pas vraiment ce qui m'a poussé à répondre une telle chose, sûrement pour la mettre mal à l'aise mais aussi poussé par un désir de possession envers elle. Je ne suis pas un simple ami, je ne veux pas l'être. Charlie ne me contredit pas, elle est beaucoup trop choquée pour le faire.

- Ah oui, vraiment ? Lili m'avait caché ça !

- Je.. Ce n'est pas.. Carter et moi, on est pas.. Enfin..

Je souris. Elle ne parvient pas à formuler une phrase correcte pour rectifier la vérité et ça m'amuse encore plus. Elle finit par laisser couler acceptant d'être ma petite amie le temps d'une soirée. Pourquoi est ce que cette idée ne me déplaît pas ? La perspective d'être avec elle me séduit de plus en plus. J'ai adoré partager chaque moment avec elle et j'ai envie que tous voit qu'elle est à moi, qu'elle n'est plus libre. Je la veux que pour moi.

Son oncle nous conduit à une table dans un endroit intime, éloigné des autres clients. Charlie s'excuse pour aller aux toilettes. Elle me laisse donc seul avec son oncle qui me regarde toujours de manière étrange et suspecte. Il s'assied en face de moi, croise les bras sur son torse et me lance un regard de tueur.